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SAMEDI 17 JUIN 2017, SABBAT MONDIAL DU RÉFUGIÉ

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Après une longue famine, les pluies sont finalement revenues arroser les terres de Judée. L’orge et le blé ont recommencé à donner et c’est maintenant le temps de la moisson dans les champs autour de Bethléem.

Un riche propriétaire terrien du nom de Boaz arrive dans son champ où ses ouvriers sont occupés à la récolte. Il remarque une jeune femme qui suit les moissonneurs en ramassant les épis d’orge qu’ils ont laissés derrière eux. Il pense connaitre presque tous ceux qui vivent aux environs de Bethléem, mais il n’a jamais vu cette jeune femme auparavant. Il peut tout de suite voir qu’elle est un peu différente de la plupart des femmes de Judée. Il réalise alors qu’elle est probablement une étrangère.

Boaz va voir son contremaitre et lui demande: « Qui est cette jeune femme ? D’où vient-elle ? À qui appartient-elle ? » L’homme lui répond : « C’est Ruth. Elle est Moabite. Elle est la belle-fille de Naomi qui vient de rentrer de Moab. Elle est venue aujourd’hui demander si elle pouvait glaner derrière nos moissonneurs. J’ai pensé que tu n’y verrais aucun inconvénient. Elle travaille dur. Elle s’est à peine arrêtée de toute la matinée ! »

Nous connaissons presque tous la merveilleuse histoire de Ruth, dans l’Ancien Testament. Ruth n’était pas Israélite. Elle n’est pas née dans le royaume de Juda. Elle est née en terre de Moab, un petit royaume de l’autre côté de la Mer Morte, un territoire qui est aujourd’hui la Jordanie. Les Moabites font remonter leur généalogie jusqu’à Lot et sont donc plus ou moins apparentés aux enfants d’Israël. Ils étaient cependant considérés comme des étrangers s’il leur arrivait de traverser le Jourdain pour une visite en Judée. Ruth avait épousé un jeune homme de Judée qui était venu avec sa famille vivre au pays de Moab en raison d’une longue sécheresse qui avait frappé son pays. Son mari était mort récemment. Elle était maintenant veuve. À cette époque, être veuve était une condition difficile.

Ce n’était pas comme de nos jours où une femme qui a perdu son mari peut trouver un emploi pour subvenir à ses besoins. Les femmes n’avaient pas de carrière, n’étaient pas propriétaires ni ne pouvaient travailler à plein temps. Il n’y avait pas de sécurité sociale. Si elles n’étaient pas protégées par un autre homme de la famille, elles pouvaient se trouver réduites à la mendicité. Les veuves étaient souvent maltraitées ou exploitées. Laissées sans protection, elles avaient peu l’occasion de faire entendre leur voix.

Ruth venait juste d’arriver à Bethléem avec sa belle-mère, n’ayant avec elle que quelques affaires qu’elle avait portées sur son dos. Pour Ruth, la vie s’annonçait très difficile : elle avait contre elle, d’être pauvre, d’être veuve et d’être étrangère.

Quand Naomi et Ruth sont d’abord arrivées à Bethléem, la Bible dit : « Toute la ville fut étonnée à leur sujet » (Ruth 1.19). Deux femmes, qui voyagent seules, sans homme dans leur vie. Des veuves. L’une d’elles est étrangère. Où allaient-elles vivre ? Qui s’occuperait d’elles ? Qui les protègerait ? Qui les nourrirait ?

Heureusement pour Naomi et Ruth, certaines traditions qui venaient de la religion et de la culture en Judée les aideraient à survivre, traditions qui remontaient à l’époque de Moïse et qui étaient basées sur les lois et les règles que Dieu avait données à Moïse au moment de la formation de la nation juive.

