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La mort de Kobe Bryant : une communauté qui souffre

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Pour beaucoup, la mort de l’icône Kobe Bryant, de sa fille Gianna et des sept autres victimes, le dimanche 26 janvier 2020, a été une nouvelle choquante, dévastatrice et impensable. Dès sa publication, le cœur de millions de personnes qui respectaient et admiraient le sportif décédé a été sévèrement touché. Beaucoup ont exprimé que l’émotion n’était pas liée au fait de connaître l’homme, ou de suivre sa carrière, mais plutôt à l’expérience humaine. En effet, nous pouvons tous nous identifier à l’assurance avec laquelle nous parlons à notre famille et à nos amis, certains de les revoir plus tard…

La mort nous rappelle souvent notre propre mortalité en tant qu’êtres humains. Il est impossible de la contrôler, et il est facile de se sentir impuissant lorsque nous essayons de gérer nos réactions face à une perte. Beaucoup expérimentent que la vie est éphémère et il devient alors évident que la mort est le grand égalisateur, quelle que soit la personne en question. Cependant, au-delà des leçons que nous essayons d’en tirer, la mort et le fait de mourir sont très différents à l’ère numérique.


La mort à l’ère numérique

Les réseaux sociaux nous donnent l’occasion de partager le choc, la tristesse et la colère que nous ressentons face aux circonstances de cette mort tragique. Nous sommes à la fois réconfortés et étourdis par les moments mémorables diffusés en boucle aux informations. Il est intéressant de noter que le sport a souvent permis aux gens de se détendre et d’échapper aux choses qui les dérangeaient. Ces derniers temps, toutes les chaînes stations sportives rendent hommage au grand athlète, amenant beaucoup à se sentir submergés par la douleur sans pouvoir y faire face.

Être solidaire et se lier avec une communauté de personnes en deuil est une réaction normale. Mais le souvenir permanent est le revers de la médaille du deuil déclenché par les médias sociaux.
Le deuil “communautaire” a presque toujours été une caractéristique de la communauté noire. Beaucoup ont l’impression que perdre Kobe, c’est comme perdre son propre frère ou ami. Il faisait partie intégrante de notre culture et de nos communautés, ce qui fait de sa perte une défaite intime. Cette perte fait que plusieurs se sentent en conflit avec le sentiment que la communauté a besoin d’eux, qu’ils seront moins informés s’ils s’accordent une « pause de douleur », tout en ressentant la pression d’exprimer comment l’icône a eu un impact personnel sur leur vie.

Voici quelques conseils utiles à prendre en considération :

1. Prenez le temps de vous écouter
Que signifie la mort ? Comme nous l’avons déjà mentionné, la mort peut vous faire prendre conscience de votre mortalité. Il n’y a pas de bon ou mauvais sentiment à ressentir pendant le deuil. Toutes les émotions sont valables, même face à la perte d’une personne que vous n’avez jamais rencontrée. Vous n’avez pas besoin de rencontrer quelqu’un personnellement pour ressentir la douleur de sa famille et de ses amis. Être nerveux et anxieux, voire se sentir physiquement malade à l’idée de ce que vit un autre être humain, ne sont que quelques-unes des choses que la douleur peut déclencher en nous. Ces sentiments sont parfaitement normaux. Cependant, il est important d’être conscient de la façon dont vous réagissez à la douleur, en prenant toujours soin de vous.

2. Identifiez vos émotions
Souvent, celui qui a déjà vécu un deuil et celui qui n’a jamais subi la perte d’un être cher sentent tous deux quelque chose se briser en eux quand quelqu’un meurt. Souvent, c’est un événement déclencheur qui les amène à penser à d’autres expériences de perte. La mort tragique et soudaine de personnes comme Kobe Bryant nous rappelle les êtres chers que nous avons perdus, le divorce de nos parents, une phase de stagnation personnelle, ou même un spectacle ou un personnage que nous admirions. Pour beaucoup, Kobe Bryant a représenté une phase clé, de l’enfance à l’âge adulte. Il était admiré pour sa « mentalité de mamba », sa mentalité de gagnant, ou sa nature féroce et compétitive. On s’enthousiasmait pour ce qu’il allait faire à la retraite et comment il allait sortir du jeu. C’est ce qui a fait pleurer beaucoup de gens. C’est pourquoi il est crucial que vous preniez le temps d’identifier ce qui se déclenche en vous et pourquoi.

3. Déconnectez-vous
Les médias sociaux nous ont « gâtés », nous offrant toujours des nouvelles fraîches et récentes. Nous avons souvent besoin d’une confirmation que nous ne sommes pas seuls dans nos sentiments. Cette réalité s’accentue lorsque tout le monde fait le deuil de la même personne au même moment. Nous voulons savoir que d’autres ont aussi mal dormi pendant la semaine, que d’autres encore se sentent impuissants et pleurent de chagrin. C’est bien d’être informé, d’être connecté et relié, uni par la tragédie, mais il est extrêmement facile de vite se sentir dépassé. N’oubliez pas de continuer à prendre soin de vous, en vous déconnectant et en faisant une pause si nécessaire. Les pauses servent non seulement à réduire votre présence en ligne, mais elles impliquent également de s’éloigner d’une conversation qui peut être excessive. Trouvez des activités et différentes façons de faire face à cette situation, des choses qui peuvent vous recharger de manière positive, afin de pouvoir renouer et pleurer avec les autres tout en parvenant à aller de l’avant.

4. N’oubliez pas les enfants
Trop souvent, nous oublions les enfants qui souffrent, alors que nous continuons à traiter nos sentiments et à les partager avec nos pairs. Nous risquons d’oublier que les enfants peuvent être profondément affectés par les changements que la mort entraîne, surtout si elle est soudaine et inattendue. Ils peuvent eux aussi être bouleversés par la perte d’une de leurs célébrités préférées et/ou se poser des questions sur ce que la mort signifie pour eux ou leur famille. Les adultes n’ont peut-être pas toutes les réponses, mais les enfants s’inspirent certainement du chagrin des adultes qui les entourent. Ne laissez pas que ce qu’ils trouvent et/ou entendent à l’extérieur de la maison soit leur seule leçon offerte. Prenez plutôt le temps d’avoir un dialogue en tête-à-tête avec eux, en essayant de comprendre l’impact que cette mort a eu sur eux.

Comme le dit la célèbre citation de C.S. Lewis : « Personne ne m’avait jamais dit que le chagrin pouvait ressembler autant à la peur ». Il peut être incroyablement effrayant de naviguer dans un monde où la prochaine perte est peut-être à portée de main. Dans des moments comme celui-ci, il est important de se rappeler que s’unir et donner une voix à nos peurs, nos incertitudes et notre chagrin peut être exactement ce qu’il faut pour surmonter les hauts et les bas du deuil. Je me sentirais mal si je ne vous rappelais pas de serrer un peu plus fort vos proches aujourd’hui, de pardonner, d’être libre et de prononcer des mots d’amour encourageants. Vivez pleinement la vie.

De Rashida Sanchez
Source https://www.messagemagazine.com/articles/the-death-of-kobe-bryant-why-the-community-grieves/
Traduction : Tiziana Calà

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