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LUMIÈRE DANS LES TÉNÈBRES

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Pour refléter la lumière, on doit y être exposé. On ne peut pas donner ce qu’on n’a pas reçu. On ne peut partager ce qu’on n’a pas. De même, il est impossible de réfléchir la lumière divine à moins d’avoir une relation personnelle avec la Source de cette lumière.

Le coup de minuit sonne littéralement pour les Israélites en tant que nation. Une armée forte de 120 000 hommes a investi la vallée. Les soldats dorment paisiblement du sommeil de ceux qui ne s’attendent à aucune résistance. Mais sur la crête se trouve une poignée d’hommes apparemment impuissants. La tension et le suspense sont palpables. C’est maintenant ou jamais !

Tout a commencé il y a des jours, ou plutôt, des années – sept pour être précis. Au cours de ces sept années, leurs ennemis ont envahi leur territoire comme un fléau dévorant à chaque moisson, leur arrachant le fruit de leurs labeurs et les laissant dans une condition toujours plus critique. Et les voilà de nouveau !

Au début, certains ont résisté – et en ont subi les conséquences. La terreur et la panique ont envahi le petit village d’Ophra. Beaucoup, consumés de peur, se sont cachés dans les cavernes et les crevasses des montagnes. Combien de temps durera une telle torture ? Jusqu’à quand tiendront-ils le coup ?

Nous sommes vers la fin de mai. Le soleil ayant déjà accompli la moitié de sa course dans le ciel, la chaleur de l’été se fait sentir. Là, dans un pressoir abandonné, un homme d’Ophra craignant Dieu réfléchit à tous ces malheurs tandis qu’il bat du grain.

Pourquoi les choses vont-elles de mal en pis ? Où sont ces fameux miracles dont ses ancêtres ont parlé ? Pourquoi ces merveilleuses promesses de prospérité et de primauté se sont-elles soudain envolées ? Pourquoi doit-il se cacher dans ce pressoir pour battre du blé qui n’est même pas encore mûr ? Pourquoi doit-il élever Jéther, son premier-né, dans d’aussi misérables conditions ? Pourquoi ?

Soudain, Gédéon lève les yeux. Ce qu’il voit le pétrifie. Là, derrière le chêne, il y a un étranger qui le regarde droit dans les yeux ! Se pourrait-il que ses ennemis aient découvert sa cachette ?

Cet étranger lui adresse la parole. Dès lors, sa vie prend une direction totalement différente.

Plusieurs jours s’écoulent. Dans les ténèbres de la nuit, Gédéon se retrouve sur le sommet de la colline de Moré avec une bande de 100 hommes courageux et engagés. Il regarde vers le sud, de l’autre côté de la vallée, où deux autres groupes se cachent dans les montagnes, attendant le signal.

Dans la vallée, au sein du camp ennemi, on vient de relever la garde. Les nouvelles sentinelles sont à leur poste. Il est minuit.

Tout à coup, le son de la trompette rompt le silence de la nuit. Un cri terrible ébranle les flancs des collines, et des centaines de torches enflammées percent l’obscurité.

Dans la vallée encore enveloppée de ténèbres, tout n’est que confusion ! Pris de panique, les soldats ennemis frappent sans discernement, attaquant quiconque se trouve sur leur chemin, alors qu’il s’agit de leurs propres troupes qu’ils ne distinguent pas dans les ténèbres. Avec des hurlements désespérés, les soldats périssent.

Ce qui semblait être une nuit interminable d’angoisse et d’oppression devient l’aube glorieuse d’un jour nouveau – un jour de victoire pour Gédéon et pour sa nation (Jg 6,7).

La lumière a triomphé des ténèbres !

PLACE À LA LUMIÈRE

Imaginez deux pièces de même grandeur et séparées d’un mur muni d’une porte.

La première pièce est dépourvue de fenêtres et ne dispose d’aucun éclairage artificiel. La porte en est fermée. Quelle description donneriez-vous de cette pièce ? Sombre, lugubre, terrifiante ?

