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“Et voici, cela était très bon”

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Dans ce moment de couronnement, la déclaration de Dieu selon laquelle la création des êtres humains et l’institution de la famille étaient « très bonnes » n’était pas que l’expression d’une satisfaction personnelle mais aussi la norme de perfection à reconnaître pour tous les temps.

« Au commencement, Dieu créa […] » (Gn 1.1)1. Ainsi s’amorce le récit biblique de la création des cieux et de la terre. Toute l’activité créatrice de Dieu se met en branle par sa parole : « Dieu dit », et il en est ainsi. À la fin de chaque jour de la création, Dieu passe en revue son accomplissement créateur puis le déclare « bon ». Du premier au sixième jour, la semaine de la création montre la progression de l’acte divin, ponctuée d’une satisfaction de l’accomplissement créateur de chaque jour et d’une évaluation divine selon laquelle le résultat de cette création est « bon ». Dieu déclare que l’exploit créateur de chaque jour est bon ! Et alors que le sixième jour atteint son point culminant avec la création des êtres humains que Dieu forme de ses propres mains et à son image, l’excellence de toute la création fait éclater la reconnaissance et l’émerveillement divins : « Cela était très bon » (Gn 1.31).

Le sixième jour, trois étapes importantes et distinctes de la création ont eu lieu.

Premièrement, Dieu a créé toutes les créatures vivantes sur la terre et a « vu que cela était bon ».

Deuxièmement, Dieu a dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » (Gn 1.26) Ici, le Créateur révèle son plan. « Faisons » fait allusion à la triple nature de la divinité. Le plan de création de l’humanité à l’image de Dieu est alors exécuté. Pour s’assurer que le lecteur comprenne la qualité et le statut extraordinaires de l’homme dans la conception divine, cette précision est répétée au verset 27 : « Dieu créa l’homme à son image ». Encore une fois, comme pour faire de la nature de l’humanité en tant qu’image de Dieu une proposition inattaquable, il est déclaré pour une troisième fois : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu ». Par contre, un autre élément s’ajoute : « Il créa l’homme et la femme ».

Troisièmement, Dieu a créé la famille en établissant l’institution du mariage. Le mariage n’est pas un acte aléatoire ou un acte venu après coup. Il est caractérisé par la bénédiction que l’on trouve au verset 28 : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre ». C’est ainsi que le mariage et la cellule familiale ont été institués. Dieu a également fait un merveilleux cadeau de mariage à Adam et Ève. Il leur a donné un vaste domaine – l’ensemble de sa création terrestre – et tout ce qu’il fallait pour soutenir leur vie et toute vie dans leur nouveau domaine (v. 29,30).

Et c’est seulement lorsque tout a été achevé que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon » (v. 31). De cette progression de « bon » tout au long de la semaine à « très bon » en tant que sceau de la perfection, on peut conclure que la création de l’homme et de la femme et leur union dans les liens sacrés du mariage ont rendu la création parfaite, complète et intégrale.

 

L’ACTE DE COURONNEMENT

Remarquez maintenant ce qui suit. Quel est l’acte de couronnement de la création ? Pas seulement la création de l’homme et de la femme, mais aussi l’union des deux, soit la création de la famille en tant qu’institution et pierre angulaire de l’ordre créé.

En ceci, nous reconnaissons deux choses. Premièrement, Dieu a donné la vie aux êtres humains, et dans un sens dérivé, il leur a aussi donné la capacité de donner la vie, parce qu’ils ont été créés « à l’image de Dieu » et sont enfants de Dieu. Pour les anges qui en ont été témoins, quel don, quel acte de générosité extraordinaire cela a-t-il dû être ! En effet, aussi nobles qu’ils soient, les anges ne peuvent procréer (Mt 22.30). Rien d’étonnant alors à ce que le mariage et les pouvoirs de procréation qu’il implique aient attisé la jalousie de Lucifer qui, de par son nom, se considérait le plus élevé des êtres créés par Dieu et le premier dans la hiérarchie du ciel !

