L’Église adventiste en chiffres : une croissance mondiale face au défi de la rétention des membres

Le rapport statistique présenté lors de la session de la Conférence générale de 2025 par David Trim, directeur des archives, des statistiques et de la recherche, a dressé un portrait détaillé de l’Église adventiste mondiale. Les données révèlent une croissance record du nombre de membres, portée par une dynamique d’évangélisation et d’implantation d’Églises, tout en soulignant le défi constant de la rétention des membres.

UNE CROISSANCE NUMÉRIQUE SANS PRÉCÉDENT

L’Église adventiste du septième jour comptait 23,684 millions de membres à la fin de l’année 2024. Ce chiffre représente une augmentation de 40 % au cours des quinze dernières années, la communauté adventiste s’élevant à 16,923 millions de membres en 2010.

Le rapport met en évidence une reprise significative de la croissance après la pandémie de Covid-19. Les années 2023 et 2024 ont été des années records pour les nouvelles adhésions, avec respectivement 1,465 million et 1,887 million de personnes ayant rejoint l’Église. En 2024, cela équivaut à une personne devenant adventiste toutes les 11,5 secondes dans le monde. Parmi ces nouvelles adhésions, le rapport note le rebaptême de 71 783 anciens membres, témoignant d’un effort pour renouer avec ceux qui avaient quitté l’Église.

LE DÉFI DE LA RÉTENTION DES MEMBRES

En contrepoint de cette croissance, le rapport aborde avec transparence la question des pertes. David Trim a souligné que les années 2022 et 2024 ont enregistré les deuxième et troisième plus hauts niveaux de pertes jamais constatés, avec respectivement 961 037 et 897 712 départs (hors décès).

Cependant, ces chiffres sont en partie le résultat d’audits des registres de membres menés dans la plupart des divisions mondiales. Cette démarche vise à obtenir une image plus réaliste de la situation. « Nous pouvons être satisfaits d’avoir maintenant une image plus réaliste des tendances de l’effectif », a précisé David Trim.

Sur une période de soixante ans, depuis 1965, l’Église a vu plus de 20,29 millions de personnes quitter ses rangs. Le taux de perte net s’élève ainsi à 43,17 %, signifiant que plus de quatre membres sur dix quittent l’Église au cours de leur vie. Citant Ellen White, David Trim a rappelé l’image du Bon Berger qui « compte et recompte le troupeau », invitant l’Église à ne pas ignorer cette réalité.

UNE ÉGLISE QUI GRANDIT PLUS VITE QUE LA POPULATION MONDIALE

Malgré les pertes, la croissance globale de l’Église adventiste dépasse celle de la population mondiale. Le ratio population/membre, qui mesure le nombre de personnes dans le monde pour chaque adventiste, s’est amélioré. Alors qu’il était de 519 pour 1 en l’an 2000, il est tombé à 341 pour 1 à la fin de 2024. Ce chiffre indique que l’influence de l’Église, en termes numériques, progresse plus rapidement que la démographie mondiale.

L’IMPLANTATION D’ÉGLISES, MOTEUR DE LA MISSION

Le rapport établit un lien direct entre la croissance des adhésions et l’implantation de nouvelles communautés. Après un ralentissement, l’année 2024 a connu une « explosion » dans la création de nouveaux groupes et Églises, ce qui a contribué au nombre record de baptêmes. Depuis quinze ans, le nombre de congrégations (Églises organisées et groupes) a augmenté de manière significative, passant de 65 200 à 77 800 pour les groupes, et avec une croissance de 48 % pour les Églises organisées.

UN APPEL À LA MISSION, AU-DELÀ DES CHIFFRES

En conclusion de sa présentation, David Trim a invité les délégués à ne pas se focaliser uniquement sur les chiffres, qu’ils soient source de satisfaction ou de préoccupation. Il a rappelé que le succès de la mission ne dépend pas de la puissance ou du nombre, mais de l’Esprit de Dieu. Adaptant les paroles du prophète Zacharie, il a conclu : « Ni par la force, ni par la puissance, ni par les nombres, mais par mon Esprit, dit le Seigneur ». L’accent, a-t-il insisté, doit rester sur la mission et sur une action menée dans la puissance de Dieu pour achever l’œuvre.