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L’Islam et la prophétie

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Ces dernières années, l’islam est devenu le centre des attentions du monde entier. Cette popularité s’est renforcée avec les attentats qui ont détruits les tours jumelles. Les images des tours en flammes, diffusées en boucle, ont joué un rôle de propagande, et la progression de l’islam qui s’en est suivie révèle son efficacité.

Selon le rapport du Pew Research Center, en 2050 les musulmans atteindront 29,7% de la population mondiale, très près des 31,4% de chrétiens. Actuellement la proportion est de 22,5% pour 33%. Une des grandes surprises est que l’Europe devrait compter 10% de musulmans en 2050. La population chrétienne en Europe et aux États-Unis est passée de 93% en 1910 à 63% en 2010, mais a augmenté en Afrique et en Amérique du Sud.

Au-delà de la croissance favorisée par ses taux de natalité, l’islam a attiré l’attention avec son “printemps arabe” ainsi que les grandes migrations provoquées par l’expansion de l’État Islamique.

Le 11 septembre a inauguré une nouvelle manière de faire la guerre. Le monde vit une situation socio-politique sans précédent. Jon Paulien dit que c’est las première fois dans l’histoire que les nations occidentales affrontent un ennemi de nature religieuse (Armageddom at the Door [Hagerstown, MD: Review and Herald, 2008], 184).

Devant la grandeur et l’universalité de ces faits, beaucoup de chercheurs se sont tournés vers les prophéties bibliques à la recherche de descriptions qui révèlent l’émergence de l’islam et son rôle dans le contexte de la fin des temps.

Cependant, la prophétie biblique révèle le futur dans une perspective du grand conflit et parle des puissances directement liées au peuple de l’alliance, soit comme alliés soit comme persécuteurs. Dans ce cas, la tension terroriste entre le Moyen-Orient et l’Occident, entre musulmans et juifs ou chrétiens, n’est pas forcément un thème prophétique. Toutefois, les divisions du temps de la fin incluent tous les “rois” de la terre, les uns faibles et autres forts (Daniel 2.43-44), ou les “rois du monde entier” (Apocalypse 16.14), et tous “les habitants de la terre” (Apocalypse 13.14), parmi lesquels se trouvent certainement les actuels pays de majorité musulmane.

Le “temps de la fin”, pointé par la prophétie de Daniel, commence à la fin du XVIIIème siècle. En plus des chapitres 2, 7 et 8, Daniel 11:40-45 apporte un regard intéressant sur cette période, avec l’image du conflit final entre le roi du Midi et le roi du Nord, dans lequel plusieurs peuples sont impliqués. Jusqu’au verset 39, le prophète décrit les attaques du roi du Nord (la papauté) contre les fidèles de Dieu au Moyen-Âge, à travers “l’abomination dévastatrice” (v. 31). Mais le roi du Midi interrompt l’oppression, avec la révolution française (v. 40, Apocalypse 11.7-12).

Plus tard, le Midi est finalement vaincu par le Nord, c’est-à-dire la papauté supplante les pouvoirs athées et matérialistes (v. 40-43). Pour finir, le roi du Nord s’engage contre les saints (v. 44), la bataille de l’Armageddon (Apocalypse 12.17 ; 13.15 ; 16.16). Dans cette dernière croisade du Nord, le prophète dit que “plusieurs [pays] tomberont; mais ceux-ci échapperont de sa main: Édom, et Moab, et les chefs des fils d’Ammon” (v. 41).  Toute la vision est liée au peuple de l’alliance, en effet l’ange dit “Et je suis venu pour te faire comprendre ce qui arrivera à ton peuple à la fin des jours” (Daniel 10.14).

Est-ce possible que l’islam fasse partie de récit ?

Le récit de Daniel 11.40 à 45 est le reflet de certains éléments de l’exode et de la pérégrination des Israélites vers la terre de Canaan. Pendant le voyage, ils n’ont reçu aucun soutien mais bien de l’hostilité de la part d’Edom, Moab et Ammon, territoires par lesquels ils auraient pu passer.