Par Moïse, Dieu a révélé Son caractère et Son désir de voir Son peuple lui ressembler. Ouvrons nos Bibles et regardons ce que Dieu a dit au peuple dans Deutéronome 10.17-19 :

« Car l’Éternel votre Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, fort et redoutable, qui ne fait pas considération de personnes et qui ne reçoit pas de présent, qui fait droit à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’immigrant et lui donne nourriture et vêtement. Vous aimerez l’immigrant car vous avez été immigrants dans le pays d’Égypte. »

Dieu avait choisi un moyen pour pourvoir aux besoins des orphelins, des veuves et des étrangers : le glanage. Il avait donné instruction par Moïse :

« Quand vous ferez la moisson, tu laisseras un coin de ton champ sans le moissonner et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au malheureux et à l’immigrant. Je suis l’Éternel, votre Dieu. » (Lévitique 23.22)

Notre Dieu dit qu’Il aime l’étranger et que nous devons les aimer aussi, par des actions de bonté, de compassion et de générosité. De la moisson de notre prospérité, nous devons partager avec les pauvres parmi nous.

Quand les gens de Bethléem ont vu Ruth, ils ont dû se demander quel genre de personne elle était. Ils l’ont vue sans beaucoup de perspective.  Il l’ont vue comme une femme désespérément pauvre, une étrangère. Cette femme qui entrait dans leur communauté, allait vraisemblablement devenir un poids, quelqu’un qui devrait compter sur la bonne volonté de leur village pour survivre. Ils n’étaient pas sans un peu de préjugé et de suspicion. Pourquoi cette étrangère entrait-elle dans leur communauté ? Pourquoi ne restait-elle pas avec ses compatriotes ? Pourquoi ne rentrait-elle pas tout simplement chez elle ?

Mais quand Dieu regarde Ruth ce jour où elle glane dans les champs de Boaz, Il ne voit pas une étrangère. Il ne voit pas une veuve, une personne sans valeur. Il voit une femme d’un prix inestimable ! Quand Dieu regarde Ruth, Il voit l’arrière-grand-mère du roi David, une femme qui serait une ancêtre du Christ !

Boaz était un homme de Dieu, ancré dans les traditions d’hospitalité, d’amour et de bonté envers les étrangers. En montrant de la compassion à Ruth, il lui a permis de ramasser toute la nourriture dont elle et Naomi avaient besoin. Il a organisé sa protection et finalement est tombé amoureux d’elle et l’a épousée, l’introduisant dans sa famille avec Naomi et les prenant toutes les deux en charge.

Cette histoire de Ruth et la bonté que Boaz lui a montrée, sont une démonstration du genre d’amour et de compassion que Dieu nous appelle à manifester dans notre vie quotidienne. Le texte que nous lisons dans Deutéronome n’est pas seulement une citation isolée enfouie dans les lois de Moïse. Dans les Écritures entières, à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, le peuple de Dieu est appelé à montrer compassion et bonté envers les pauvres, les veuves, les orphelins et les « étrangers ».

Quand le prophète Malachie nous avertit sur les questions qui seront importantes au moment du jugement, il montre particulièrement que ce sera un jour difficile pour ceux qui n’auront pas agi équitablement envers les veuves, les orphelins et les étrangers.

Lisons Malachie 3.5 :

« Je m’approcherai de vous pour le jugement. Je serai un prompt accusateur contre les magiciens et les adultères, contre les parjures, contre ceux qui exploitent l’ouvrier salarié, la veuve et l’orphelin, qui oppriment l’émigré et ne me craignent pas, dit le SEIGNEUR de l’univers. »

Jésus a transmis le message d’une manière plus positive. Dans son dernier sermon, Il a aussi parlé du grand jour du jugement, quand le Fils de l’Homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges. Toutes les nations seront rassemblées devant Lui et Il les séparera comme un berger sépare les brebis des boucs. Les brebis à Sa droite et les boucs à Sa gauche.

Voyons ce que rapporte Mathieu des paroles de Jésus à ceux qui sont à Sa droite. Si vous ne vous êtes jamais demandé quels seraient les sujets importants abordés le grand Jour du Jugement, ce passage de Mathieu nous donne la réponse :

« Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; …

… j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; malade, et vous m’avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi.”

Les gens sont alors étonnés : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? »Jésus répond au verset 40 :

« En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! »

J’aimerais que nous nous focalisions sur « l’étranger ». « J’étais étranger et vous m’avez invité ».

Nous savons tous comment nous pouvons aider les pauvres, nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus, soigner les malades, rendre visite aux prisonniers. Mais les étrangers ? Comment pouvons-nous les accueillir ? Dans notre culture, particulièrement dans nos villes, nous sommes devenus méfiants envers les étrangers. Nous prévenons nos enfants « Attention aux étrangers !»

