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UN PASTEUR DEVIENT « ARTISTE DE RUE DE DIEU » EN NOUVELLE ZÉLANDE

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Samoan-né Tulaga Aiolupotea révolutionne le ministère par le biais de graffitis.

J’ai grandi dans une famille adventiste où la vie ecclésiale faisait partie de la culture samoane. Aller à l’église était un style de vie.

Durant les années 50 et 60, cherchant une vie meilleure, mes parents ont émigré de Samoa en Nouvelle-Zélande, où ils se sont rencontrés.

Vivre à Porirua (Wellington) a été une lutte pour ma famille, une question de survie. Mes parents parlaient très peu l’anglais et, dans un pays inconnu, il a été très difficile pour eux d’apprendre seuls, sans soutien.

L’Église nous a offert un refuge et un soutien et, plus important encore, une famille loin de la mère patrie. Tout comme un village.

Juste pour brosser le tableau de comment nous avons grandi, permettez-moi de vous dire que notre quartier était rempli d’un des fameux gangs nationaux — la puissante pègre Mongrel. Nos voisins immédiats, en face et derrière, étaient les dirigeants (présidents) de la section locale de Porirua. Voilà le genre d’environnement dans lequel mes trois frères et moi avons été élevés. J’étais un produit de mon environnement ; la criminalité est devenue partie intégrante de ma vie.

 

Crise d’identité

L’un des défis auxquels que j’ai fait face, comme la plupart des adolescents, a été de trouver qui j’étais. À la maison, j’étais partagé entre trois différentes visions du monde : Samoan, Kiwi (néo-zélandais) et adventiste du septième jour. Dans mon esprit, les trois se chevauchaient, se sont affrontés et ont exigé la suprématie. J’étais Samoan à la maison, Adventiste à l’église et Kiwi entre les deux. Mes parents n’encourageaient pas beaucoup le Fa’asamoa (le mode de vie Samoan) à la maison. Certaines traditions culturelles n’étaient pas en accord avec nos croyances adventistes. J’étais confus au sujet de ce qu’est un vrai Samoan.

Ce qui était important pour mes parents c’était l’église et l’école. Moi, j’étais plus attiré par l’idée d’être un Kiwi.

En grandissant, j’étais tellement frustré avec ces cultures contradictoires que j’ai décidé d’abandonner les trois. Au lieu de cela, j’ai adopté une nouvelle culture appelée hip-hop. Je pouvais entrer en résonnance avec elle, elle parlait un langage où je pouvais exprimer ce que je vivais.

Les éléments du hip-hop sont la musique, le b-boy/girl (breakdance), le graffiti et le DJ-ing. Tout cela m’attirait. Pour la première fois de ma vie, quelque chose faisait sens pour moi, et je savais où je voulais être.

Je suis devenu très impliqué dans la scène hip-hop d’Aotearoa jusqu’à mes 20 ans. J’appartenais à un groupe de rap appelé Hamofide, produit la musique hip-hop et du breakdance, activité physique qui m’apportait beaucoup de plaisir. Mais secrètement mon côté artistique me poussait vers l’art du graffiti. C’est purement et simplement un mode de vie. Enfin, j’avais trouvé mon identité. Mes tags sont devenus très connus partout en Nouvelle-Zélande. J’étais qui j’étais, grâce à ce que je faisais, et j’ai vu le monde à travers les lentilles du hip-hop.

 

Deux appels du Seigneur

Tout à coup, sans prévenir, le Seigneur m’a appelé. Pendant deux semaines, j’ai lutté avec Dieu comme si nous ne nous étions jamais rencontrés avant. Dieu s’est révélé à moi. Tout ce que mes parents m’avaient appris est devenu le fondement de l’appel de Dieu dans ma vie à le servir pleinement.

Je ne savais pas à quoi cela allait ressembler, mais j’ai inversé l’abandon. J’ai quitté tout l’univers hip-hop, sur une simple connaissance de Dieu basé sur l’adoration que nous vivions en famille. J’ai donné mon cœur à Dieu parce que j’étais fatigué de lutter.

Pendant les cinq premières années de ma nouvelle vie adventiste, j’ai participé aux ministères de la jeunesse. Puis j’ai quitté mon emploi à plein temps pour servir Dieu comme ouvrier de la Bible en Australie, en Nouvelle-Zélande du Nord et du sud pendant trois ou quatre ans. Une expérience qui a développé mes compétences en ce qui concerne le ministère de l’évangélisation.

J’ai estimé, toutefois, que cela ne suffisait pas. Je me suis senti déprimé, pensant : « il doit y avoir plus dans cette vie d’église adventiste ». J’ai commencé à me demander s’il existait un moyen meilleur, plus créatif pour atteindre les gens. Les méthodes que j’utilisais semblaient limitées et certaines hors de propos.

Le prochain appel que Dieu m’a donné était d’aller à l’Avondale College pour devenir pasteur – le dernier endroit où je voulais aller. Une des raisons pour lesquelles que j’étais devenu ouvrier biblique est que je ne voulais pas devenir pasteur. C’était donc une réponse pour retarder l’appel de Dieu. Mais notre Dieu est un Berger doux et patient, et il a eu finalement raison. Alors nous avons emballé nos affaires et sommes partis pour Cooranbong en 2012.