L’autre pièce dispose de fenêtres largement ouvertes. Le soleil y entre à flots. Et comme si ce n’était pas suffisant, des lumières illuminent toute la pièce. Quelle description donneriez-vous de cette seconde pièce ? Lumineuse, claire, joyeuse ?

Vous êtes dans cette pièce inondée de lumière. Maintenant, dirigez-vous vers la porte qui la sépare de la pièce plongée dans l’obscurité et ouvrez-la. Que se passe-t-il ensuite ?

Les ténèbres rassemblent leurs forces, envahissent la pièce éclairée, et la lumière s’enfuit par les fenêtres… Vraiment ? Non, bien évidemment ! C’est plutôt la lumière qui s’impose : elle pénètre dans la pièce obscure et en dissipe les ténèbres.

Dans la vie, viendront des moments où vous vous sentirez environné de ténèbres épaisses – incrédulité, superstition, résistance, perversion. En pareilles circonstances, n’abandonnez pas, ne désespérez pas – même si les ténèbres vous semblent excessivement denses. Rappelez-vous que la lumière est plus puissante que les ténèbres.

PETITE, MAIS IMPRESSIONNANTE

Parfois, notre lumière nous semble très petite, pour ne pas dire insignifiante. Quel effet peut-elle bien avoir au milieu de ténèbres aussi épaisses ? Oh, qu’il serait formidable d’être une étoile étincelante, ou quelque grand luminaire !

Avez-vous déjà observé le ciel par une nuit claire ? Qu’est-ce qui vous impressionne le plus ? Les étoiles ? Non ! La lune, plutôt. À la pleine lune, on oublie les étoiles.

Qu’est-ce que les étoiles ? De grands soleils, ou même des galaxies entières. La lune est, en comparaison, minuscule. Elle n’a aucune lumière en elle-même et réfléchit très peu la lumière de notre soleil, lui-même étant l’une des plus petites étoiles. Ce qui la rend aussi impressionnante, c’est sa proximité de la terre.

Alors, ne vous en faites pas si votre lumière est petite. Même une petite lumière peut guider, éclairer et être en bénédiction aux autres. En fait, plus grande est la crise, plus dense est l’obscurité, plus épaisses sont les ténèbres, plus grand sera le contraste apporté par la lumière.

DISSIPER LES TÉNÈBRES

Il nous arrive parfois de nous inquiéter des ombres, des zones grises – vous savez, ces régions nébuleuses remplies d’incertitude où l’on se demande : « Que dois-je faire – ceci ou cela ? Quel chemin prendre ? Que faut-il choisir ? »

Comment résoudre le problème des zones grises ? En restant là et en luttant contre elles ? Non. Il faut simplement marcher vers la lumière. Tandis qu’on se rapproche de la Source de la lumière, ces zones diminuent graduellement. Les choses se précisent. La vie se dessine plus clairement, se colore et prend une toute nouvelle signification. Ce qui n’était avant que pierre d’achoppement devient un tremplin. Ce qui n’était que mystère devient un sentier aplani devant vos pieds (Ps 27.1).

Cependant, vous avez sans doute remarqué la présence d’ombres même en étant près de la source de la lumière. Par exemple, vous n’avez qu’à tourner le dos à la lumière pour voir une ombre énorme et parfois choquante de vous-même !

Et il arrive parfois que quelque chose se dresse entre vous et la source de la lumière – et vous voilà dans l’ombre. Pour vous y soustraire, il y a plusieurs options. Vous pouvez carrément éliminer la lumière – ce qui n’est pas, vous en conviendrez, une bonne idée. En éteignant la lumière, les ombres, certes, disparaissent… mais il n’y a plus de lumière du tout ! Vous vous retrou- vez dans le noir complet.

Vous pouvez aussi fermer les yeux et déclarer qu’il n’y a ni lumière, ni ombre. Absurde, non ? Agir de la sorte, c’est se tromper soi-même. Et c’est dangereux. Si nous fermons les yeux et rejetons la lumière, nous serons, au final, incapables de percevoir la lumière. Nous deviendrons comme les créatures terrées dans de profondes cavernes – nous serons aveugles.

