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Sanctuaire : Vivre en la présence de Dieu

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En ces temps particulièrement troublés, de nombreux adventistes peuvent s’interroger sur la signification du message du sanctuaire1. À cet égard, il nous faut nous appuyer sur Dieu lui-même, lequel nous renvoie constamment à cette importante doctrine biblique et résume le point principal du message du sanctuaire dans cet ordre donné à Moïse : “Ils me feront un sanctuaire, et j’habiterai au milieu d’eux2” (Ex 25.8). Dieu veut résider avec son peuple et être en communion intime avec lui ! La doctrine du sanctuaire, c’est le déploiement de l’expérience d’Emmanuel incarné en Jésus – Dieu avec nous. (Es 7.14 ; Mt 1.23).


LE SANCTUAIRE CÉLESTE – AVANT LA CHUTE

Après avoir ordonné à Moïse de construire un sanctuaire (Ex 25.8), Dieu ajoute du même souffle : “Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d’après le modèle que je vais te montrer” (v. 9). Le terme hébreu pour “modèle” implique que le splendide sanctuaire terrestre devait être une copie du vaste et glorieux sanctuaire céleste (un faible reflet de l’original, à vrai dire ; voir He 8.3-5). Selon Jérémie 17.12, le sanctuaire céleste existait “dès le commencement”. Avant sa chute, l’ange Lucifer occupait le poste de “chérubin protecteur” dans ce sanctuaire, “en Eden, le jardin de Dieu”, “sur la sainte montagne de Dieu” (Ez 28.13,14), appelée aussi “montagne de l’assemblée” (Es 14.13). Avant de traiter le problème du péché, le sanctuaire céleste était le lieu où les habitants de l’univers se réunissaient pour adorer et louer leur créateur. Disons-le en termes théologiques : “Avant la sotériologie [le salut], il y avait la doxologie [la louange] !” Les Écritures nous révèlent d’un bout à l’autre que ce temple céleste est vibrant de louanges, d’adoration, et de vénération envers le Roi des rois, même en plein coeur de la résolution du problème du péché (voir, par ex., Es 6.1-8 ; Ps 150.1 ; Ap 4.8-11 ; 5.9-14). Dans l’Ancien Testament, on parle souvent du sanctuaire céleste comme d’un “temple” (par ex., Ps 11.4 ; Es 6.1), c’est-à-dire la résidence d’une divinité – l’”habitation” ou la “demeure” de Dieu (par ex., Dt 26.15 ; Ps 68.5). Bien que le sanctuaire céleste comporte effectivement une “salle du trône” (le lieu très saint), où le Souverain de l’univers conduit les “affaires de l’état” et se réunit avec son conseil céleste (par ex., 1 R 22.19 ; Jb 1.6), il est avant tout la demeure de Dieu, sa résidence personnelle – sa maison. Imaginez-en le mobilier : une table pour la nourriture, un chandelier, de l’encens odorant, un trône en forme d’arche auquel est fixé un marchepied (Ap 4.5 ; 8.3 ; 11.19 ; voir Ap 19.9) – bref, les éléments normaux que l’on s’attend à voir dans un palais royal. Reste maintenant à faire l’expérience de l’atmosphère chaleureuse et “familiale” du sanctuaire céleste. Les Écritures dépeignent un créateur personnel qui descend dans l’espace et le temps pour résider parmi ses créatures intelligentes, non déchues, dans l’univers. Cette image biblique est un correctif aux principaux systèmes théologiques chrétiens construits autour de la notion platonique d’un Dieu intemporel et incompatible avec la réalité spatio-temporelle. Nous avons le privilège de rappeler au monde la vision biblique d’un Dieu qui vit une relation profonde avec ses créatures et les invite dans son palais en vue d’une communion intime avec elles.


