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Être un témoin : un appel et un défi

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En tant que témoin, le chrétien croit en Dieu, il marche avec lui et il reflète son caractère.

« Vous serez mes témoins. » (Actes 1.8)1 Voici ce qu’a déclaré Jésus à ses disciples quand il était sur la terre. C’est encore ce qu’il nous dit aujourd’hui. Mais de quoi sommes-nous témoins ? De la vie qu’il a mené lors de son ministère terrestre ? De la vérité qu’il a enseigné ? Du salut et du pardon des péchés qu’il nous accorde gratuitement ? Tout ceci est juste, mais être témoin va plus loin encore. Un témoin n’est pas quelqu’un qui se contente de connaître la vérité ; c’est quelqu’un qui sait ce que peut accomplir la vérité dans sa vie, dans sa manière d’être et dans son caractère. Six principes définissent la vie d’un témoin :

  1. Il sait que Dieu dirige toutes choses dans sa vie (1 Pierre 5.6)
  2. Il accepte que « tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8.28).
  3. Il connaît Dieu comme Dieu veut que nous le connaissions (1 Jean 2.3)
  4. Il sait que tous les êtres humains sont les enfants de Dieu et les citoyens potentiels de son royaume (Romains 8.14).
  5. Il proclame la grâce de Dieu qui nous réconcilie avec lui (Éphésiens 2.8, 9, 16).
  6. Il sait que Dieu est le Créateur (Genèse 1.1).

1. Être un témoin, c’est savoir que Dieu dirige toutes choses (1 Pierre 5.6)

Peu importe ce qui nous arrive ; ce qui compte, c’est de voir la main de Dieu en toutes choses. Parfois, nous ne savons pas pourquoi certaines choses se produisent, mais nous devons croire que Dieu est présent en toutes choses.

L’une des façons de voir la main de Dieu agir en toutes circonstances est de lui demander de nous accompagner à chaque instant. Quand nous nous plaçons entre les mains de Dieu, nous pouvons avoir l’assurance que tout ira bien. Le prophète Ésaïe déclare : « N’aie pas peur, car je suis avec toi ; ne jette pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; je te rends fort, je viens à ton secours, je te soutiens de ma main droite victorieuse. » (Ésaïe 41.10) Quand Dieu nous accompagne, il est facile de voir sa main agir dans tout ce qui nous arrive dans la vie.

Non seulement Dieu nous accompagne personnellement, mais il est aussi présent aux côtés de l’Église à laquelle appartiennent ses témoins. Tous ceux qui appartiennent à l’Église doivent avoir la conviction que Dieu guide toutes choses. L’Église est un mouvement dirigé par Dieu. Il appelle ses témoins à proclamer un message. « Sortez du milieu d’elle, mon peuple » (Apocalypse 18.4) : Dieu nous appelle tous à être ses témoins et à jouer un rôle – aussi petit soit-il – pour achever sa mission sur la terre.

2. Être un témoin, c’est accepter que « tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8.28)

Un chrétien accepte que « tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu », dans les bons comme dans les mauvais moments de sa vie. Ce qui arrive peut être le fruit d’actions menées par des êtres humains ou de la volonté de Dieu. Ce qui est important, c’est que les actes des êtres humains reflètent la volonté de Dieu. Quand c’est le cas, les chrétiens peuvent réellement dire que « tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu ».

Le Christ nous demande de nous charger de notre croix chaque jour et de le suivre (Matthieu 16.24-26). C’est à la croix que les êtres humains doivent se retrouver et c’est aussi à la croix qu’ils sont appelés à se remettre entre les mains de Dieu. Ainsi, ils peuvent découvrir ce que signifie être témoin et comprendre quelle doit être la nature de leur témoignage. La vie est un test pour ceux qui se chargent de leur croix et qui suivent Jésus. Porter sa croix, ce n’est pas porter un fardeau, car Jésus a dit : « Mon joug est bon, et ma charge légère. » (Matthieu 11.28-30) Il n’y a pas de meilleure façon de vivre sa vie que de se conformer à la volonté de Dieu. Prenons l’exemple de Daniel. Il a choisi de ne pas manger la nourriture offerte par le roi, et il a exprimé ce désir avant même que cette nourriture ne lui soit proposée. En effet, Daniel avait décidé dans son cœur qu’il voulait faire certaines choses et ne pas en faire d’autres (Daniel 1.8). « L’approbation divine lui était plus précieuse que toutes les faveurs du plus puissant potentat du monde, plus précieuse que la vie elle-même. Il résolut en conséquence de rester ferme dans son intégrité quoi qu’il advienne. »2

Un témoin est quelqu’un qui considère les épreuves et les difficultés comme un moyen de devenir un meilleur témoin, ou une meilleure personne. « Mes frères, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer, sachant que l’épreuve de votre foi produit l’endurance. Or il faut que l’endurance accomplisse son œuvre pour que vous soyez accomplis et parfaits à tous égards, et qu’il ne vous manque rien. » (Jacques 1.2-4)

