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LE CULTE DU SERPENT… À L’ÉGLISE ?

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Quand le symbole éclipse la réalité.

 

Un jour, j’ai regardé un téléreportage sur des petites églises situées dans les montagnes des Appalaches, aux États-Unis. Au cours de leurs services religieux, les Fidèles pratiquent un rite fort singulier : la manipulation de serpents. Pour justifier leur participation à une activité aussi dangereuse, ils citent Marc 16.18 ainsi que l’épisode où Paul se fait mordre par un serpent venimeux (Ac 28.1-6). Cette pratique est un témoignage de leur foi en Dieu et en sa protection. Le narrateur précise que malheureusement, plusieurs d’entre eux se font mordre chaque année, et pour certains, la morsure est fatale.

Fausses interprétations des Écritures ? Foi présomptueuse ? Sans doute, mais disons-nous bien que ces Appalachiens audacieux ne sont pas les premiers à intégrer des serpents dans leur expérience de culte.

Dans 2 Rois 18, nous faisons la connaissance d’Ézéchias, roi de Juda. Achaz, son père – un monarque aussi idolâtre que méchant – avait entraîné la nation dans l’apostasie spirituelle et la décadence morale. En conséquence, Dieu avait permis aux Assyriens de prendre et d’occuper plusieurs villes importantes de la Judée.

Contrairement à son père, Ézéchias « fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (2 R 18.3, LSG). Il savait pertinemment qu’il n’y avait qu’un moyen de sauver son peuple : débarrasser le pays de son engouement pour l’idolâtrie et ramener le peuple à Dieu. Dès lors, il lança une réforme majeure dans le pays : il t disparaître les hauts lieux, brisa les stèles, et coupa le poteau d’Achéra.

Il ordonna aussi aux Lévites de purifier le temple même de Dieu en y enlevant tout ce qui y avait été mis pour adorer les idoles ! Au nombre des choses à détruire se trouvait une relique historique intéressante : « Il mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fait, car les enfants d’Israël avaient jusqu’alors brûlé des parfums devant lui » (v. 4, LSG). Un culte au serpent… à l’église ?

Foi et leçons d’objet

Quelle histoire se trouve derrière le serpent d’airain ? Pour le savoir, il nous faut reculer quelques siècles, là où les Israélites – ces anciens esclaves suivant Dieu et Moïse, le serviteur qu’il s’était choisi – erraient dans le désert, avant d’entrer en Canaan. Bien que Dieu eût toujours satisfait tous leurs besoins, il éprouvait leur foi de temps en temps en permettant que leurs vivres s’amenuisent considérablement, ou que des obstacles intimidants se dressent devant eux. Malheureusement, au lieu d’exercer leur foi en ces occasions, les Israélites choisissaient la plupart du temps de se plaindre amèrement de Dieu et de ses dirigeants. Une fois, le Seigneur répondit à leurs lamentations en envoyant « contre le peuple les serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (Nb 21.6).

Les Israélites comprirent le message. Ils crièrent à Moïse et le supplièrent de plaider auprès de Dieu en leur faveur. Dans son amour et sa miséricorde pour ses enfants égarés, Dieu instruisit Moïse de faire un serpent d’airain et de le placer sur une perche. Quiconque avait été mordu n’avait qu’à regarder ce symbole du péché pour être guéri. En revanche, ceux qui refusaient ce moyen de salut étaient condamnés à périr.

Ce serpent d’airain possédait-il, en lui-même et de lui- même, quelque vertu thérapeutique ? Bien sûr que non ! À l’instar des services du sanctuaire, des offrandes et des sacri ces par le feu, ainsi que des jours saints, le serpent n’était qu’une leçon d’objet par laquelle Dieu révélait la simplicité et la beauté de son plan du salut.

Tout comme les serpents brûlants avaient mordu les Israélites et semé la mort, ainsi Satan, le serpent ancien, avait trompé les premiers parents de l’humanité et les avait empoi- sonnés par le venin mortel du péché.

Au lieu d’abandonner l’humanité au triste sort qu’elle avait choisi, Christ devint un serpent sur une perche – il devint péché pour nous. Il troqua son caractère pur et saint contre notre nature empoisonnée. Il accepta la mort lente, douloureuse et inévitable qui était la nôtre afin que nous puissions avoir la vie abondante qui était la sienne.

