Le suicide et les problèmes de santé mentale sont des sujets difficiles, souvent entourés de tabous et de silence. Pourtant, leur prévalence est alarmante. Aux États-Unis, le taux de suicide a augmenté de 30% depuis le milieu des années 1990, avec une moyenne de 123 suicides par jour. Face à ce fléau silencieux, il est crucial d’ouvrir le dialogue, d’informer et de briser la stigmatisation.
La Dre Melissa J. Pereau, psychiatre au Centre de médecine comportementale de l’Université de Loma Linda, en Californie, se consacre à aider les personnes confrontées à ces défis. Dans une interview exclusive, elle répond aux questions fréquentes sur la santé mentale et le suicide, offrant des conseils précieux pour soutenir les personnes en difficulté et leurs proches.
Aborder la conversation avec empathie et sans jugement
Comment parler à un proche qui souffre de problèmes de santé mentale ? La Dre Pereau insiste sur l’importance d’une approche empathique et sans jugement. “Exprimez-vous avec amour et bienveillance, en vous montrant vulnérable et ouvert à l’écoute,” conseille-t-elle. L’objectif est de créer un espace de confiance où la personne se sente en sécurité pour partager ses difficultés.
Vaincre la peur du diagnostic et de la stigmatisation
La peur d’être étiqueté “malade mental” est un frein fréquent à la recherche d’aide. La Dre Pereau rappelle que “ne pas consulter un professionnel de santé mentale par peur d’un diagnostic, c’est comme ne pas consulter pour un diabète par peur d’être étiqueté diabétique. La maladie est toujours présente et nécessite un traitement.”
Identifier les causes de la souffrance émotionnelle
Il est parfois difficile de distinguer les symptômes d’une maladie mentale des réactions émotionnelles face à des situations difficiles. “Que la souffrance soit due à une maladie mentale ou à des circonstances de vie difficiles, le soutien social est primordial,” souligne la Dre Pereau. “Ne pas rester seul et pouvoir compter sur ses proches est essentiel.”
Choisir ses mots avec soin
Certains mots ou expressions peuvent être blessants ou déclencheurs pour les personnes souffrant de troubles mentaux. La Dre Pereau recommande d’éviter de “sensationnaliser la maladie mentale ou le suicide.” Mieux vaut privilégier des questions ouvertes et bienveillantes, comme “Qu’est-ce qui te préoccupe ?” ou “Qu’est-ce qui te fait souffrir ?”
L’évaluation de la santé mentale : une étape importante
L’évaluation de la santé mentale permet d’identifier les problèmes et les besoins spécifiques d’une personne. Elle peut être réalisée par différents professionnels de santé, tels que des psychiatres, des psychologues, des travailleurs sociaux ou des médecins généralistes.
Médicaments et thérapie : une approche complémentaire
La Dre Pereau souligne l’importance d’une approche globale de la santé mentale, combinant médicaments et thérapie. “Les médicaments aident à rétablir l’équilibre chimique du cerveau, tandis que la thérapie permet de comprendre et de gérer les causes profondes de la souffrance.”
Faire face au suicide d’un être cher : le chemin du deuil
Perdre un proche par suicide est une épreuve douloureuse. La Dre Pereau encourage les personnes endeuillées à “rester en contact avec leurs proches, à rejoindre un groupe de soutien et à prendre soin d’elles, en mangeant sainement, en faisant de l’exercice et en se reposant.”
Briser le silence autour du suicide et de la santé mentale est un devoir collectif. En étant mieux informés, en faisant preuve d’empathie et en encourageant la recherche d’aide, nous pouvons contribuer à sauver des vies et à construire une société plus inclusive et bienveillante.
De BIA-ANN
Source : https://actualites.adventiste.org/briser-le-silence-aborder-le-suicide-et-la-sante-mentale-avec-compassion/
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