Tout compte fait, la meilleure alternative consiste à retirer la cause de l’ombre. Si c’est impossible, alors ne restez pas derrière l’ombre.

Pour ne pas être dans l’ombre, il faut vous placer en ligne directe avec la lumière, bref, établir une relation étroite avec la Source même de la lumière. Et alors, la lumière brillera dans les ténèbres, et les ténèbres ne pourront la supporter (Jn 1.5).

PARTAGER LA LUMIÈRE

Lorsque la surface d’un objet est exposée à la lumière, on observe trois possibilités. Tout d’abord, la lumière peut être absorbée. C’est ce qui se produit, par exemple, avec un objet noir. Pourquoi a-t-il l’air noir ? Simplement parce qu’il absorbe la totalité de la lumière et, la gardant pour lui-même, ne la retourne pas à vos yeux. Vous l’avez sans doute remarqué : lorsque vous portez des vêtements noirs et que vous vous exposez au soleil, la lumière n’est qu’absorbée, retenue. Un objet noir baigné de lumière finit par chauffer. Et s’il se met à surchauffer, il peut, dans certains cas, fondre et même être détruit.

Seconde possibilité : un objet exposé à la lumière peut réfléchir la lumière, mais à deux conditions. Premièrement, il doit être dans la lumière. On ne peut donner ce qu’on n’a pas reçu. On ne peut partager ce qu’on n’a pas. De même, il est impossible de réfléchir la lumière divine à moins d’avoir une relation personnelle avec la Source de cette lumière. Deuxièmement, un objet doit être poli pour réfléchir la lumière. Un morceau de métal rugueux, rouillé en est incapable ; mais si on le polit jusqu’à ce que sa surface brille comme un miroir, alors là, il y aura toute une différence !

Troisième possibilité : un objet exposé à la lumière peut la réfracter. La lumière réfractée entre dans l’objet et passe à travers lui, tel un prisme, créant un arc-en-ciel de couleurs. Mais pour pouvoir réfracter la lumière, il faut être transparent – sincère et authentique.

Les Écritures déclarent : « Vous êtes la lumière du monde1 » (Mt 5.14). Remarquez que ce verset dit « Vous êtes ». Il ne suggère pas que vous devriez l’être, ou que vous le serez peut-être l’un de ces jours. Non ! Aujourd’hui, vous êtes la lumière.

On pourrait dire : « Mais je n’en suis qu’à mes débuts, je viens tout juste de commencer. Quand j’atteindrai la moitié de ma vie, quand je me serai établi, quand je deviendrai célèbre, alors je commencerai à briller. »

Dites-moi, lorsque vous allumez une chandelle, quel laps de temps attendez-vous pour la voir briller ? Attendez-vous que la cire soit consumée de moitié ou complètement ? Bien sûr que non ! Dès que vous l’allumez, sa flamme brille immédiatement. En outre, inutile de dire à une chandelle allumée qu’elle doit briller. Dès qu’il y a flamme, la lumière luit, tout naturellement. Ainsi, le succès dans la vie ne dépend pas tant de la quantité de cire dont vous disposez, mais plutôt du fait d’être allumé. Êtes-vous allumé ? Brillez-vous ?

Ceci dit, Jésus identifie clairement un problème. « N’allumez pas une chandelle, dit-il, pour la mettre ensuite sous un boisseau ; mettez-la plutôt sur un chandelier2. » Un boisseau, c’était, à l’époque, une grande jarre d’argile dans laquelle on emmagasinait le grain. Si vous cachez une lumière sous un boisseau, de toute évidence, elle ne jouera pas son rôle – celui d’éclairer ceux qui sont dans la maison.

Un autre message essentiel se dégage ici. Si vous cachez votre lumière sous une jarre d’argile, comme si elle vous embarrassait, elle s’affaiblira et baissera jusqu’à ce que finalement, elle s’éteigne et que vous soyez plongé dans les ténèbres.

Enfin, pour préserver la lumière, il faut la partager ! La façon la plus magnifique de le faire, c’est d’aller vers les autres et d’illuminer leur vie par votre flamme. C’est ainsi qu’on amplifie et qu’on multiplie la lumière.

