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LES PERSÉCUTIONS CONTRE LES ENFANTS DES TÉMOINS DE JÉHOVAH

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Des enseignants ont humilié des enfants de Témoins de Jéhovah devant leurs camarades de classe. Des incendiaires ont bouté le feu des maisons appartenant à leurs membres. Des forces de sécurité́ ont attaqué́ leurs salles de réunions.

Depuis que la Cour suprême russe a déclaré que les Témoins de Jéhovah sont un groupe extrémiste, le 20 avril dernier, les membres de ce mouvement font face au harcèlement à la fois des autorités et de leur voisinage.

Au début du mois de juin, un premier témoin de Jéhovah a été non seulement détenu par la police, mais emprisonné par un juge. « Il lisait la Bible. C’est la raison de son arrestation », déclare Yaroslav Sivulskiy, une porte-parole des Témoins de Jéhovah à Saint-Pétersbourg.

Durant environ un mois, les témoins n’ont pas ressenti l’effet de la décision de justice, qui précise que l’organisation « Témoins de Jéhovah » doit être liquidée. Et la décision ne s’applique pas qu’au quartier général russe du mouvement à Saint-Pétersbourg, mais aussi aux quelque 400 « salles du Royaume » à travers le pays où près de 100 000 fidèles se retrouvent. En fait, les célébrations se poursuivent dans la plupart de ces lieux.

Mais depuis quelques semaines, l’intensification des persécutions a poussé́ la plupart des congrégations à se retrouver pour leur culte dans des domiciles privés, explique Yaroslav Sivulskiy. Mais ce qui inquiète le plus de pressions sur les enfants de la part d’enseignants, de directeurs d’écoles et de policiers.

« Les autorités qui avaient déjà en tête de prendre des mesures contre les Témoins de Jéhovah sont désormais encouragées à le faire. Et les personnes ordinaires qui détestent les Témoins de Jéhovah depuis longtemps sont également encouragées », constate Felix Corley, activiste pour la liberté religieuse, basée à Oslo. Il est l’éditeur du fil d’articles « Forum 18 », qui recense les abus en Europe de l’Est et dans l’ancienne Union soviétique.

Depuis Saint-Pétersbourg, Yaroslav Sivulskiy, raconte l’histoire d’une fillette de huit ans, qui a été forcée par le directeur de son école de chanter un chant patriotique devant ses camarades. Les Témoins de Jéhovah se voient comme les représentants du Royaume de Dieu et se soumettent à une neutralité́ politique stricte. Les adeptes de ce mouvement né à Pittsburgh à la fin du XIXe siècle payent leurs impôts, mais ils ne récitent pas de serments patriotiques, ne chantent pas d’hymnes nationaux, et refusent le service militaire.

Les Témoins relatent aussi la mésaventure d’une autre fillette de huit ans, près de Moscou, qui a parlé de Dieu à ses camarades de classe et chanté des chants de Témoins de Jéhovah. Ses parents ont été convoqués et en présence du psychologue de l’école et du responsable de la sécurité, le directeur leur a remis un document les informant que si ce comportement se poursuivait, l’école n’accepterait plus la fillette.

À Bezvodnoye, au nord-est de Moscou, deux écolières de onze-douze ans ont été humiliées par une professeure de musique qui a justifié ses actes par le fait que les Témoins sont désormais « interdits ». Elle aurait déclaré à la mère des fillettes : « Désormais vous êtes des extrémistes. Il n’y aura pas de pitié. »

Cette histoire est l’une des cinquante détaillées dans un rapport sur le harcèlement à l’encontre des Témoins de Jéhovah, publiés le 25 mai, par le quartier général international du mouvement près de New York.

– des attaques physiques, dont une à Belgorod, juste au nord le la frontière ukrainienne où un assaillant a crié « Vous avez été bannis » avant de frapper plusieurs fois un Témoin de Jéhovah au visage, sur la tête et dans le haut du corps.

– des incendies volontaires, dont un cas à Zheshart, au nord-ouest du pays, où un bâtiment utilisé pour les services religieux a été détruit et où l’on a retrouvé́ les traces d’un cocktail Molotov. Un autre incendie a eu lieu à Lustino, près de Moscou où le domicile d’une famille Témoin de Jéhovah a été réduit en cendres.

– des interruptions de services religieux, comme celle qui s’est déroulée dans un domicile privé à Pavlovskiy Possad à 70 km de Moscou. Des officiers de po- lice en civil sont venus dire aux Témoins de Jéhovah qu’en raison de la décision de justice, ils n’avaient plus le droit de se réunir et de prier.

Arrestation d’un Témoin de Jéhovah danois

Le 25 mai dernier, Dennis Christensen participait à une rencontre de louange dans un domicile privé de la ville d’Orel à environ 300 km de Moscou, quand 15 agents armés du FSB, le service qui a succédé au KGB, ont envahi la maison et ont arrêté tous les hommes. Ces derniers ont passé la nuit en cellule et n’ont été libérés que le lendemain ; à l’exception de Dennis Christensen, selon le récit des Témoins de Jéhovah. Toujours selon eux, ce dernier en raison de sa nationalité danoise est accusé d’appartenance à un groupe extrémiste. Il risque six à dix ans de prison.

Les Témoins de Jéhovah, avec environ 8 millions de membres dans le monde, sont loin d’être la seule minorité religieuse harcelée en Russie, où le président Vladimir Poutine a mis le gouvernement au pas de la religion principale de l’ancien pays communiste : l’orthodoxie russe.

Hare Krishna, musulmans, membres de Falun Gong, athées et protestants évangéliques ont également souffert. Mais les Témoins de Jéhovah sont les seuls à avoir été qualifiés d’extrémistes. Ils figurent dans la même liste que l’État islamique ou Al-Qaïda. Un groupe « extrémiste » en Russie peut être défini comme une comme une communauté qui défend que le chemin qu’elle propose est le seul qui conduit au salut. Seules l’Église orthodoxe russe et quelques rares autres ont légalement le droit de proclamer cela.

Selon Felix Corley, les Témoins de Jéhovah ne vont pas renoncer à leur foi face aux persécutions croissantes. Ils vont continuer à se réunir pour louer le Seigneur, discuter des Écritures et enseigner leurs croyances à leurs enfants. « Cela va devenir une confrontation face à face entre le gouvernement et les membres de la communauté́ pour savoir qui tiendra le plus longtemps ».

Le 17 juillet prochain, la Cour suprême de Russie tiendra une audience en appel.

Lauren Markoe RNS/Protestinter/BIA – Dammarie-les-Lys, France

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