3. Être un témoin, c’est connaître Dieu comme il veut que nous le connaissions (1 Jean 2.3)

Il est important de connaître Dieu, mais connaître Dieu comme il veut que nous le connaissions est bien plus important encore. Cela ne peut se faire sans une révélation. Sans révélation, nous ne pouvons connaître Dieu comme il veut que nous le connaissions. Dieu se révèle par son Fils, par sa Parole et par l’Esprit de prophétie. Grâce à son incarnation, Dieu est devenu l’un de nous, Dieu avec nous – Emmanuel. Si nous connaissons Dieu comme il veut que nous le connaissions, nous n’aurons pas d’autres dieux devant sa face. Nous ne nous ferons pas d’images taillées – d’images de pierre, d’images en métal ou d’images mentales.

4. Être un témoin, c’est affirmer que tous les êtres humains sont les enfants de Dieu et les citoyens potentiels de son royaume (Romains 8.14)

Voir l’image de Dieu en chaque être humain, c’est considérer chaque être humain comme un enfant de Dieu. Comme Dieu et comme nos semblables, nous avons une conscience qui nous permet de connaître autrui. Nous pouvons apprendre à connaître Dieu et apprendre à connaître nos semblables, parce que nous partageons avec Dieu et avec tous les êtres humains ce que l’on appelle un moi conscient – l’image de Dieu. Nous ne pouvons pas être plus à l’image de Dieu que les autres êtres humains, nous ne pouvons pas être plus libres ou plus humains qu’eux. Nous sommes tous à l’image de Dieu. Nous sommes tous libres et humains, de façon égale. Voilà ce qui fait de nous des enfants de Dieu. Ainsi, la façon dont nous agissons ou ce que nous croyons ne change rien au fait que nous avons été créés à l’image de Dieu. Considérer tous les êtres humains comme des enfants de Dieu, c’est les considérer comme des citoyens potentiels de son royaume. Par conséquent, les parents ne peuvent baisser les bras avec un seul de leurs enfants, les pasteurs ne peuvent abandonner un seul de leurs membres et les enseignants ne peuvent rejeter un seul de leurs étudiants.

Une action bonne ou mauvaise reste définitivement bonne ou mauvaise, mais une personne bonne ou mauvaise ne reste pas définitivement bonne ou mauvaise. Chaque être humain a le droit – et la possibilité – de changer et de progresser. Dieu peut tous nous transformer. Il sauve tous ceux qui veulent être sauvés, sans exception.

5. Être un témoin, c’est proclamer la grâce de Dieu qui nous réconcilie avec lui (Éphésiens 2.8,9,16)

Dans le système judiciaire de tous les pays, la loi définit ce qu’est un crime et les juges décident qui sont les criminels – après avoir établi un lien entre l’esprit coupable et l’acte coupable. Dans la Bible, la loi définit ce qu’est le péché (1 Jean 3.4), et c’est Dieu qui décide de quelle façon il pardonne les péchés et il sauve les pécheurs (Jean 3.16 ; Éphésiens 2.8). Le pardon de Dieu nous permet de renouer notre relation avec lui et nous ramène à lui.

Ce ne sont pas nos péchés qui nous séparent de Dieu définitivement, mais nos péchés non pardonnés. La loi et l’amour impliquent l’obéissance. Mais quand nous commettons un péché, la loi met l’accent sur la punition, alors que l’amour met l’accent sur le pardon. John Hick affirme qu’une personne ne peut être une personne que pour une autre personne,3et Martin Buber déclare qu’une relation interpersonnelle n’est possible que si nous reconnaissons nos semblables comme des personnes.4

Qu’une personne soit bonne ou mauvaise, elle n’en est pas moins une personne. Même quand nous faisons quelque chose de répréhensible, cela ne change rien au fait que nous sommes des personnes dignes d’aimer et d’être aimées.

Le pardon nous donne la capacité d’entretenir des relations interpersonnelles. Il est nécessaire de pouvoir offrir son pardon et accepter le pardon d’autrui pour que les relations entre un mari et une femme, un médecin et un patient, un enseignant et un élève, un pasteur et un membre soient possibles. Le pardon nous permet d’être traités comme des personnes, même s’il nous arrive de mal agir. Seule une personne peut offrir son pardon ou accepter le pardon d’autrui. Et en tant que personnes qui offrons notre pardon et acceptons celui d’autrui, nous pouvons établir et entretenir des relations interpersonnelles.

Tout comme Dieu nous pardonne, nous qui sommes chrétiens devons aussi pardonner nos semblables. Ainsi, les témoins du Christ doivent se poser cette question : Quand un péché est commis à notre encontre, attendons-nous que Dieu punisse celui qui nous a fait du mal, ou Dieu attend-il que nous qui avons été offensé pardonnions à celui qui nous a blessé ?