Au-delà des problèmes de sécurité, nos vies sont devenues si compliquées, si occupées, que nous avons à peine le temps de rencontrer nos voisins, encore moins d’accueillir des étrangers. Comment pouvons-nous, au rythme effréné dans lequel nous vivons, retourner au mandat biblique d’accueillir et de prendre soin des étrangers ? Arrêtons-nous un moment pour réfléchir à la culture biblique pour voir si nous pouvons découvrir ce que la Bible veut dire quand elle parle d’« étranger ».

A l’époque biblique, les gens voyageaient à dos d’âne ou de chameau ou simplement à pied. Ils ne pouvaient pas parcourir de longues distances chaque jour. Quand le soleil commençait à descendre à l’horizon, ils devaient s’arrêter là où ils étaient et installer un campement pour la nuit, ce qui les rendait extrêmement vulnérables aux attaques éventuelles de voleurs ou d’animaux sauvages dans l’obscurité de la nuit. Le voyageur chanceux pouvait trouver abri dans la maison ou sous la tente d’une famille qui adhérait au code de l’hospitalité envers les étrangers. On faisait entrer le voyageur et on lui offrait de l’eau, de la nourriture et un endroit sûr pour passer la nuit.

En Judée, cette tradition d’offrir une chaude hospitalité à l’étranger en voyage remontait à l’époque d’Abraham. Une ancienne tradition juive raconte qu’Abraham avait coutume d’ouvrir les quatre pans de sa tente aux voyageurs qui passaient pour leur assurer de sa présence et qu’ils étaient les bienvenus.  Nous nous souvenons de l’histoire dans Genèse 18 quand Abraham accueillent des étrangers sous sa tente, leur prépare à manger, sans ne s’être jamais rendu compte qu’il avait reçu le Seigneur et des anges.

Cet ancien code de l’hospitalité n’était pas seulement propre aux Juifs. Il était largement répandu et subsiste encore aujourd’hui parmi beaucoup de peuples nomades. Tout au long des siècles, c’est devenu un mode de survie. Celui qui montre l’hospitalité aujourd’hui peut bientôt lui-même en avoir besoin quand il doit voyager ou fuir. Dans certaines cultures, la pratique de l’hospitalité va si loin que les gens s’occuperont même de leurs ennemis en leur procurant nourriture et protection, les traitant comme des amis et des hôtes d’honneur aussi longtemps qu’ils sont sous leur toit.

Et ce n’était pas seulement le nomade ou le marchand qui profitait de l’avantage du système de l’hospitalité. Souvent, les étrangers fuyaient les ennemis de leur pays. Comme ce n’était plus sûr de vivre chez eux, ils étaient contraints de fuir et de chercher refuge dans la sécurité d’un autre pays. Quand ils fuyaient, ils se mettaient sous la protection d’un réseau de personnes qui croyaient en la tradition de l’hospitalité envers les étrangers. En s’installant dans leur nouveau pays, les lois et la culture leur garantissaient protection et soins. La nation hôte aidait les nouveaux résidents à survivre jusqu’à ce qu’ils puissent retourner dans leur pays ou à commencer une nouvelle vie dans leur pays d’accueil.

Toutes ces traditions d’hospitalité ont survécu jusqu’à nos jours dans certaines cultures. Si vous visitez le pays de Ruth aujourd’hui, la phrase la plus courante que vous entendrez est « Bienvenue en Jordanie ». Ce que les Jordaniens essaient de dire à l’étranger : « Mon ami, je veux que vous sachiez que vous êtes bienvenu pendant votre visite ici en Jordanie ! »

Que vous marchiez le long d’une rue en Jordanie ou que vous traversiez un champ à la campagne, il ne se passera pas beaucoup de temps avant qu’on ne vous invite à vous asseoir à l’ombre et à boire une tasse de thé.

Si vous restez suffisamment longtemps, vous serez invité à partager le repas de la famille et de rester pour la nuit, dans un geste authentique d’hospitalité.

C’est probablement cette tradition bédouine profondément enracinée qui fait de la Jordanie un pays si particulier dans notre monde d’aujourd’hui. En raison de guerres et de conflits, le monde actuel est confronté à la plus grande crise de réfugiés après la deuxième guerre mondiale, avec plus de 65 millions de personnes déplacées du confort de leurs maisons.