LES PREMIERS SANCTUAIRES TERRESTRES

Plus haut, il est dit que le sanctuaire céleste original était situé “en Eden, le jardin de Dieu” (Ez 28.13). Lorsque Dieu créa cette terre, il planta à nouveau “un jardin en Eden” (Gn 2.8). Cette utilisation d’une terminologie similaire indique que l’Eden terrestre était une copie du sanctuaire de l’Eden céleste. De nombreux liens entre Genèse 1-3 et d’autres sanctuaires dans les Écritures arrivent à la même conclusion : le jardin d’Eden d’avant la chute (ou du moins certaines parties de ce jardin) servait de sanctuaire terrestre original3. Aspirant à une communion intime avec Adam et Eve, Dieu   parcourait le [jardin-sanctuaire] “vers le soir” (Gn 3.8, NBS). C’est là que chaque sabbat il communiait avec eux pendant 24 heures extraordinaires, sanctifiant le sabbat par sa présence (Gn 2.1-3). Mais un ennemi se cachait dans le jardin-sanctuaire. Lucifer, le chérubin protecteur, s’étant rebellé contre Dieu, devint Satan et fut chassé du ciel (Ap 12.9). Prenant le déguisement d’un serpent perché sur l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il servit à Eve ses mensonges sur Dieu. Croyant ces mensonges plutôt que la parole de Dieu, Adam et Eve mangèrent du fruit défendu. Dès lors, les vannes du péché s’ouvrirent et le malheur déferla sur ce monde. Lorsque Dieu vint vers le soir, Adam et Eve – assaillis de peur, de culpabilité et de honte – se cachèrent, et tentèrent de couvrir eux-mêmes leur nudité avec des feuilles de figuier cousues ensemble au lieu de se réjouir de la présence divine. Mais Dieu ne les abandonna pas. Dans son amour infini, il vint à leur rencontre.

L’EXPIATION DU SANCTUAIRE : UN DRAME EN TROIS ACTES

Après la chute, Dieu révéla à Adam et Eve le grand drame de l’expiation. Ce drame devait se dérouler en trois grands actes du sanctuaire, dans la vie et le ministère du Messie à venir. En ce qui concerne la résolution du problème du péché, ces trois actes du drame de l’expiation – bien que pas toujours présentés dans le même ordre – constituent le fondement même du message du sanctuaire dans toutes les Écritures. Dieu se présenta donc en Eden, mais cette fois, en tant que juge. Il procéda au premier “jugement investigatif” de l’histoire. Les dépositions d’Adam et Eve – des excuses, et des accusations contre Dieu – ne firent que mettre en évidence leur crime de haute trahison envers leur créateur (Gn 3.9-14). Verdict : ils furent passibles de la juste peine de mort (Gn 2.17). C’est alors que l’inimaginable se produisit ! Les deux coupables “regardèrent le visage de leur juge et y virent un sauveur”4. Le deuxième grand acte du drame de l’expiation du sanctuaire fut annoncé : la Semence messianique mourrait à leur place (Gn 3.15). À l’instant même où l’homme accepta les tentations de Satan, […], Christ, le Fils de Dieu, se plaça entre les vivants et les morts, et s’écria : “Que le châtiment retombe sur moi ! Je prendrai la place de l’homme5.” Et il y eut mort ce jour-là – un animal fut sacrifié en préfiguration de la mort substitutive du Messie (v. 21). La médiation sacerdotale – troisième grand acte du drame de l’expiation du sanctuaire – est également évoquée dans ces deux versets. Dieu promit d’être le Médiateur de la grâce en mettant dans le coeur du couple déchu une inimitié (haine du péché) surnaturelle envers le serpent (v. 15). Il intercéda pour eux en couvrant leur “nudité” (non seulement physique, mais aussi la nudité de leur culpabilité et de leur honte) de sa robe de justice (v. 21 ; voir Es 61.10). Même si Adam et Eve ne pouvaient plus rester dans le jardin-sanctuaire, la présence de Dieu, la gloire de sa Shekinah, était accessible à l’autel du “sanctuaire” situé à l’extérieur du jardin, la porte orientale, de laquelle Dieu s’approcha encore pour communiquer avec ses enfants égarés (Gn 3.24 ; 4.3-7). Tout au long de l’ère patriarcale, Dieu rencontra souvent ses fidèles serviteurs et communiqua avec eux là où ils avaient construit leurs autels sanctuaires (par ex., Gn 22.1-19 ; 28).