Dans la Bible, les Édomites , les Moabites et les Ammonites sont traditionnellement des ennemis d’Israel. Toutefois, ils ont des ancêtres possédant des liens de sang avec Abraham. Les Moabites et Ammonites descendent de Lot, le neveu du patriarche. “Et les deux filles de Lot conçurent de leur père. Et l’aînée donna naissance à un fils, et l’appela du nom de Moab ; lui, est le père de Moab, jusqu’à ce jour. Et la plus jeune, elle aussi, donna naissance à un fils, et l’appela du nom de Ben-Ammi; lui, est le père des fils d’Ammon, jusqu’à ce jour.” (Genèse 19.36-38). De leur côté, les Édomites sont descendants d’Esaü, connu aussi comme Edom (Genèse 36.1). A travers Esaü, les descendants d’Ismael ont été reconnectés au père Abraham. Moïse raconte que “Ésaü s’en alla vers Ismaël, et prit pour femme, en plus des femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, sœur de Nebaïoth” (Genèse 28.9).

Ainsi, les trois peuples ont leur origine reliées à Abraham, par Lot, Ismael et Esaü. Mais l’inimitié perdura entre eux et Israël.

Lors de l’exode, Edom a menacé Israël : “Tu ne passeras pas chez moi, de peur que je ne sorte à ta rencontre avec l’épée” (Nombres 20.18). Plus tard, après la conquête de Canaan, les fils d’Israël ont eu des problèmes avec leurs voisins. “Et maintenant, voici, les fils d’Ammon et de Moab, et ceux de la montagne de Sévir (…), les voici qui nous récompensent en venant pour nous chasser de ton héritage que tu nous as fait posséder” (2 Chroniques 20.10).

Le psaume 83 est assez représentatif de cette inimitié historique entre Israël et les royaumes d’Edom, Moab et Ismael. Le psalmiste crie pour demander l’intervention divine à un moment où non seulement la sécurité mais aussi la survie d’Israël paraissaient menacées face à une alliance de ses ennemis, parmi lesquels se trouvaient ces peuples. Le psalmiste dit “Ô Dieu” tes ennemis “trament avec astuce des complots contre ton peuple“, ils disent “Venez, et exterminons-les, de sorte qu’ils ne soient plus une nation et qu’on ne fasse plus mention du nom d’Israël“. Les ennemis d’Israël ont formé une alliance réunissant “Les tentes d’Édom, et les Ismaélites, Moab, et les Hagaréniens,  Guebal, et Ammon, et Amalek, la Philistie, avec les habitants de Tyr; Assur aussi s’est joint à eux” (Psaume 83.1-8). Il est curieux que les Ismaelites soient mentionnés ici comme faisant partie de l’alliance ennemie. Cela suggère que leur relation  avec Edom ne s’est pas limitée au mariage de la fille d’Ismael avec Esaü.

Au temps de la domination babylonienne, les trois peuples persécutaient encore les juifs (2 Chroniques 20.10 ; Jérémie 9.26). Dieu a annoncé que des juges se lèveraient contre eux (Jérémie 25.21; Ezechiel 25.11; Sophonie 2.9). Entre temps, il fit également des promesses de délivrance, comme à travers cette expression typique “Et je rétablirai les captifs de Moab à la fin des jours” (Jérémie 48.47 ; 49.6 ; Daniel 11.41; cf. Amos 9.12-14). Le Seigneur promit qu’Israël, finalement, intégrerait le reste du peuple d’Edom (Amos 9.12) et qu’Edom, Moab et les enfants d’Ammon feraient partie du royaume messianique (Esaïe 11.14).

Mais qui seraient ces peuples dans la prophétie de la “fin des temps” ?

A l’époque de l’empire Romain, Moab n’existait plus, et Edom et Ammon n’avaient plus d’influence ou de pouvoir politique (voir The Achor Bible Dictionary, vol. 1:195). Alors, de qui Daniel parlait-il ?

Le théologien adventiste Ángel Manuel Rodríguez défend que ces nations sont mentionnées par Daniel comme des “symboles” d’autres réalités et non comme des “entités géographiques” (“Daniel 11 and the Islam Interpretation”, Biblical Research Institute Release 13, mai 2015, p. 11). Selon lui, Moab représenterait “ces nations qui iront à la montagne de Dieu afin de connaître le chemin” qui mène au salut (Esaïe 16.1-5).

Face à cela, Rodríguez dit : “Alors que Daniel construit aussi sa prophétie sur l’eschatologie de l’Ancien Testament, il est suggéré que les trois nations, associées à la sortie d’Egypte du peuple d’Israël, semblent représenter des habitants de ces pays qui invoqueront le nom du Seigneur et trouveront refuge et délivrance sur la montagne de Sion” (p.11). Ainsi, il met en relation Edom, Moab et Ammon et le peuple appelé “mon peuple” qui est encore à Babylone et sera appelé à en sortir (Apocalypse 18.14) pour se joindre au peuple du reste, fidèle (Apocalypse 12.17) et ainsi former le reste eschatologique qui verra le Seigneur revenir. “Ces personnes se trouveront dans toutes les communautés chrétiennes et du monde religieux” (p.20).

