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Avancez vers le but – Ne baissez surtout pas les bras !

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Nous sommes en 1523. La Réforme protestante est bien lancée. Conscient qu’il est important que les gens puissent lire les Écritures dans leur langue maternelle, Martin Luther a déjà publié une traduction allemande du Nouveau Testament en 1522, et publiera la Bible dans son intégralité en 1534.

William Tyndale, un érudit anglais polyglotte, souhaite faire de même pour les anglophones1. En 1382, soit plus d’un siècle auparavant, John Wycliffe a traduit la Bible en moyen anglais à partir de la Vulgate latine. Cette traduction a eu un tel impact qu’en 1408, une loi exigeant la permission des autorités ecclésiastiques pour traduire, ou même lire la Bible en anglais, a été adoptée.

Mais au début du 16e siècle, le moyen anglais est difficile à comprendre pour le commun des mortels. De plus, Tyndale souhaite traduire directement des textes originaux en grec et en hébreu. Cependant, en vertu de la loi de 1408, il doit d’abord recevoir l’autorisation d’une autorité ecclésiastique. Tyndale s’adresse alors à Cuthbert Tunstall, l’évêque de Londres, pour obtenir son soutien. C’est en juillet 1523 qu’il arrive au palais de l’évêque. À sa grande déception, la permission demandée lui est refusée.

 

« POUR VOTRE ÉDIFICATION SPIRITUELLE »

Poussé par le désir de fournir aux anglophones une Bible en anglais courant, Tyndale poursuit ses efforts. Se rendant en Allemagne au printemps 1524, il rencontre William Roye, un jeune diplômé de l’université de Wittenberg. Ce linguiste compétent soutient la vision de Tyndale. Faisant du Nouveau Testament grec2 nouvellement disponible leur source principale, les deux hommes travaillent sans relâche. Ils produisent ainsi la première traduction du Nouveau Testament en anglais courant. Ils se rendent à Cologne et présentent le manuscrit à Peter Quentel, un imprimeur allemand renommé, en vue de sa publication.

Dans le prologue du premier Nouveau Testament anglais imprimé, William Tyndale explique (en utilisant l’orthographe de l’époque) : « J’ai traduit ici (mes frères et soeurs les plus chers et les plus tendrement aimés en Christ) le Nouveau Testament pour votre éducation spirituelle, votre consolation, et vos solas3. »

Le bruit de cette nouvelle traduction se répand comme une traînée de poudre. Bientôt, les autorités arrêtent Peter Quentel. Par miracle, Tyndale et Roye sauvent leur manuscrit du Nouveau Testament et s’enfuient à Worms, une ville favorable à la Réforme. Là, de nombreux exemplaires du Nouveau Testament de Tyndale sont publiés. Cette édition étant beaucoup plus petite que celle produite à Cologne, les marchands peuvent en dissimuler plus facilement des exemplaires dans les marchandises qu’ils expédient en Angleterre.

 

BRÛLÉS SUR LA PLACE PUBLIQUE

Les gens du peuple sont enchantés, mais les dirigeants de l’Église, eux, sont furieux ! Le cardinal Wolsey, le puissant prélat de l’Église catholique en Angleterre, réunit tous les évêques et déclare que les « traductions mensongères » doivent être brûlées, et les traducteurs, châtiés. Des tas d’exemplaires du Nouveau Testament de Tyndale sont confisqués. Tunstall les fait brûler près de la cathédrale Saint-Paul. 

Mais cela n’arrête ni Tyndale, ni la propagation de la Parole de Dieu, laquelle est financée par ceux-là mêmes qui ont tenté de l’arrêter ! 

Bien déterminé à effacer toute trace de ce « livre gênant », Tunstall se rend dans la ville d’Anvers, où la Bible de Tyndale est facilement disponible. Après avoir payé une forte somme d’argent pour obtenir tous les exemplaires connus, Tunstall retourne à Londres et les brûle. Mais à son insu, la somme qu’il a versée permet de payer les dettes de Tyndale et de financer la révision du Nouveau Testament de 1526 ! Lorsque les traductions révisées de 1534 commencent à se répandre dans toute l’Angleterre, Tunstall est sous le choc. Il est loin de se douter que c’est lui qui a financé le projet ! 

