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Suicide et souffrance

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Lorsque la vie est tranquille et que tout va bien, les questions sur le sens de la vie et de l’avenir ne sont pas très préoccupantes pour la plupart des gens (voir Ecclésiaste 5.20). Mais lorsque les douleurs inévitables de la vie dans un monde détruit par le péché nous accablent, nous pouvons nous demander : « Pourquoi toute cette souffrance ? Cela en vaut-il la peine ? Y a-t-il un moyen de s’en sortir ? ». Le suicide est une solution. La mort met fin à la souffrance. Mais ce n’est pas une solution aux problèmes.

 

Personne ne veut souffrir. Pourtant, la souffrance nous guette tous. Lorsqu’elle survient, elle peut sembler insupportable. Lorsque la souffrance dissipe tout sentiment de joie et de raison d’être, nous cherchons désespérément des solutions aux problèmes, pour mettre fin à la souffrance et trouver un moyen d’en sortir. Le suicide est une possibilité d’évasion, mais il s’agit rarement d’un véritable désir de mort. Chaque cellule du corps possède un « souffle de vie » (Genèse 2.7) et lutte contre la mort. La meilleure façon d’échapper à la souffrance n’est pas de se suicider, mais d’atténuer la souffrance et de trouver des moyens de la gérer et d’y faire face. En tant que psychiatre, je n’ai encore jamais rencontré un patient qui, à mon avis, voulait vraiment mourir.

 

Quest-ce que le suicide ?

On parle de suicide lorsqu’une personne se fait du mal dans l’intention de mettre fin à ses jours et qu’elle en meurt. Il y a en moyenne un suicide toutes les 40 secondes, soit plus de 2 000 suicides par jour. Le suicide est la première cause de décès chez les adolescents et les jeunes adultes dans le monde.

 

On parle de tentative de suicide lorsqu’une personne se fait du mal dans l’intention de mettre fin à ses jours, mais ne meurt pas. On estime que pour chaque suicide, il y a entre 20 et 40 tentatives de suicide. Cela signifie que quelqu’un, quelque part dans le monde, tente de se suicider toutes les deux secondes environ. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de faire une tentative de suicide, tandis que les hommes sont plus susceptibles de mourir par suicide, car ils ont souvent recours à des méthodes plus meurtrières.

 

Qui est exposé au risque de suicide ?

Le suicide ne fait pas de discrimination. Tout le monde peut devenir suicidaire. Les personnes de tous sexes, âges, ethnies et religions peuvent être exposées au risque. Le comportement suicidaire est complexe et il n’y a pas de cause unique. Les facteurs de risque de suicide les plus courants sont les suivants :

 

  • la dépression, d’autres troubles mentaux ou des troubles liés à l’utilisation de substances ;
  • la douleur chronique ;
  • des antécédents familiaux de troubles mentaux ou de toxicomanie ;
  • l’exposition à la violence familiale, y compris les abus physiques ou sexuels ;
  • l’exposition, directe ou indirecte, au comportement suicidaire d’autres personnes.

 

Heureusement, la plupart des personnes présentant des facteurs de risque ne tenteront pas de se suicider. Et beaucoup de ceux qui ont des pensées suicidaires ne les mettent pas en pratique. Il est donc difficile de prévoir le risque de suicide. Quelques signes d’alerte importants peuvent indiquer un danger aigu et la nécessité d’une action immédiate :

 

  • parler de vouloir mourir ou de se suicider ;
  • parler d’un sentiment de vide, de désespoir ou d’absence de raison de vivre ;
  • parler du sentiment d’être pris au piège ou de l’impression qu’il n’y a pas de solution ;
  • se retirer de sa famille et de ses amis ;
  • donner des biens importants et mettre de l’ordre dans ses affaires ;
  • dire au revoir à sa famille et à ses amis ;
  • prendre de grands risques qui pourraient conduire à la mort, comme conduire de manière imprudente.

 

D’autres signes d’alerte graves indiquent qu’une personne risque de faire une tentative de suicide :

 

  • des sautes d’humeur extrêmes, passant soudainement d’un état de grande tristesse à un état de grand calme ou de grande joie ;
  • planifier ou chercher des moyens de se tuer, par exemple en recherchant des méthodes mortelles en ligne, en accumulant des pilules ou en achetant une arme à feu ;
  • parler d’un grand sentiment de culpabilité ou de honte ;
  • consommer plus souvent de l’alcool ou des drogues ;
  • se comporter de manière anxieuse ou agitée.

 

Les événements stressants de la vie (tels que la perte d’un être cher, des problèmes juridiques ou financiers) et les facteurs de stress interpersonnels (tels que la honte, le harcèlement, les brimades, la discrimination ou les problèmes relationnels) peuvent contribuer au risque de suicide, en particulier lorsqu’ils sont associés à d’autres facteurs.

 

Il est important de noter que le suicide n’est pas une réaction normale au stress. Les pensées ou les actes suicidaires sont le signe d’une détresse extrême et ne doivent pas être ignorés ou négligés. Si ces signes d’alerte sont évidents, il est conseillé de demander de l’aide dès que possible, en particulier si le comportement est nouveau ou s’est récemment aggravé.

 

Comment aider une personne qui a des idées et des projets suicidaires ?

Lorsque vous soupçonnez qu’une personne est suicidaire et que vous ne savez pas si quelqu’un d’autre s’occupe d’elle, vous devez lui parler ou vous assurer que quelqu’un d’autre le fait. Vous pourriez contribuer à sauver une vie. J’ai constaté que la meilleure façon de répondre à ces préoccupations est d’adopter une approche directe, respectueuse, empathique et bienveillante. Voici quelques conseils sur ce qu’il faut faire :

 

Demander : « Penses-tu à te suicider ? » ou quelque chose de similaire. Ce n’est pas une question facile, mais des études montrent que le fait de demander aux personnes à risque si elles sont suicidaires n’augmente pas le nombre de suicides ou de pensées suicidaires. Plus vous serez à l’aise et direct pour aborder le sujet, plus la personne sera susceptible d’être ouverte et honnête à son tour.

 

Être présent : écoutez attentivement et apprenez à connaître les pensées et les sentiments de la personne. Des recherches suggèrentque le fait de reconnaître le suicide et d’en parler peut réduire les pensées suicidaires, plutôt que de les augmenter.

 

Assurer la sécurité de la personne : une personne suicidaire ne doit jamais être laissée seule. Restez avec elle jusqu’à ce que quelqu’un d’autre puisse vous remplacer. Demandez-lui comment elle se suiciderait et éliminez, si possible, l’accès de la personne suicidaire à des objets ou à des lieux mortels. En cas de doute sur ce qu’il faut faire, contactez un service d’assistance téléphonique et demandez conseil.

 

Aider la personne à se connecter : si une personne a des idées et des projets suicidaires, elle a besoin d’un soutien social et professionnel. En fonction de ce qu’elle souhaite, des personnes disponibles et de ce qui semble approprié, aidez-la à prendre contact avec un service d’assistance téléphonique ou avec une personne de confiance, comme un membre de la famille, un ami, un pasteur ou un professionnel de la santé mentale.

 

Rester en contact : rester en contact après une crise ou après la sortie des soins peut faire toute la différence. Des études ont montré que le nombre de décès par suicide diminue lorsque quelqu’un prend contact avec la personne à risque.

 

 

De Torben Bergland, psychiatre et directeur associé des ministères de la santé à la Conférence Générale des adventistes du septième jour, basée à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.
Source : https://adventistreview.org/magazine-article/suicide-and-suffering/
Traduction : Tiziana Calà

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