LE SANCTUAIRE DANS LE DÉSERT

Ce qui est sous-entendu dans le sanctuaire terrestre de l’Eden après la chute d’Adam et Eve est rendu plus clair dans le parvis et les services du sanctuaire dans le désert. Les services du sanctuaire mosaïque fournissaient une expiation réelle par anticipation de l’expiation plus grande de Dieu pour les Israélites repentants dans le désert, en vue de ce que Jésus-Christ accomplirait plus tard au cours de son incarnation, puis de son ministère dans le sanctuaire céleste. Ils préfiguraient aussi le plan du salut. La Bible appelle ces préfigurations des “types”. Les “types” bibliques (en grec, typos) sont des personnes, des événements, et des institutions, en général de l’Ancien Testament (comme le sanctuaire), que Dieu a utilisés pour nous aider à anticiper l’accomplissement tel qu’il s’est produit en Jésus (“l’antitype”). Ainsi, le sanctuaire et ses services préfiguraient ce que Jésus allait accomplir dans les trois actes du drame de l’expiation : le sacrifice de substitution, la médiation sacerdotale, et le jugement investigatif-exécutif. Les deux premiers actes sont représentés par les deux autels situés dans le parvis et dans le lieu saint, respectivement : l’autel de l’expiation perpétuelle, et l’autel d’intercession perpétuelle (Ex 27.1-8 ; 30.1-10). Le sang et l’encens sont tous deux des symboles de sacrifice et de médiation. Les sacrifices d’animaux préfiguraient la mort substitutive de Jésus pour les pécheurs. L’encens offert par le prêtre sur l’autel des parfums représentait les mérites (ou la justice) du Christ, que celui-ci, en tant que Souverain sacrificateur et Médiateur, imputait au pécheur repentant. Le troisième acte du drame de l’expiation se déroulait le jour de l’expiation [ultime] (yom hakippurim), soit à la fin de l’année religieuse hébraïque, et représentait le jugement dernier. Tout au long de l’année, les pécheurs repentants avaient fait l’expérience de l’union avec Dieu par le biais des offrandes pour le péché. Cependant, ce transfert des péchés pardonnés dans le sanctuaire – résidence de Dieu – signifiait que Dieu avait pris sur lui la responsabilité de ces péchés confessés qui désormais souillaient le sanctuaire (Lv 4). Le jour des expiations (Lv 16), le souverain sacrificateur aspergeait le sang innocent du bouc pour l’Éternel dans le lieu très saint, dans le lieu saint, et sur l’autel, procédant ainsi à la purification du sanctuaire. Cette purification préfigurait la justification de Dieu, lequel démontre sa justice en pardonnant les pécheurs repentants par le sang du sacrifice de Jésus. Le jour des expiations est un jour de jugement investigatif cosmique (Lv 16.29,31 ; 23.27-32), alors que les oeuvres saintes du peuple de Dieu affirment devant l’univers qui les regarde que leur foi en l’oeuvre expiatoire du Christ est authentique.

LE SANCTUAIRE DANS DANIEL 7-9

Les prophéties de Daniel 7-9 coïncident avec les trois actes du drame de l’expiation du sanctuaire. Elles nous fournissent le timing des activités expiatoires du Messie, dans l’ordre de l’effet à la cause (comme cela est courant dans la pensèe hébraïque). Nous inversons ici l’ordre pour nous adapter à la logique occidentale cause à effet. Daniel 9 met l’accent sur le sacrifice du Messie. Il nous fournit le timing prophétique de la mort substitutive du Messie, survenant au milieu de la soixante-dixième semaine de la prophétie des 70 semaines, ce qui, calculé selon le principe jour-année implicite dans le texte, donne l’an 31 de notre ère (v. 24-27). Daniel 8 se focalise sur le ministère sacerdotal de médiation du Christ dans le sanctuaire céleste après son ascension. Il révèle le moment du commencement du jour des expiations antitypique (c’est-à-dire l’accomplissement du type), lorsque le sanctuaire céleste commencera à être restauré/ purifié/ justifié (en hébreu, nitsdaq, v. 14) à la fin de 2 300 jours (années). Cette période a commencé en même temps que la prophétie des 70 semaines, soit en 457 av. J.-C., et s’est terminée le 22 octobre 1844, date à laquelle l’oeuvre spéciale de nitsdaq du Christ, notre souverain sacrificateur, a commencé dans le sanctuaire céleste6.

Daniel 7 indique clairement que ce jour antitypique des expiations est un temps de jugement au cours duquel Dieu condamne la puissance de la petite corne, mais rend un verdict “en faveur des Saints du Très-Haut” (v. 22, TOB). Le jugement est une bonne nouvelle pour le peuple de Dieu : Dieu est non seulement avec nous, mais aussi pour nous !