Deuxièmement, puisque la famille est le couronnement de la création et une expression de la ressemblance avec Dieu, elle porte le sceau de la perfection et bénéficie de la bénédiction et de la protection divines les plus explicites : Dieu la bénit en permettant aux êtres humains de se multiplier et en garantissant tout ce qui est nécessaire à leur bien-être. Pourquoi alors choisirait-on de se priver des bénédictions de Dieu en se mettant en couple sans passer par le mariage ? N’est-ce pas là une expression d’autosuffisance qui sert le dessein du père du mensonge ? Rien d’étonnant alors à ce que Satan attaque l’institution du mariage avec une détermination aussi farouche !

Ici, ce n’est pas seulement l’ordre de création de Dieu qui est en jeu. Sans l’union de la masculinité et de la féminité, nous ne pouvons refléter pleinement l’image de Dieu. Or, même une telle union ne constitue pas une représentation complète de cette image. En effet, toute union sexuelle dans laquelle on entre ou on sort avec désinvolture nie également l’image de Dieu. L’union sexuelle doit s’inscrire dans le contexte de l’engagement profond et durable d’un homme et d’une femme dans le mariage. Pourquoi ? Parce que Dieu est amour, parce qu’il s’est engagé envers nous d’une manière durable et plus forte que la mort. Ce n’est que lorsque tous ces facteurs sont réunis qu’il nous est possible de refléter pleinement l’image de Dieu.

 

SHABBAT SHALOM

Ceci nous amène maintenant à une compréhension plus profonde de l’acte de la création et du shalom du sabbat – jour de repos institué à la fin de la création. Le mot hébreu shalom, lequel signifie « être en sécurité dans son esprit, son corps ou ses biens »2, est généralement traduit par « paix ». Cependant, la paix signifiée et saisie dans ce mot n’est pas seulement l’absence de conflit ou de guerre mais plutôt la présence de la complétude, de la plénitude, de l’intégralité, du bien-être. Cela nous encourage à donner en retour – à rembourser généreusement quelque chose d’une manière ou d’une autre3. Ce niveau de shalom décrit la qualité du sabbat. Ainsi, « Shabbat shalom » est une expression qui saisit le don parfait de la création et de la famille, les êtres humains créés retournant à Dieu leur dévotion, leur amour et leur louange.

La bénédiction que le Créateur a prononcée sur le sabbat est un complément et un soutien à la bénédiction prononcée sur le premier couple. Elle est intimement liée à l’acte qui consiste à rendre grâces au Créateur et à avoir avec lui la relation qu’il désire. Elle est également liée à la relation que nous avons avec la famille de Dieu, à commencer par la nôtre. Elle représente l’expression de la plénitude et de la perfection de l’acte créateur, sa complétude en nous créant pour que nous formions une famille. Elle ajoute la notion de tranquillité, laquelle découle du fait de savoir que dans cet acte de création, Dieu a pourvu à tout pour notre bien-être et notre subsistance. Véritable célébration de la bonté de Dieu, de sa perfection et de sa sollicitude, cette bénédiction engage ceux qui ont fait alliance avec Dieu à renouveler leur foi de façon pratique. C’est ce qu’ils font en se reposant de leur travail comme lui l’a fait et en le laissant se soucier de toutes les conséquences que cela peut avoir dans notre lutte pour vivre et subsister.

De même que le mariage est l’acte de couronnement de la création, le sabbat, lui, est la célébration de tout ce que Dieu nous fournit pour soutenir cette vie, le signe d’un processus continu et sans fin. Il a commencé avec Dieu, a trouvé sa plénitude et sa complétude dans la création de la cellule familiale – la famille adorant son créateur ce jour-là et y puisant l’énergie nécessaire pour entamer un nouveau cycle de bénédictions dans la semaine à venir, proclamant la vie et créant tout ce qui la soutiendra.