ALLUMER LA CHANDELLE

Timisoara, Roumanie, le 15 décembre 1989. Laszlo Tokes, pasteur de l’Église réformée, est un fervent prédicateur de l’Évangile, très aimé de sa communauté.

Considérant son activité comme dangereuse, les autorités lui ont fait parvenir quelques jours plus tôt un avis d’expulsion. Mis au courant de ce jugement, les membres de son Église et d’autres sympathisants se réunissent à l’église ce jour-là. Lorsque les agents du gouvernement se présentent pour exécuter l’ordre, ils se heurtent à un bouclier humain devant l’église et autour de l’appartement où le pasteur Tokes et les siens résident.

Confus, les agents se retirent, attendent la nuit, et une flamme d’espérance s’allume dans le cœur des fidèles. Tandis que la lumière du jour pâlit, de plus en plus de personnes s’ajoutent aux croyants, dont Peter Dugulescu, pasteur d’une autre Église dans la ville, et Daniel Gavra, un étudiant universitaire appartenant à sa congrégation.

À la tombée de la nuit, Daniel se dirige vers son pasteur, et silencieusement, ouvre sa veste. Au point où en sont les choses, le pasteur s’attend presque à le voir sortir une arme à feu. À sa surprise, il en sort un paquet rempli de chandelles !

Cette nuit-là, tandis que le pasteur Tokes regarde depuis la fenêtre de son appartement, il aperçoit là, en bas et tout autour de l’église, une constellation de lumières – des centaines de chandelles allumées, chacune illuminant un visage. Des larmes inondent ses yeux. Ses défenseurs restent là toute la nuit, et le jour suivant, et la nuit d’ensuite.

À l’aube du dimanche 17 décembre, la police secrète ouvre le feu. Des dizaines de personnes périssent, et des multitudes de blessés sont transportés à l’hôpital. Daniel Gavra est de leur nombre.

Cependant, aucune mitraillette, aucune grenade, aucun tank ne peut éteindre la flamme qui a été allumée. Le 25 décembre, soit une semaine plus tard, le monde entier est stupéfait : la Roumanie est enfin libre !

Quelques jours plus tard, le pasteur Dugulescu entre dans une chambre d’hôpital. Daniel est toujours là. Il repose dans un état critique ; des pansements couvrent le moignon de ce qui a été sa jambe gauche. Mais l’esprit de Daniel n’a pas été détruit.

« Pasteur, dit-il, ça importe peu que j’aie perdu ma jambe. Après tout, c’est moi qui ai allumé la première chandelle3. »

CONCLUSION

Au commencement, Dieu dit : « Que la lumière soit ! » (Gn 1.3), et les ténèbres s’enfuirent. Dans l’Apocalypse, à l’épilogue de l’histoire de la terre, nous voyons une cité glorieuse, baignée de lumière, où il n’y aura plus de nuit parce que Dieu lui-même est sa lumière (Ap 22.5). La longue nuit est terminée ; le jour s’est levé.

Aujourd’hui, levez-vous donc et brillez (Es 60.1) ! Brillez où que Dieu vous appelle – dans votre profession, votre famille, votre Église, votre collectivité. Brillez sans vous soucier du sacrifice, et faites luire votre lumière pour dissiper les ténèbres de ce monde.

Avec Jésus dans votre vie, vous êtes la lumière du monde. Alors brillez, brillez ! Brillez encore et toujours !

John Wesley Taylor V (titulaire d’un doctorat de l’université Andrews) est directeur adjoint du Département de l’éducation à la Conférence générale, à Silver Spring, dans le Maryland (États-Unis).

Source : http://dialogue.adventist.org/fr/2432/lumiere-dans-les-tenebres

REFERENCES

  1. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
  2. Paraphrase de Matthieu 5.15 par l’auteur.
  3. Adaptation de C. Colson et d’E. Santilli Vaughn, The Body: Being Light in the Darkness, Word Publishing, Dallas, 1992, p. 51-61, ainsi que des entrevues menées par l’auteur.
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