Les Israélites n’avaient qu’une chose à faire : regarder au Sauveur par la foi et accepter la guérison et le salut offerts. Et il en est ainsi pour nous.

Au fil des années, hélas, ils perdirent de vue cette magnifique illustration de l’amour et du salut de Dieu. Certains commencèrent à considérer le serpent comme un porte-bonheur, un augure de bonne fortune. Ils se mirent à attribuer leur guérison, leurs bénédictions et leur prospérité non à Dieu, mais au serpent. Ils commencèrent à honorer le symbole et à s’appuyer sur lui plutôt que sur le Sauveur qu’il représentait.

Cet encens qu’ils offraient autrefois à Dieu dans son temple en symbole de leurs prières et de leurs actions de grâces, ils le brûlaient maintenant en l’honneur du serpent d’airain. Ézéchias savait qu’il devait détruire ce rival pour que son peuple revienne enfin au vrai Dieu.

Remix du culte du serpent

À l’époque où Jésus commença son humble ministère en Israël, les Juifs avaient banni le culte des idoles avec détermination. Cependant, ils l’avaient remplacé par une forme nouvelle et subtile du « culte du serpent ». Ils étaient les gardiens vigilants de la tradition, des coutumes et d’un « précepte de tradition humaine » (Es 29.13, LSG). À un certain moment, les Juifs, et tout spécialement les pharisiens, avaient conclu que leur salut ne se fondait ni sur Dieu, ni sur sa grâce. Ils décidèrent qu’il était le résultat direct de leur héritage, de leur nationalité, de leur adhésion méticuleuse à la loi (par la lettre et la tradition), et de la majesté du temple dans lequel ils rendaient un culte au Créateur.

Jésus ne critiqua pas la majorité de ces pratiques. La plupart d’entre elles n’avaient rien de mal en soi, excepté le fait que ceux qui en faisaient leur moyen de salut laissaient de côté ce qui était « plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la délité » (Mt 23.23, LSG). Après avoir pris la loi dans sa forme la plus littérale et technique, les Juifs la dotèrent d’une puissance propre à sanctifier et à sauver – puissance qu’elle ne possédait pas.

Jésus souligna que ces Juifs honoraient Dieu des lèvres, mais que leur cœur était éloigné de lui. Ils parlaient de Dieu, mais en réalité, peu d’entre eux parlaient vraiment à Dieu ou le connaissaient personnellement. Ils adoraient la loi de Dieu tout en ignorant le Dieu qu’elle représentait.

Regardez et vivez !

Un soir, Nicodème, un membre du conseil législatif des Juifs, alla rencontrer secrètement Jésus. Comme bon nombre de ses collègues pharisiens, il brûlait de l’encens aux « serpents d’airain » de sa propre fabrication.

Après avoir expliqué l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur, Jésus déclara : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jn 3.14,15) Jésus rappela à Nicodème que ce ne sont pas les symboles sacrés, les traditions de longue date, les messages prophétiques, ni même les saints prophètes, ou ce que nous faisons (ou ne faisons pas) qui nous sauvent, mais le Christ (voir Ep 2.8,9) !

Avons-nous des serpents d’airain auxquels nous brûlons de l’encens ? Il peut s’agir d’objets, de personnes, d’idées et d’enseignements, de traditions et de coutumes, d’attitudes ou de pratiques, et même de ministères et d’activités. Ils ont l’apparence de la sainteté, et peuvent même, par le passé, avoir servi les desseins divins ; mais ce ne sont aujourd’hui que des idoles, bloquant notre accès au seul vrai Dieu et au culte vers lequel ils pointaient autrefois.

Il nous est tellement facile d’estimer davantage ce que nous faisons (ou ne faisons pas), l’église que nous fréquentons, ou ce que nous savons, que d’aimer l’Éternel, notre Dieu, de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toute notre force (Dt 6.5,6) !

En détruisant le serpent d’airain, Ézéchias aida les Israélites à discerner le vrai Dieu, le Dieu vivant. Tandis que nous exaltons le Christ – et non les choses qui le symbolisent ou le représentent – nous pouvons faire l’expérience de la guérison divine, et goûter à la joie du salut trouvé en Christ, notre vrai sauveur et rédempteur.

Atuanya Cheatham DuBreuil habite à Wesley Chapel, en Floride, aux États-Unis. Atuanya et John-Antony, son mari,ont trois enfants.

OBJECTIF : TOUCHER LES VILLES !
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