Des règles de vie nous ont été données. Selon ces règles, nous sommes invités à faire ce qui est juste et acceptable et nous échapperons à tout châtiment. En revanche, si nous faisons ce qui est mal et inacceptable, nous devons nous attendre à être punis. Les témoins savent que le salut n’est pas une récompense, c’est un don. Le salut ne nous est pas accessible si nous considérons que c’est une récompense. Nous ne pouvons le recevoir que si nous l’acceptons comme un don.

6. Être un témoin, c’est savoir que Dieu est le Créateur (Genèse 1.1)

Quand Jésus a appelé les êtres humains à être ses témoins, cet appel impliquait une responsabilité : proclamer la grâce de Dieu grâce à laquelle la réconciliation entre Dieu et les êtres humains est possible ; reconnaître la main de Dieu dans tout ce qui se produit dans la vie ; avoir l’assurance que tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu ; enfin, proclamer que chaque être humain est un enfant de Dieu et un citoyen potentiel du ciel.

Nous sommes appelés à témoigner des merveilleuses vérités que le Christ nous a révélées, mais ce n’est pas tout. Nous sommes également témoins de l’œuvre créatrice de Dieu : « Dieu créa les humains à son image : il les créa à l’image de Dieu ; homme et femme il les créa. » (Genèse 1.27) « Au commencement était la Parole ; la Parole était auprès de Dieu ; la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Tout est venu à l’existence par elle, et rien n’est venu à l’existence sans elle. […] La Parole est devenue chair ; elle a fait sa demeure parmi nous, et nous avons vu sa gloire, une gloire de Fils unique issu du Père ; elle était pleine de grâce et de vérité. » (Jean 1.1-3,14)

Témoigner du fait que Dieu est le Créateur, c’est reconnaître qu’il y a deux sortes d’êtres vivants – des êtres qui ont un commencement, et un Être qui n’en a pas. Nous tous qui sommes venus à la vie avons eu un commencement et nous pouvons retracer notre histoire jusqu’à Adam et Dieu, l’unique Créateur. Un être seulement n’a pas de commencement ; c’est Dieu le Créateur qui est « impérissable, invisible, seul Dieu » (1 Timothée 1.17). Dieu n’a pas de commencement, il est immortel. Ellen White déclare, au sujet du Christ : « En Christ réside la vie, une vie originelle, non empruntée, et qu’il ne tient de personne. »5

Quand nous sommes appelés à être les témoins de Dieu, nous devons savoir qui est Dieu et avoir également la conviction qu’il est immortel. Nous sommes créés à l’image de Dieu, alors nous avons la capacité de reconnaître Dieu dans toute sa sainteté et sa nature immortelle. Pour que nous puissions savoir qui est Dieu dans toute son infinité, le Créateur nous a donné trois regards pour voir, contempler et comprendre : un regard physique, un regard rationnel et un regard de foi. Grâce à notre regard physique, nous pouvons voir ce que Dieu a créé. Grâce à notre regard rationnel, nous pouvons comprendre pourquoi nous avons besoin du Dieu créateur. Mais c’est grâce à notre regard de foi que nous pouvons croire au Dieu créateur (Hébreux 11.3). Un témoin sait quand utiliser son regard physique, quand utiliser son regard rationnel, et quand utiliser son regard de foi. Dieu ne crée pas des croyants et des athées. Il ne crée que des êtres qui peuvent comprendre le concept de Dieu et qui ont la possibilité de choisir d’être croyants ou athées. La plus belle des rencontres6 est la rencontre entre une créature et son Créateur, et elle ne peut avoir lieu que si la créature reconnaît l’existence du Dieu créateur par la foi.

En tant que témoins, les chrétiens croient à la grâce de Dieu qui pardonne et qui transforme. Ils ont aussi la conviction que chaque enfant est un enfant de Dieu et un citoyen potentiel du ciel. Enfin, ils ont l’assurance que, lors du retour du Christ, les créatures rencontreront leur Créateur. En tant que témoins, non seulement les chrétiens croient en Dieu, mais ils marchent aussi avec eux et ils reflètent son caractère. « Vous serez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5.48)

Tennyson Samraj est titulaire d’un doctorat de l’université de Poona, en Inde. Il est professeur de philosophie à l’université Burman, à Lacombe, dans l’Alberta (Canada).

 

De SAMRAJ Tennyson
Source : « Être un témoin : un appel et un défi », Dialogue 31 (2019/3), p. 16-18

 

NOTES ET RÉFÉRENCES

  1. Sauf mention contraire, tous les textes bibliques sont tirés de la Nouvelle Bible Segond.
  2. Ellen G. White, Prophètes et rois, Éditions Vie et Santé, 1976, p. 368.
  3. John Hick, Death and Eternal Life (San Francisco: Harper, 1976), p. 459.
  4. Martin Buber, I and Thou, Ronald Gregor Smith, trans. (Edinburgh: Clark, 1958), p. 11, 82.
  5. Ellen G. White, Jésus-Christ, Éditions Vie et Santé, 1976, p. 526.
  6. Martin Buber, I and Thou, p. 11, 82, 115.

 

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