Question : Récemment, mon médecin m’a annoncé que je suis atteinte d’un cancer du sein (stade 1). J’ai 70 ans. J’ai eu ma ménopause il y a 19 ans. Ma mère – qui a plus de 90 ans – a eu ce même cancer il y a 10 ans. Aujourd’hui, elle se porte bien. Pourriez-vous me donner de l’information au sujet des facteurs de risque et des causes possibles, ainsi que des traitements disponibles ?
Depuis quelques années, on diagnostique beaucoup plus facilement le cancer du sein grâce à la mammographie de dépistage – un examen couramment utilisé. La mammographie permet de diagnostiquer davantage de cancers à un stade plus précoce. Par conséquent, une détection précoce du cancer du sein entraîne de meilleures chances de réussite du traitement. En fait, plusieurs se demandent même si certains des cancers découverts nécessitent un traitement aussi intensif que dans les cas plus avancés.
Chez au moins 75 pour cent des femmes qui développent un cancer du sein, aucun facteur de risque n’est identiable. Certains des facteurs déclenchant le cancer du sein sont plus clairs que d’autres.
La prédisposition génétique – un facteur dans environ 10 pour cent des cas – implique les gènes 1 et 2 du cancer du sein (BRCA 1 et BRCA 2), de même que le gène de la protéine 53 (TP53).
Il existe aussi certains troubles génétiques héréditaires rares qui prédisposent au cancer du sein, tels que le syndrome de Cowden (les personnes qui en sont atteintes présentent une mutation du gène suppresseur de tumeur PTEN).
L’apparition précoce des premières règles, soit avant l’âge de 12 ans, est associée à une légère augmentation du risque de cancer du sein. Par ailleurs, les femmes qui ont une ménopause prématurée, soit avant l’âge de 30 ans, sont à moitié moins à risque que celles qui commencent leur ménopause à l’âge de 55 ans. Les femmes qui prennent des œstrogènes et de la progestérone dans le cadre d’une hormonothérapie substitutive voient leur risque de cancer du sein augmenter d’environ 20 pour cent. Cependant, selon une étude des Instituts nationaux de la santé (NIH), on constate, après un suivi de sept ans, que les femmes qui prennent seulement des œstrogènes ne présentent pas d’augmentation du risque de cancer du sein.
La consommation modérée d’alcool semble augmenter le risque de cancer du sein. Plus on consomme d’alcool, plus le risque augmente.
Les régimes riches en gras animal sont également associés à une augmentation du risque de cancer du sein. Reste à déterminer si cette augmentation est imputable au gras animal ou à d’autres carcinogènes présents dans de tels régimes.
L’obésité est, elle aussi, associée à une augmentation du risque de cancer du sein. Au cours d’une étude britannique (1996-2001) portant sur plus d’un million de femmes âgées entre 50 et 64 ans, on a détecté plus de 45 000 nouveaux cancers, et enregistré quelque 17 000 décès. On a également observé que l’augmentation de la masse corporelle accroît le risque de cancer du sein. Des ajustements ont été faits pour tenir compte des effets de l’indice de masse corporelle, de l’âge, de la situation géographique, de l’usage du tabac, de la pauvreté, de l’âge à la naissance du premier enfant, et de l’utilisation de l’hormonothérapie substitutive.
À partir de ces informations, nous estimons que l’obésité, la consommation d’alcool, l’apparition précoce des premières règles, la ménopause tardive, ou la prise d’œstrogène et de progestérone dans le cadre de l’hormonothérapie substitutive peuvent effectivement constituer des facteurs causant le cancer. La prédisposition génétique est un facteur important, mais moins courant.
Le Dr Peter N. Landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.
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