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“CHER AMI…” LES LETTRES PERSONNELLES D’ELLEN WHITE À LA PORTÉE DE TOUS !

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Avez-vous déjà lu la correspondance personnelle d’Ellen White ? Probablement pas. Si l’on trouve dans certains de ses livres des extraits de ses lettres, des lettres entières même, le gros de sa correspondance est cependant demeuré non publié. Bien que cette collection soit disponible aux centres adventistes de recherche Ellen G. White du monde entier, ce ne sont pratiquement que des érudits et des chercheurs qui l’ont consultée. Eh bien, cela est sur le point de changer !

Dans un premier temps, le Ellen G. White Estate vient de publier l’ouvrage intitulé Ellen G. White Letters and Manuscripts With Annotations, Volume 1 (1845-1859). Ce volume contient toutes les lettres d’Ellen White qui ont été préservées de 1845 à 1859. On y trouve aussi ses « manuscrits », pratiquement tous ses documents qui ne sont pas des lettres personnelles, dont son premier journal intime de 1859 – pour un total de plus de 150 documents.

Par surcroît, ces lettres et manuscrits ont été soigneusement annotés, ce qui fournit aux lecteurs toute une gamme d’informations relatives aux personnes et aux contextes. Des spécialistes dans le domaine ont rédigé plusieurs articles généraux en guise d’introduction. La production d’un second volume contenant les lettres et manuscrits annotés d’Ellen White de 1860 à 1863 est en cours. Outre ces ressources imprimées, le White Estate va mettre en ligne l’entière collection des lettres et manuscrits d’Ellen White de 1845 à 1915, avec des annotations partielles, dès le 16 juillet 2015, année du centenaire de sa mort*.

J’ai consacré de nombreuses années à la préparation des notes et des esquisses biographiques du premier volume intitulé “Letters and Manuscripts”. Comme on me demande souvent mes impressions personnelles sur ces documents, je vous ferai part, dans cet article, de ce qui m’a le plus impressionné.

Expression des sentiments les plus intimes

Très peu de gens imaginent que leurs lettres personnelles seront publiées un jour et lues par des milliers « d’étrangers ». Comme les lettres personnelles révèlent souvent les sentiments intimes de l’écrivain – on trouve de fréquents exemples de ceci dans les lettres d’Ellen White – les lecteurs doivent les lire sans à priori.

En 1858, Ellen écrivit à Mary Loughborough. Dans cette lettre, elle lui fit une confidence : « Je viens de passer en revue les derniers mois de ma vie. En me rendant compte combien peu j’ai imité la vie d’abnégation et de piété de Jésus, je sombre presque dans le désespoir » (p. 557).

Son aspiration à une expérience chrétienne plus profonde est sincèrement exprimée dans une lettre adressée à Reuben et Belinda Loveland en 1850 : « J’aime Jésus […] de toute mon âme. Mon être tout entier soupire après le Dieu vivant » (p. 266, 267).

Dans une lettre adressée à Leonard et Elvira Hastings en 1849, nous voyons à quel point la messagère du Seigneur se souciait du bien-être spirituel des membres d’église : « Oh, combien mon âme est dans l’angoisse au sujet du peuple de Dieu ! […] Il m’arrive souvent de me réveiller alors que je crie au peuple de Dieu de se préparer pour que le Dieu tout-puissant puisse jeter son manteau sur lui » (p. 173).

Intégrité

On retrouve dans les lettres d’Ellen White un détail important : le refus d’Ellen de flatter les dirigeants et les personnes « importantes ». On voit cela clairement, par exemple, dans ces lettres qu’on appelle généralement « témoignages », où elle révèle au destinataire ce que Dieu lui a montré au sujet de sa condition spirituelle. Ces témoignages, toujours directs, peuvent, à la première lecture, choquer le lecteur moderne, celui-ci n’étant pas habitué à une franchise spirituelle aussi musclée. Indifférente au statut de la personne recevant le témoignage, Ellen White dénonça toute une gamme de faiblesses auxquelles les premiers adventistes étaient en butte, lesquelles ternissaient leur témoignage public.