 

TRAHI PAR UN « AMI » 

Même s’il sait que cela peut lui coûter la vie, Tyndale persévère, non seulement en fournissant une traduction anglaise lisible du Nouveau Testament, mais aussi en traduisant une grande partie de l’Ancien Testament. 

Pendant son séjour à Anvers, il se lie d’amitié avec Henry Phillips, un Anglais engagé pour le trahir. Le fidèle traducteur de la Bible est jeté dans une prison humide et sombre, où il souffre pendant un an et 135 jours4. En août 1536, il est reconnu coupable d’hérésie et condamné à mort. Le 6 octobre 1536, Tyndale est attaché au bûcher. Après l’avoir étranglé, on brûle son corps. Ses derniers mots sont : « Seigneur, daigne ouvrir les yeux du roi d’Angleterre ! » 

À peine quatre ans plus tard, sa prière est exaucée. En effet, à la demande du roi, quatre traductions de la Bible anglaise sont mises à la disposition du peuple, toutes basées sur l’oeuvre de Tyndale. 

Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à persévérer avec une telle détermination ? À aller de l’avant malgré les obstacles, les menaces, la trahison, et même la mort ? 

 

PERSÉVÉRANCE 

On peut voir ce type de persévérance dans la vie des fidèles serviteurs de Dieu, consignée dans les Écritures mêmes que Tyndale, Luther et d’autres étaient si déterminés à mettre entre les mains du peuple. 

Prenons, par exemple, la vie de Paul – ce persécuteur devenu promoteur de l’Évangile. L’apôtre était déterminé à ne « savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Co 2.2). La persévérance de Paul à suivre la mission que Dieu lui avait confiée est décrite de manière vivante dans 2 Corinthiens 11.24-28 : 

« [C]inq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les églises5. » 

Quelle était la motivation de Paul pour « remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Ph 3.14) ? Voici ce qu’il a écrit vers la fin de sa vie : « [C]ar je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. » (2 Tm 1.12) 

Paul était sûr de son appel, de son but, de son Sauveur. C’est grâce à cette assurance qu’il a persévéré jusqu’au bout. 

Nous voyons, au fil des siècles, le peuple de Dieu persévérer. Hébreux 11 énumère un grand nombre de ces témoins fidèles, et le chapitre 12 nous encourage à reprendre le flambeau. 

« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. » (He 12.1,2) 

Luther, Tyndale et bien d’autres encore se sont sacrifiés pour que des millions de personnes puissent lire la Parole de Dieu dans leur propre langue et soient encouragées à persévérer jusqu’à la fin. Prenons donc le temps de lire et de chérir ces précieuses Écritures ! Gardons les yeux fixés sur Jésus et persévérons jusqu’à la fin ! 

 

De Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et des commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.


1 Une bonne partie de l’information historique dans cet article vient de Ray L. Huntington et W. Jeffrey Marsh, « Revisiting William Tyndale, Father of the English Bible », Religious Educator 12, n° 2, 2011, p. 13-33, https://rsc.byu.edu/vol-12-no-2-2011/revisiting-william-tyndale-father-english-bible#_edn23. 

2 « The Textus Receptus » (1516), un Nouveau Testament grec basé sur les manuscrits originaux, compilé par Desiderius Erasmus, philosophe néerlandais et érudit chrétien. 

3 William Tyndale, prologue du Nouveau Testament de Cologne de 1525, dans The First Printed English New Testament, éd. Edward Arber, Londres, Bloomsbury, 1871, p. 1, cité dans Huntington et Marsh. 

4 Robert Demaus, William Tindale: A Biography; Being a Contribution to the Early History of the English Bible, édition populaire, rév. de Richard Lovett, Londres, Religious Tract Society, 1904, p. 483, cité dans Huntington et Marsh. 

5 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910. 

 

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