LA TYPOLOGIE DU SANCTUAIRE DANS L’ÉPÎTRE AUX HÉBREUX

Les chapitres 7 à 10 de l’épître aux Hébreux fournissent la description biblique la plus complète de l’accomplissement des symboles du sanctuaire dans les trois actes du ministère expiatoire de Jésus. Premièrement, la mort sacrificielle du Christ “une fois pour toutes” est présentée comme étant l’accomplissement antitypique de tout le système sacrificiel de l’Ancien Testament (He 10.1-4,11,12 ; 9.13,25,26). Deuxièmement, après son ascension, Christ est entré dans le sanctuaire céleste pour l’inaugurer, pour commencer officiellement les services en sa qualité de Souverain sacrificateur- roi, ainsi que son ministère de Médiateur (tamid) dans le lieu saint : “Il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui,  tant toujours vivant pour intercéder en leur faveur” (He 7.25 ; voir He 10.20). Troisièmement, du point de vue de l’apôtre du premier siècle de notre ère, l’oeuvre de jugement du jour des expiations était encore à venir : “Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.”  (He 9.27,28 ; voir He 10.26,31) L’épître aux Hébreux ne se contente pas de décrire les activités du Christ dans le drame de l’expiation ; elle met aussi l’accent de manière unique sur ce que Dieu invite son peuple à vivre pendant cette période ! À quatre reprises, l’auteur de cette épître invite son peuple à venir au sanctuaire céleste : “s’approcher avec assurance du trône de la grâce” (He 4.16) ; à pénétrer “au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur” (He. 6.19,20, NBS) ; à avoir “l’assurance d’un libre accès au sanctuaire [céleste] par le sang de Jésus” (He 10.19, NBS) ; et à prendre conscience que nous nous sommes approchés “de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, […] de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance” (He 12.22-24). Dieu ne nous invite pas seulement   venir de temps en temps, par la foi, au sanctuaire céleste, mais aussi à vivre la vie du sanctuaire, en y faisant continuellement, par la foi, l’expérience de la présence glorieuse de Dieu dans son sanctuaire céleste.

LE LANGAGE DU SANCTUAIRE DANS L’APOCALYPSE

Le livre de l’Apocalypse utilise à fond le langage du sanctuaire ; sept scènes se déroulant dans le sanctuaire le structurent. Dans ces passages se trouve enchâssé le même drame d’expiation du sanctuaire en trois actes que l’on retrouve ailleurs dans les Écritures. Le sacrifice du Christ est mis en évidence dans les chapitres 1 à 3. Son oeuvre de Médiateur (tamid) est souligné dans les chapitres 4-8. Apocalypse 10-20 traite du jugement final (jour antitypique des expiations), y compris du jugement investigatif précédant le retour de Jésus (Ap 11.1,2,19 ; 14.6,7), du jugement de révision pendant le millenium (Ap 20. 4), et du jugement exécutif final sur les méchants (v. 11-15). L’Apocalypse nous donne une contribution spéciale au message du sanctuaire : “l’image d’ensemble” du sanctuaire à travers l’éternité après la fin du conflit cosmique, laquelle démontre l’expérience d’Emmanuel – “Dieu avec nous”. Mais une fois que le plan de la rédemption a été mené à bien, pourquoi le sanctuaire céleste est-il nécessaire ? peut-on se demander. Voici la réponse. Dans Apocalypse 21.22, Jean nous relate sa vision de la nouvelle Jérusalem après la fin du péché et des pécheurs : “Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau”. Ainsi, Jean ne dit pas qu’il n’y aura plus de sanctuaire – temple céleste ! Une telle affirmation contredirait Apocalypse 7.15, où l’apôtre déclare spécifiquement que les 144 000 rachetés, après la fin du péché et des pécheurs, “sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple”. Ce que Jean dit, c’est qu’il ne voit pas de temple dans la ville (Ap 21.22). Le Seigneur Dieu tout-puissant et l’Agneau sont le vrai temple, spécifie-t-il. Cela n’a-t-il pas toujours été vrai ? Tout compte fait, le temple, c’est l’endroit où Dieu se trouve ; le temple ultime, c’est sa présence. Mais je pense que cela ne supprime pas nécessairement l’existence d’un temple dans l’espace et le temps où Dieu habite avec son peuple, pas plus que la gloire de Dieu et la lumière de l’Agneau ne suppriment le soleil et la lune (voir Ap 21.23 ; 22.1 ; Es 30.26 ; 66.23). Éperdu d’admiration, Jean décrit sa vision de la nouvelle Jérusalem qui descend sur cette terre, puis en rapporte l’explication proclamée par une voix céleste puissante : “Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux” (Ap 21.2,3). La nouvelle Jérusalem est qualifiée de “tabernacle de Dieu”. Skēnē, mot grec pour “tabernacle”, est le même terme utilisé dans la traduction grecque de l’Ancien Testament (la Septante) pour le sanctuaire. Ainsi, Jean n’a pas vu de temple dans la ville, car la ville entière est désormais le sanctuaire de Dieu ! Plus loin dans le même chapitre, cette interprétation trouve davantage de soutien encore. L’ange mesure les dimensions de la ville et Jean en donne le résumé : “la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales” – la forme d’un cube (Ap 21.16). Le seul élément mentionné ailleurs dans les Écritures ayant la forme d’un cube, c’est le lieu très saint du sanctuaire. Je pense que la nouvelle Jérusalem est le tabernacle-sanctuaire de la nouvelle terre ; plus précisément, c’est le lieu très saint, avec le sanctuaire ultime – le Seigneur Dieu Tout-Puissant et l’Agneau – en son centre. Ainsi, le sanctuaire de la nouvelle terre – la nouvelle Jérusalem – poursuit la fonction originale de la doxologie du sanctuaire céleste en tant que lieu où les saints servent en présence du Père, où l’univers entier vient adorer et louer le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (remarquez les 14 doxologies disséminées dans ce livre). Apocalypse 21 et 22 décrivent la vie dans la nouvelle Jérusalem en termes qui font référence à la fête hébraïque des tabernacles (voir Lv 23.33-43). La terre faite nouvelle sera une célébration d’adoration éternelle de l’expérience d’Emmanuel – le Seigneur Dieu tout-puissant et l’Agneau avec nous dans le sanctuaire.

