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L’INQUISITION NÉO-DARWINISTE 

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Le physicien théoricien d’origine britannique Freeman Dyson écrivait dans un livre intitulé « Le scientifique comme rebelle » : « toute science est une rébellion contre les restrictions imposées par la culture locale prédominante ». La science comme une rébellion ? Cette déclaration est aussi désuète que la croyance que les vers se génèrent spontanément à partir de côte de porc en train de pourrir. Loin d’une rébellion contre la « culture prédominante », la science, ou ce que j’appelle « le complexe scientifico-industriel » est devenu la culture prédominante –  et honte au fou qui conteste publiquement ces théories les plus chéries ou encore, plus grave, remet en question l’assomption métaphysique derrière celles-ci.

Sûrement, comme il y a 400 ou 500 ans en arrière, « les philosophes naturels » (le terme « scientifique » est une création du XIXe siècle) s’attaquaient doucement au dogme, à la tradition et l’autorité ecclésiale qui depuis des lustres dominait le paysage intellectuel.

Ma citation favorite de l’histoire de l’ouest est, quand défiant la mainmise qu’Aristote (le Darwin de son temps) avait sur chaque discipline (comme le darwinisme de nos jours), l’anglais Francis Bacon déclarait, « Je ne peux pas appeler à respecter une sentence de tribunal qui est lui-même en jugement. » Waouh ! En d’autres mots, comment osez-vous me condamner pour la violation d’un principe de votre vision du monde quand votre vision du monde est ce que je suis en train de remettre en question.

Bacon était un père fondateur de ce qui est devenu « la révolution scientifique », quand ce qui changea n’est pas seulement ce que les gens savaient, mais comment le découvraient-ils ? La révolution n’était pas une connaissance particulière en soi, mais ce que cela signifiait d’avoir de la connaissance en général. Les gens, par exemple, commencèrent à étudier la nature à travers l’expérimentation, les mathématiques et l’empirisme plutôt qu’au travers des « essences » et les « perfections » et les « entéléchies » et les « causes » enseignées par Aristote que Dante Alighieri (1265-1321) adouba « le maître parmi les savants ».

Cependant, ce changement n’a pas été aisé. Galilée rapporte l’histoire d’un anatomiste, qui devant un corps disséqué, démontra à un aristotélicien que les nerfs du corps n’ont pas leurs origines au cœur (comme « le maître parmi les savants » enseigna), mais au cerveau. Après avoir silencieusement fixé le corps pendant plusieurs minutes, l’aristotélicien répliqua, « vous m’avez démontré si indubitablement ce fait que je serai forcé d’admettre que vous avez raison, si seulement Aristote lui-même ne vous contredisait ».

Néanmoins, les travaux d’hommes comme Nicolas Copernic (1473-1543), Johann Keppler (1571-1630), Galileo Galilée (1564-1642), René Descartes (1596-1650), Francis Bacon (1561-1626) et Isaac Newton (1642-1727) renversèrent des siècles de croyances théologiques, scientifiques et philosophiques reçues. Quel changement majeur, lorsque la gravitation fut comprise non pas comme la chute naturelle (comme a dit Aristote) d’objet comme les cailloux vers le centre de l’univers représenté par la Terre immobile plutôt que (comme a dit Newton) les objets comme les cailloux tombent à terre, car « une particule attire chaque autre particule par une force qui est directement proportionnelle au produit de leurs masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les séparent ».

La théorie de Newton peut être formulée ainsi :

Il est clair que cette formule présente une image radicalement différente de la réalité que la notion que les cailloux tombent à terre, car c’est leur « position naturelle », même si cette notion exerçait son emprise depuis près de 2000 ans

La formule de Newton (dans le cadre de ses limites) et la science moderne en général fonctionnent si bien que leur succès prédictif et technologique est tellement dominant que la science contemporaine exerce un pouvoir dominant sur chaque entreprise intellectuelle.

En renversant un oppresseur intellectuel, les révolutionnaires l’ont remplacé par un autre. Malgré le mythe de l’ouverture d’esprit et de l’objectivité, le complexe scientifico-industriel ne tolère que peu de désaccord particulièrement dans le domaine des origines, où quiconque questionne, voire dénie, le paradigme de la sélection des espèces de Darwin et les prétentions matérialistes qui s’y cache, sont au minimum mis au pilori.

De même, personne n’est épargné. Quand dans un travail de 2012 intitulé « Esprit et Cosmos », une des pointures intellectuelles du monde, Thomas Nagel — un athée et évolutionniste par-dessus le marché — défia la sacro-sainte idée que tout et spécialement la conscience humaine ne pouvait être expliqué uniquement à l’aide du froid et dur matérialisme de la sélection naturelle, il fit face à un assaut de l’inquisition néo-darwiniste qui aurait fait pâlir Torquemada. Il y a quelques années, quand deux scientifiques respectables utilisèrent involontairement dans un article scientifique un langage laissant entendre une création, la communauté scientifique retourna au moyen-âge et les forçant à ramper pour une absolution comme les hérétiques abjurant devant un tribunal de l’Inquisition dans l’Espagne du XVIe siècle.

Si la communauté scientifique impose ceci à des collègues et des superstars de la philosophie, il n’y a pas à être étonné qu’aucun quartier n’ait accordé à des défenseurs du design intelligent ou comble de l’hérésie à des créationnistes. Ces pressons font face à un assaut frontal par une foule dont l’esprit est ouvert et objectif pour chaque paradigme qui réduit toute, y compris la conscience humaine au processus inutile, et sans but de la matière seule, mais qui empale quiconque qui ose penser en dehors des paramètres éminemment étroits de leur paradigme actuel.

Le scientifique comme rebelle ? Sûrement vous plaisantez, M. Dyson. À moins que les scientifiques défient ouvertement l’idée que la beauté et la complexité de la vie peuvent être expliquées uniquement par le matérialisme insensible de « la culture ambiante ».

Ça, c’est de la rébellion.

Clifford Goldstein est rédacteur du guide adulte de l’École du sabbat. Son dernier ouvrage, Baptisons le Diable : Évolution et séduction du christianisme seront prochainement imprimées par Pacific Press.

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