 

LE PARADOXE DE LA TROMPERIE

Parce que le sabbat est la célébration de l’acte parfait de la création, Satan se démène nuit et jour pour amener les êtres humains d’abord à le profaner et finalement à l’oublier complètement. C’est ici que réside le grand paradoxe de la tromperie dont Satan a fait usage face à la race humaine : il a remplacé le culte du Créateur le jour du sabbat par le culte du dimanche, le jour du soleil. Le soleil est la source de lumière qui rend la vie possible sur la terre. D’un point de vue humain, il semble donc valable d’honorer ce jour. Mais du point de vue de la création, le dimanche est le jour où la création a commencé, lorsque Dieu a dit : « Que la lumière soit ! » (Gn 1.3) Ce premier jour de la semaine ne peut se substituer au culte qui a été désigné pour le sabbat, le septième jour de la semaine. Toute tentative de substituer ainsi le dimanche au sabbat nous ramène aux ténèbres plutôt qu’à la lumière et constitue un retour au vide (tohu wabohu en hébreu). Cela s’applique à toute tentative de l’adversaire. Non seulement il nous fait troquer le mariage contre un substitut de mariage, mais il va même jusqu’à prétendre que le mariage homosexuel est digne d’être reconnu comme égal au mariage hétérosexuel.

À cet égard, l’apôtre Paul est on ne peut plus clair : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. » (Rm 1.18-21).

Paul mène ensuite cette réflexion à son terme. « C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes […]. Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes » (Rm 1.26,28).

Considérez un instant cette dimension de notre être créé à l’image de Dieu : nous avons le libre arbitre à un degré tel que même Dieu ne passera pas outre nos choix en tant qu’agents moraux libres. Voilà une dimension qui donne à réfléchir !

C’est devant tous les anges que Dieu a déclaré que tout ce qu’il avait créé était « très bon ». Lucifer a défié le Créateur en insinuant qu’il était injuste et que son gouvernement laissait à désirer. Mais Dieu a placé la barre très haut et dans ce moment de couronnement, sa déclaration selon laquelle la création des êtres humains et l’institution de la famille étaient « très bonnes » n’était pas que l’expression d’une satisfaction personnelle mais aussi la norme de perfection à reconnaître pour tous les temps.

Le temps a prouvé que sous le gouvernement de Satan, tout sur la terre a basculé dans la confusion, le désordre et le chaos. Le livre de l’Apocalypse – lequel sert, avec la Genèse, de serre-livres à toutes les Écritures – développe abondamment ce thème. La Genèse débute avec l’acte de création. L’Apocalypse se termine par un acte de recréation, mais pas avant qu’un acte de destruction complète n’ait eu lieu – le retour de la planète Terre au vide tohu wabohu du début. Cela donne à Dieu l’espace et la liberté de créer une nouvelle terre, laquelle sera à jamais baignée d’une atmosphère de vie, de lumière, d’ordre et de perfection.

Tout cela n’est possible que parce que le dimanche, Christ a vaincu les ténèbres en ressuscitant des morts. Et c’est ici que le cycle se termine : Dieu le Créateur a amorcé la création le dimanche en dissipant les ténèbres ; Dieu le Rédempteur a jeté les bases d’une nouvelle création le dimanche en dissipant à nouveau les ténèbres par sa résurrection. Mais la veille de sa résurrection, Il s’est reposé en paix, après avoir accompli son œuvre parfaite de rédemption. Il appartient maintenant à chaque croyant de déclarer qu’effectivement, cela est « très bon » pour toute l’éternité !

Claude Richli titulaire d’une maîtrise en pastorale et d’une maîtrise en administration des affaires de l’université Andrews, aux États-Unis, est secrétaire adjoint de la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, dans le Maryland aux États-Unis.

 

De RICHLI Claude
Source : « « Et voici, cela était très bon » », Dialogue 32 (2020/3), p. 9-11


  1. Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
  2. Doug Hershey, « The True Meaning of Shalom », https://firm.org.il/ learn/the-meaning-of-shalom/, 28 février 2018.
  3. Idem.
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