LA DEMEURE ÉTERNELLE DE DIEU – ET LA NÔTRE

Jésus a promis de revenir : “Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. […] Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là oì je suis vous y soyez aussi” (Jn 14.2,3). “Dans la maison de mon Père”… Qu’est-ce que la “maison” du Père ? À la lumière de ce que nous avons vu ailleurs dans les Écritures, la maison du Père, c’est le sanctuaire céleste. Jésus va préparer des “demeures” – le grec dit littéralement des “chambres” – dans la maison du Père. Même suite à la descente de la nouvelle Jérusalem sur cette terre après le millenium, notre cité-maison sera une chambre semblable à une demeure dans le lieu très saint du sanctuaire. En fait, Dieu nous invite à résider éternellement avec lui dans sa maison. L’expérience d’Emmanuel – c’est-à-dire faire l’expérience de la présence intime de Dieu dans son sanctuaire-temple pour l’éternité – ne prendra jamais fin. Maranatha – viens bientôt, Seigneur Jésus ! Nous sommes impatients de te voir !

De Richard M. Davidson, professeur d’interprétation de l’Ancien Testament au Séminaire adventiste de théologie J. N. Andrews, à l’Université Andrews.
Source : Adventist World – Mars 2022


1 Pour une discussion plus approfondie, voir Richard M. Davidson, A Song for the Sanctuary: Experiencing God’s Presence in Shadow and Reality, Silver Spring, MD, Institut de recherche biblique ; Nampa, ID, Pacific Press, 2022.
2 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
3 Voir Richard M. Davidson, “Earth’s First Sanctuary: Genesis 1-3 and Parallel Creation Accounts”, Andrews University Seminary Studies 53/1, 2015, p. 65-89.
4 “Jubilee”, interprété par Michael Card, écrit par Randy Lynn Scruggs et Michael Card, Sparrow Records, 1989.
5 The Seventh-day Adventist Bible Commentary, Ellen G. White Comments, vol. 1, p. 1085.
6 Les adventistes croient que la prophétie de 2 300 soirs et matins associée à la purification du sanctuaire et décrite dans Daniel 8.14 s’étend sur la période significative qui commence dans l’Empire médo-persan (à partir de l’an 457 av. J.-C., avec la reconstruction du mur de Jérusalem, selon Dn 9.24-25) et se termine en 1844 avec la purification du sanctuaire céleste et l’oeuvre de jugement du Christ à la fin des temps. Pour une discussion plus détaillée, voir Àngel Manuel Rodríguez et al., éd., Andrews Bible Commentary, Berrien Springs, Mich., Andrews University Press, 2020, p. 1036-1047.

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