Matérialisme, orgueil, étroitesse, péchés de la chair ne sont que quelques-uns des sujets abordés. Il y a, dans ces lettres, un appel puissant à la repentance et à la réforme par la grâce de Dieu tant pour les pasteurs que les laïcs. « Je vous aime, écrivit-elle aux membres de l’église de Jackson, au Michigan, je vous aime tous, mais mes vêtements doivent être exempts du sang des âmes. Au jour du jugement, on me rappellera les paroles que je vous ai dites de la part du Seigneur […] Si j’ai amoindri la vérité, quelle sera alors mon excuse ? » (p. 368).

Le développement des enseignements adventistes – quelques surprises

Bien qu’il demeure vrai que les doctrines distinctives de l’Église adventiste, telles que le sabbat et le sanctuaire, furent adoptées après une étude biblique intense et avant d’être confirmées par les visions d’Ellen White, les premières lettres de celle-ci révèlent quelques exemples de l’inverse, c’est-à-dire que ses visions jetèrent un nouveau fondement théologique que l’étude biblique ne confirma qu’un peu plus tard.

On trouve de cela un exemple intéressant dans les premières visions d’Ellen de 1844 et 1845, lesquelles attestent que les saints passeront le millenium au ciel, et pas sur la terre, contrairement à l’enseignement millérite. Comme les notes le soulignent, cependant, Joseph Bates, cet éminent théologien de l’adventisme du sabbat dans les années 1840, et James White conservèrent tous deux leur première croyance millérite en
un millenium terrestre, pendant une année ou deux après les visions d’Ellen, avant d’être finalement convaincus du fonde- ment biblique d’un millenium céleste (p. 90).

Coup d’œil sur les débuts de l’Église adventiste

Quiconque s’intéresse à l’histoire de l’adventisme constatera que cette collection est une véritable mine d’or de
« commentaires privés » d’Ellen White au sujet des questions théologiques qui préoccupaient l’Église au cours des 15 premières années de son existence – y compris les tensions et débats entourant l’authenticité de son don prophétique. Dans ces documents, les lecteurs tomberont aussi sur les noms de centaines d’individus avec lesquels Ellen a interagi : pasteurs dirigeants, laïcs, membres de la famille, amis, adversaires. Au l de leur lecture, ils bénéficieront de notes, lesquelles identifient des personnes, procurent des esquisses biographiques, fournissent différentes informations, et donnent le contexte.

Les témoignages

On trouve environ 90 récits ou mentions de visions dans les lettres et les manuscrits de 1845 à 1859. La plupart de ces visions sont des témoignages individuels révélant les fautes cachées de leurs destinataires et leur montrant le chemin de la restauration. Pour moi, l’étude de ces témoignages a été le clou de cette collection. Bien souvent – c’en est presque troublant – j’ai découvert mes propres faiblesses et luttes spirituelles chez les destinataires de ces témoignages écrits il y a 160 ans. Lecture mortifiante, mais ô combien édifiante !

L’ouvrage The Ellen G. White Letters and Manuscripts ouvrira un trésor de sources primaires annotées tirées des années déterminantes du mouvement adventiste. Et ce n’est que le début ! Le White Estate a planifié un ambitieux calendrier de publication des documents sources au cours de 2015, année du centenaire de la mort d’Ellen White. Tous ceux qui s’intéressent à l’histoire adventiste et au rôle qu’Ellen White y a tenu y trouveront, à coup sûr, leur compte.

Roland Karlman, un chercheur au White Estate, est maintenant à la retraite.

* « Le Ellen G. White Estate annonce ses plans dans le cadre de la commémoration du centenaire de la vie et du ministère d’Ellen White, en 2015 » (voir le site www.whiteestate.org/ estate/2015plans.asp).

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