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Conseil lecture : A Living Sacrifice

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A Living Sacrifice est un récit pédagogique et inspirant dans lequel on découvre les sacrifices personnels et familiaux de nombreux missionnaires adventistes entre la fin du 19e siècle et le milieu du 20e siècle. L’auteur, lui-même enfant de missionnaires, raconte les histoires et décrit les défis de personnes, inconnues jusqu’alors, prêtes à renoncer à leurs lieux d’origine et à leur confort pour accomplir « la mission prophétique de l’Église adventiste » (p. 20) dans différents continents.

 

Selon D. J. B. Trim, si l’Église adventiste avait été contrainte de ne compter que sur ses pasteurs pour l’accomplissement de sa mission, elle ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui dans le monde. Au cours du premier siècle de son histoire, elle n’a pas manqué de bénévoles en provenance de l’Amérique du Nord, de l’Europe ou de l’Australasie pour accomplir l’œuvre là où cela était nécessaire. Parmi ces bénévoles, beaucoup étaient jeunes et beaucoup étaient des femmes. Un certain nombre d’entre eux étaient des laïcs et des travailleurs indépendants. Ce livre a pour objectif de raconter les expériences de vie oubliées de ces hommes et de ces femmes. Trim est convaincu que, compte tenu du besoin d’ouvriers au 21e siècle, ces histoires « ont [encore] la puissance de nous toucher aujourd’hui » (p. 20).

A Living Sacrifice est divisé en trois grandes sections : Se souvenir, Mourir, Vivre. La première, intitulée Se souvenir, comporte deux chapitres. Le livre débute et se termine par l’expérience d’Eva May Clements, une jeune Australienne qui a répondu à un appel à servir en Inde. Elle est morte à Rangoon à l’âge de 23 ans après avoir travaillé dans le champ missionnaire pendant sept mois seulement. Mourir, seconde section du livre, révèle dans ses six chapitres des exemples de sacrifice tels que celui de Christian Wunderlich, un laïc originaire de l’Allemagne. Christian a contribué au développement de la mission en Afrique orientale allemande. Peu après son arrivée, il a contracté une maladie inconnue qui, plus tard, a eu raison de lui. Il est ainsi devenu le « premier missionnaire à mourir en Afrique orientale allemande » (p. 37). Trim raconte également l’histoire de C. E. F. Thompson, un Jamaïcain talentueux ayant servi en Afrique de l’Ouest. Malgré ses succès remarquables dans l’évangélisation, Thompson n’a jamais été consacré au ministère pastoral. Trim en donne la raison : Thompson était un homme « de couleur », et « les missionnaires étaient censés être blancs » (p. 40). Est également mentionnée l’histoire de Bennie Tavodi – un converti fidjien et missionnaire qui s’est éteint après avoir travaillé 10 ans en Papouasie-Nouvelle-Guinée – et celle de Norman et Alma Wiles. En 1916, peu après l’arrivée des Wiles sur l’île de Malekula, le chef de la tribu locale a « juré de ne plus manger jusqu’à ce qu’il ait goûté la chair d’un homme blanc » (p. 67).

Walter et Leola Bond, lesquels ont servi en Espagne pendant 11 ans, reçoivent une attention équivalente. Alors qu’il travaillait à Baeza, Walter est décédé alors qu’il n’avait que 35 ans. L’histoire de Gentry et Bertha Lowry, qui travaillaient dans la division Asie du Sud et maîtrisaient sept langues, inspire tout autant. Trim raconte également la vie de David Babcock – un missionnaire ayant grandement contribué au développement d’une mission au Nigeria – et celle de Dores A. Robinson, décédée en Inde en 1899. Ces histoires, ainsi que les autres consignées dans cette section du livre, montrent à quel point le service dans le champ missionnaire a été bref pour certains. Dans certains cas, on parle de semaines ou de mois ; dans d’autres, seulement de quelques heures. L’Afrique, les Amériques, l’Extrême-Orient, le Pacifique Sud, le Moyen-Orient, la Méditerranée et l’Asie du Sud sont tous des endroits ayant été touchés par la vie des missionnaires adventistes.

Vivre – troisième et dernière section de ce témoignage émouvant de l’histoire adventiste – comporte quatre chapitres. On y découvre l’histoire de missionnaires qui ont servi pendant des décennies dans le champ missionnaire. Certains d’entre eux bénéficiaient d’un congé tous les dix ans ; d’autres, en revanche, ne sont jamais retournés sur leur terre natale.

Au nombre des défis de ce livre, je dirais qu’il est parfois difficile de suivre l’histoire. Dans certaines parties, des noms apparaissent, puis disparaissent pour être ensuite réintroduits ailleurs.

Grâce à ce livre, nous avons une introduction précieuse à la vie de missionnaires largement inconnus jusqu’à présent. Le compte rendu de Trim sur ces missionnaires inconnus stimule le lecteur à poser davantage de questions. Il constitue ainsi une ressource de choix et un tremplin pour de futures études en missiologie et en histoire adventiste. Les études futures pourraient examiner le contenu du message ainsi que l’approche de ces différents missionnaires, et déterminer s’ils ont réussi à communiquer leur message dans un contexte non chrétien. Trim fait allusion à sept messages différents des missionnaires, dont « le message des trois anges » (p. 19, 133), « la bonne nouvelle de la vie éternelle » (p. 94) et « la mort substitutive de Christ » (p. 140) ; toutefois, il serait judicieux de creuser plus en profondeur.

Ceci dit, j’estime que ce livre présente une lacune : l’auteur se focalise exclusivement sur les histoires de missionnaires anglophones. Ils ont aidé, affirme-t-il, à développer « une confession nord-américaine, européenne et australasienne en un mouvement mondial » (p. 101). Une telle affirmation ignore, toutefois, la contribution significative d’ouvriers originaires d’autres régions du monde à la mission de l’Église adventiste.

Enfin, A Living Sacrifice est un livre pédagogique et inspirant dans le sens où il vise à susciter une nouvelle génération d’ouvriers adventistes. Chaque section contient d’importantes références bibliographiques pour des études futures. Les photos permettent au lecteur de visualiser les lieux et les circonstances où de nombreux laïcs et missionnaires ont contribué à jeter les bases de l’Église dans le monde entier.

 

De Ricardo A. González, titulaire d’un doctorat de l’Institut international adventiste des études avancées (AIIAS), à Silang, dans la province de Cavite, aux Philippines et doyen du séminaire à AIIAS.
Source : « A living Sacrifice: Unsung Heroes of Adventist Missions », Dialogue 32 (2020/2), p. 33-34

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