Six ans plus tard, je suis actuellement officiant à Christchurch, en Nouvelle Zélande. Je suis le pasteur de deux étonnantes églises Samoan. Mais mon histoire ne s’arrête pas là car Dieu m’enseigne toujours de choses sur son ministère.

 

Un outil de sensibilisation non conventionnel

La culture de l’art de la rue à Christchurch est explosive. Après les dégâts causés par les tremblements de terre, des artistes utilisent leurs talents pour taguer, peindre des fresques murales et éclairer la ville.

Je ne pouvais laisser de côté le souvenir de mon ancienne passion. Un samedi, en route vers l’église, j’ai arrêté ma pour aller voir un graffiti et avec mon doigt sentir les bosses et les différentes couches d’une toile familière, sur laquelle j’avais passé du temps autrefois.

Juste là j’ai eu la réponse à ma question. Il y a une culture souterraine immense d’artistes de rue, de graffeurs – une culture urbaine de rue créative qui n’a été exploitée par aucun adventiste dans notre région du Pacifique Sud. Qui va aller et toucher ce mouvement en plein essor ?

J’ai commencé à croire que c’était l’une des raisons pour lesquelles Dieu m’avait appelé à Christchurch : utiliser un outil que je n’avais pas utilisé pendant un certain temps, que j’ai aimé et avec lequel j’avais des compétences.

J’ai eu des doutes. J’ai lutté contre cette idée, cette une méthode peu orthodoxe, avec ses avantages et ses inconvénients. Le graffiti est stigmatisé de vandale et d’illégal. Il ne semble pas être la meilleure méthode pour amener des âmes au Royaume.

J’ai parlé avec un ami avec qui j’ai partagé mon inspiration dans le cadre de notre vie de prière. Il a dit : « Juste fais-le et vois ce qu’il se passe. » Alors je l’ai fait.

 

Artiste de rue de Dieu

J’ai commencé un mouvement appelé « Graphoticz Art Worx » pour encourager une nouvelle génération à travers le ministère urbain, où les gens, surtout les jeunes, pourraient exprimer de manière créative des concepts bibliques, les mots et un style de vie axés sur l’Évangile, et qui se connecteraient avec les autres tagueurs et ceux qui aiment l’art de la rue partout dans le monde.

Nous avons donc décidé de former un « équipage » d’enfants de  12 à 18 ans, âge auquel j’avais moi-même décidé de ne pas devenir un chrétien.

Nous avons nommé le groupe « WORDwriterz » – tagueurs de la Parole de Dieu. Notre but :  apporter la vie à ceux qui liront nos chefs-d’œuvre sur les murs visibles de tous.

J’ai étudié la Parole avec ces enfants et vécu avec eux. Je les ai formés à servir et leur ai appris les disciplines de l’art du graffiti. Ils apprennent la pensée créatrice et comment, par le biais de leur créativité, ils peuvent innover pour communiquer l’Évangile aux autres de leur âge, qui sont souvent en conflit avec la police ou qui ont été arrêtés alors qu’ils taguaient illégalement. Ces jeunes se joignent à l’équipe pour utiliser leurs compétences de manière positive et rencontrer d’autres jeunes partageant les mêmes idées.

Les enfants aiment être cool, alors pourquoi ne pas profiter de cette « fraîcheur » en les guidant vers quelque chose de plus positif et spirituel, les conduisant à prendre la décision la plus importante de leur vie : avoir une relation salvatrice avec Jésus, le Créateur, à travers la puissance de la parole écrite ?

 

Jésus est le centre

Je veux révolutionner la façon dont nous rendons nos enfants des disciples dans le ministère urbain dans nos églises adventistes.

Le graffiti est un outil, un point d’accès utilisé pour chercher et sauver les perdus, une partie de l’équation dont Jésus est le centre.

Le graffiti est partout, que vous le remarquiez ou non. Vous le trouverez dans les lieux où vous vous y attendez le moins et vous pouvez vous demander : comment sont-ils arrivés là-haut ?

C’est ici à Christchurch que j’ai réalisé et retracé les empreintes digitales de Dieu dans mon passé. À l’époque je n’aurais jamais imaginé que Dieu me laisserait ressortir un vieil outil pour utiliser le graffiti pour Lui.

Imaginez si tous nos membres d’église laissaient leurs passions et leurs talents devenir un mode de vie au point de faire de nouveaux disciples. C’est quelque chose qui nécessite d’être pensé en dehors du cadre de l’évangélisation traditionnelle, pour atteindre des personnes de façon plus créative et efficace, pour gagner des âmes pour Jésus dans ce monde trépidant, ce monde qui change si vite.

 

De Tulaga Aiolupotea
Source www.adventistreview.org/church-news/story5986-a-pastor-becomes-gods-street-artist-in-new-zealand
Traduit par Corine Claus

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