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Premier culte post-confinement : Témoignage d’un pasteur

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Personnellement, même si je suis pasteur, je n’étais pas 100% à l’aise avec le retour en église pour ce premier culte après le confinement. Je m’explique : les restrictions en Suisse sont, comme ailleurs je suppose, extrêmement strictes pour cette « rentée » ecclésiastique. Une des deux églises dont je suis responsable a décidé de ne pas ouvrir et d’attendre un assouplissement. Par contre, l’autre a décidé de reprendre sabbat dernier, le 6 juin 2020.

 

Premier sentiment : une étrangeté extrême. En effet, il était bizarre d’aller mesurer la salle de culte de l’église, de remplacer les chaises en tissus par des chaises en bois pour faciliter la désinfection, puis de mesurer les deux mètres entre chaque îlot de chaises. Tout ce travail pour arriver au final à une capacité d’accueil de 32 personnes… dans une chapelle qui en a déjà accueilli 180. Voyons le bon côté des choses, c’était déjà un bon début.

 

Une autre chose m’a troublé, l’élaboration d’une liste de contrôle pour identifier les participants au service de culte. Dans un pays extrêmement démocratique et libre comme la Suisse, devoir « contrôler » la présence des personnes, c’est hors du commun. En ce qui concerne les membres d’église, cette tâche est facilitée. Mais pour un visiteur, l’accès à l’église se fait à la condition de laisser par écrit ses coordonnées. La situation s’est présentée… Imaginez notre gêne pour ne pas dire agacement.

 

Le Sabbat matin, finalement ce que j’imaginais dans ma tête est devenu réalité. Une réunion sans vraie rencontre entre les gens, sans que les frères et sœurs puissent se saluer, se toucher, se faire la bise. Entrée et sortie contrôlées pour éviter toute agglomération. Pire encore, interdiction de chanter. Nous avons simplement écouté des chants en vidéo pour préparer notre esprit pour le temps de culte. Cette scène visualisée depuis le haut de la chaire va rester gravée à jamais dans mon esprit. Qui aurait pu un jour imaginer cela ?

 

En me lisant jusqu’à présent, peut-être vous imaginez-vous que ce sabbat a été une mauvaise expérience. Mais en fait non, pas du tout !

 

Dieu est spécialiste pour surprendre Ses enfants. Et ce fut le cas ! Je n’étais pas vraiment emballé, mais l’Esprit de Dieu l’était pour moi. Je me suis rendu compte que d’aller à l’église me manquait énormément. De même que de retrouver ma famille spirituelle, entendre leur voix, voir leur visage. Même si nos rencontres Zoom, Skype, FaceTime, entre autres technologies, nous ont bien aidés pendant le confinement, le vrai « facetime» a été ce premier face à face entre amis. Et que cela nous fait du bien à tous !

 

La salle était « pleine » ! Vingt-huit personnes avaient fait le déplacement. Quelle joie de prêcher à nouveau devant des personnes et non devant une caméra. Cette sensation retrouvée m’a personnellement fait du bien. Sans oublier le temps d’échange, durant lequel chacun a partagé son vécu avec Dieu pendant cette période de confinement.

 

Et quelle fut ma surprise ! J’ai pu entendre et comprendre que la majorité des présents ont vécu pendant le confinement, certes une période assez étrange, mais aussi une occasion de vivre une belle expérience d’intimité spirituelle avec Dieu. Avec plus de temps pour la lecture de la bible et pour la prière, un bon nombre a témoigné que la rencontre avec Dieu a été plus forte. Bien sûr, la situation n’a pas été agréable dans son ensemble, mais j’ai retrouvé des membres fortifiés dans leur foi. Et cela a été très encourageant.

 

À la sortie, lors d’échanges distants physiquement (loi oblige), j’ai pu entendre de plusieurs que cela avait été très bénéfique de se retrouver malgré les restrictions. Une sœur m’a même confié qu’avant de venir elle était tentée de rester à la maison en pantoufles pour assister au culte proposé sur internet, mais que finalement elle ne regrettait pas du tout le déplacement. Elle était rassurée… et moi aussi.

 

Pour résumer, ce que Dieu m’a appris lors de ce premier sabbat de reprise après le confinement, pourrait peut-être aussi t’aider dans ta reprise en église :

 

  • L’Église est l’épouse de Jésus. Faisons-lui confiance. Il est présent en dehors des programmes et des cultes, dans la vie de chacun. Ne nous inquiétons pas outre mesure, comme j’ai pu le faire. Jésus conduit la barque.
  • Rien ne remplacera la communion entre les frères et sœurs. Une famille a besoin de contact présentiel pour vivre cet esprit de famille. Les membres reviendront à la bergerie pour s’abreuver auprès de Jésus, leur vrai pasteur, celui qui donne l’eau vive.
  • Malgré les restrictions, nous avons tous envie de reprendre un rythme normal de vie et cela inclut le fait d’aller à l’église.
  • Internet et les outils fantastiques qu’elle offre sont là pour compléter/étoffer le travail que fait l’Église en faveur de leurs membres et pour le témoignage de la foi à nos contemporains. Cet outil ne devrait pas remplacer l’Église. Par exemple, les cultes en ligne et les rencontres sur Zoom nous ont surpris parce que d’anciens membres ont repris contact avec le message. D’autres qui ne connaissaient pas l’église, ont vécu ceux leur première expérience d’adoration et de communion ecclésiale, en virtuel.
  • Finalement, la parole de Dieu a ce pouvoir, comme celui qui est sorti de Jésus quand la femme atteinte d’une maladie l’a touché et en fut guéri (Marc 5 :25-34). L’ouvrir et l’étudier avec ses amis, c’est toute autre chose. On sent la présence de Dieu d’une façon différente.

 

Le ciel et la terre disparaîtront, mais mes paroles ne disparaîtront jamais. Marc 13 :31.

 

Effectivement, je suis un pasteur détendu désormais. Surtout parce que l’Église a toujours su résister au changement des temps dans notre société, et elle le fera encore cette fois-ci, il faut juste que le Christ reste au centre.

 

De Rickson Nobre, pasteur et directeur Espoir Médias 

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