De tous les pays du monde, c’est la petite Jordanie qui fait entrer le plus de réfugiés. La France a une longue histoire d’accueil des étrangers. Et pourtant, l’an dernier, elle a invité à peine quelques centaines de réfugiés en provenance de la crise syrienne. Certains ont exprimé la crainte de voir leurs ressources menacées par l’afflux – relatif ! – de ces personnes. Mais la Jordanie avec ses ressources et son espace limités, ont accueilli plus de réfugiés que n’importe quel autre pays dans le monde ! Leur nombre a maintenant atteint 2,7 millions !

L’Ouganda est un autre exemple de l’application du code de l’hospitalité envers les étrangers. Leur voisin du nord, le Sud Soudan, est embourbé dans une guerre civile qui a plongé le pays dans le chaos. Les soldats des deux côtés du conflit attaquent les villages, pour piller et kidnapper, tuant sur leur passage les gens sans discrimination.

Les habitants, dans la peur, ramassent les quelques affaires qu’ils peuvent porter et fuient vers la frontière de l’Ouganda. Là, ils sont non seulement bienvenus, mais il leur est donné un lopin de terre où ils peuvent construire une hutte et cultiver un petit jardin. L’an dernier, l’Ouganda a donné refuge à plus d’un million de personnes.

Le mot moderne équivalent à « étranger » mentionné dans la Bible est vraisemblablement « réfugié ».  Une des plus grandes catastrophes humanitaires à laquelle nous faisons face aujourd’hui en 2017 est la crise des réfugiés. Quand les bombes tombent et quand les balles sifflent, des familles et des communautés entières fuient avec seulement ce qu’elles peuvent porter sur leur dos. Comme la Ruth d’autrefois, elles se trouvent soudain totalement dépourvues de tout, pauvres, sans travail, sans toit, étrangères dans un pays qui n’est pas le leur.

Une des manières par laquelle nous pouvons accueillir l’étranger est de soutenir le travail d’ADRA. L’Agence de Développement et de Secours Adventiste est le bras humanitaire de l’Église Adventiste du Septième Jour. Pendant ces trente dernières années, ADRA a travaillé à soulager la souffrance et la faim, là où les gens étaient dans le besoin dans le monde entier. Nous connaissons le travail d’ADRA principalement pour l’intervention d’urgence qu’ils font en période de catastrophe naturelle, de sécheresse ou d’extrême pauvreté.

Il a fait partie du travail d’ADRA d’aller jusque dans des camps de réfugiés pour aider les gens qui ont fui la guerre et les conflits. Mais pendant ces cinq dernières années, alors que la crise des réfugiés s’est beaucoup élargie, ADRA a dû étendre ses activités à beaucoup de camps dans le monde. En Ukraine, au Liban, en Syrie, en Irak, en Somalie, au Rwanda, en Ouganda, ADRA a  «accueilli l’étranger», et a pourvu à ses besoins alors qu’il cherchait sécurité et salut dans l’hospitalité offerte.

Quand nous pensons à la détresse des réfugiés, rappelons-nous les paroles de Jésus : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ». Rappelons-nous l’histoire de Ruth. Quand nous pensons aux réfugiés, regardons-les comme Dieu les voit, des personnes d’une immense valeur.

Imitons les Bédouins de Jordanie et développons une culture de générosité et d’hospitalité.

Imitons les Ougandais, qui, bien qu’ils appartiennent à un pays en voie de développement, eux-mêmes en grande précarité, accueillent chez eux les étrangers dans le besoin.

Les Nations Unies ont déclaré le 20 juin « Journée du Réfugié ». Puisque la crise est si importante, notre recommandation est que nous consacrions la semaine entière à nous souvenir des réfugiés. Prions pour eux cette semaine et pensons aux différentes manières de leur tendre la main. Joignons-nous à ADRA France dans ses actions de soutien des réfugiés.

Ensemble, nous pouvons accomplir la demande du Christ et le mandat des Écritures en soulageant les souffrances d’un peuple en crise. Un jour, puissions-nous tous entendre les paroles du Christ « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ».

Source : ADRA Canada

ALLONS À LA RENCONTRE DES GENS !
L’ÉGLISE D’YVERDON EN FÊTE !

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