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VOUS N’AUREZ PAS MA HAINE

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Le soir des attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, le journaliste Antoine Leiris était chez lui avec son tout jeune fils pendant que son épouse assistait à un concert. Alors que la nouvelle des attaques se multipliait à vitesse grand V partout dans la ville, Leiris a commencé à recevoir des messages d’amis lui demandant si lui et sa femme allaient bien. En découvrant les reportages TV le remplissant d’effroi, il essaya de téléphoner à son épouse, sans succès. Son épouse était l’une des 89 personnes tuées dans la salle du Bataclan ce soir-là.

Dans les jours qui ont suivi, Leiris est devenu une sorte de phénomène sur Facebook après avoir publié une lettre, qui s’est ensuite transformée en livre avec le même titre, où il s’adresse aux assassins de sa femme et décrit non seulement son chagrin mais aussi sa détermination à ne pas les laisser ruiner sa vie ni celle de son fils. Dans sa lettre il déclare que lui ni son fils ne se laisseront pas intimider ; au contraire, leur vie serait leur vengeance car ils ne perdraient pas de temps à focaliser leurs pensées sur les terroristes.

Leiris a ensuite écrit plus précisément au sujet du décès de son épouse. Le livre en est le produit final et il est, sans surprise, un cri du cœur, reflétant à la fois la nécessité de Leiris de faire son deuil et aussi d’orienter son enfant sur la bonne voie. C’est un acte de catharsis, raconté avec l’essoufflement lancinant que produit le chagrin. L’auteur lui-même explique que les phrases de plus de trois mots sont difficiles et il décrit son cœur qui essaye d’éclater en dehors de sa poitrine. Leiris tâtonne pour trouver des métaphores — tremblements de terre, casse-tête — autant de descriptions inadéquates pour sa marche à travers le brouillard du deuil.

La tentative de Leiris de rester indifférent à l’égard des terroristes est tout à fait compréhensible, autant que le serait sa rage contre eux. Mais plutôt que de faire de son épouse une sorte de martyr, il refuse de succomber à ce qu’il appelle « l’évasion de la haine ». Il est déterminé à continuer de vivre cette vie que, apparemment, les terroristes détestent.

Malheureusement, cette attitude d’indifférence, qui imprègne plus largement la culture occidentale, fait partie du problème, et non pas de la solution. Il a été démontré à plusieurs reprises que les terroristes ne détestent pas seulement un mode de vie occidental contraire à leur idéologie aveugle. L’extrémisme islamiste est cultivé par l’exclusion et la domination, deux fondements nécessaires à notre mode de vie occidental. Il est également dû à l’intervention répétée de l’Occident au Moyen-Orient, qui s’est traduite en particulier par le meurtre des familles innocentes, ce que décrivent les gouvernements occidentaux comme des « dommages collatéraux ». La perte de Leiris est tragique, tout comme celles des milliers de familles en Afghanistan, Pakistan, Irak et Syrie qui font la même expérience tragique, mais sans avoir la chance de partager leur chagrin sur Facebook ou dans des livres Best-seller. Beaucoup de souffrance reste sans voix. Et quand, nous, les occidentaux, entendons parler de cela, nous courrons le danger de le voir comme quelque chose de nécessaire, inévitable ou moins profond, ce qui encourage l’indifférence et met l’accent sur notre propre bien-être.

Le message du christianisme n’est pas « Ignorez vos ennemis », mais « Aimez vos ennemis » ; Un sentiment qui semble absurde dans le cas de Leiris. Demander à Leiris de comprendre et d’aimer les assassins de sa femme, plutôt que seulement d’essayer de continuer à vivre, ressemble à de la folie pour la plupart des gens. Mais un monde radicalement corrompu a besoin de solutions radicales. Jésus dit à ceux qui choisissent de le suivre de prier pour ceux qui les persécutent. Il a pratiqué ce qu’il prêchait pendant son agonie sur la croix, en priant pour le pardon de ses bourreaux. Face à la cruauté, il a dit : « Vous aurez mon amour. »
* Publié par David Lovell Publishing, Victoria (2016).
Si cet article vous a rappelé des souvenirs difficiles ou ravivés des sentiments douloureux, veuillez vous adresser à un ami de confiance, un membre de votre famille ou à un professionnel de santé. Vous pouvez également contacter une aide par téléphone :

022 304 04 04 (Suisse)
0800 858 5858 (France)

Par Nick Mattiske
Source https://www.hopechannel.com/read/you-will-not-have-my-hate#author

Traduit par Corine Claus

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Adventiste Magazine

La revue officielle de la Fédération des Églises Adventistes du Septième jour de la Suisse romande et du Tessin.

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