C’est réellement une possibilité. Toutefois, cela pourrait paraître légèrement restrictif de ne citer que “les communautés chrétiennes” alors qu’arrivera un temps où l’évangile retentira puissamment dans le monde entier, notamment en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Certains noms historiques sont employés symboliquement dans les prophéties, mais en général ils représentent des entités plus spécifiques. Jezabel (Apocalypse 2.20 ; 17.4) n’est plus, de même, il n’existe plus de montagne nommée Armageddon (Apocalypse 16.16). Cependant, le sens prophétique de ces symboles dépend nécessairement de ce que ces noms sont dans l’histoire de la Bible.

D’autre part, l’ensemble “Edom, Moab et les enfants d’Ammon” est si présent dans les Écriture (2 Chroniques 20.22 ; Esaïe 11.14; Jérémie 9.26 ; 25.21 ; 27.3 ; 40.11 ; Sophonie 2.8) que Daniel utiliserait difficilement cette expression sans qu’elle soit en lien avec les trois peuples historiquement voisins et ennemis d’Israël. En tant qu’homme d’état, il parle de peuples et de nations bien connus (Daniel 7.17 ; 8.20-21).

Dans la Bible, il est curieux de voir qu’au moment de la promesse de la restauration d’Edom, Dieu inclut d’autres nations, elles-mêmes appelées par son nom : “En ce jour-là“, soit le jour du Seigneur, “je relèverai le tabernacle de David“, dans le royaume messianique, moment où Israël possédera ou inclura “le reste d’Édom, et toutes les nations sur lesquelles mon nom est réclamé – dit l’Éternel qui fait cela” (Amos 9.111-12). Ces nations appelées par le nom de Dieu seraient-elles aussi descendantes d’Abraham, par Lot, Ismael et Esau, comme Israël ?

La tradition islamique considère Kaaba, le plus important temple arabe en Arabie Saoudite, comme un oeuvre d’Abraham et Ismael. Certains musulmans font mention du texte de Genèse 12.7 et 8, comme indication de cette entreprise : “Et l’Éternel apparut à Abram, et dit: Je donnerai ce pays à ta descendance. Et [Abram] bâtit là un autel à l’Éternel, qui lui était apparu. Et il se déplaça de là vers la montagne, à l’est de Béthel, (…) et il bâtit là un autel à l’Éternel et invoqua le nom de l’Éternel“. Ce texte est vu comme un parallèle au passage du Coran, chapitre 2, v. 127 “Et quand Abrams et Ismael lèvent les fondations de la maison, ils disent, Notre Seigneur ! Accepte ce travail venant de nous“.
Ainsi, dans la tradition islamique, l’autel ou la maison qu’Abraham et le fils Ismael ont construit serait exactement sur le lieu actuel de Kaaba, à la Mecque (cf. Ira G. Zepp, A Muslim Primer: Beginner’s Guide to Islam [The University of Arkansas Press, 2000], 5). C’est ainsi que les musulmans maintiennent la tradition que la religion fondée par Mahomet au 7° siècle, à la Mecque, tient ses racines du monothéisme établit par le père de la foi, de qui ils se disent également héritiers spirituels. Les arabes pré-islam circoncisaient leurs fils à 13 ans, l’âge où “Ismael, père de la nation” a été lui-même circoncis. Les sarrasins, nom commun des arabes avant l’islam, reliaient leurs origines à Ismael (F.E. Peters, Muhammad and the Origins of Islam [State University of New York Press, 1994], 120). “Les musulmans revendiquent que la grande nation promise à Ismael est le peuple arabe, qui apportera le prophète Mahomet” (Zepp, 5).

mapsLes actuels états du Liban, Irak, Syrie et Jordanie, voisins des arabes, ont été établis après la première guerre mondiale, en partie de l’ancien territoire de l’empire Ottoman. La religion fondée par Mahomet, au 7° siècle, s’est étendue sur ces territoires, qui sont aujourd’hui en majorité musulmans.

Curieusement, une partie de ces nations musulmanes sont les anciens royaumes d’Edom, Moab et Ammon, les peuples dont Daniel dit qu’ils vont échapper au roi du Nord au temps de la fin, et qui sont cités comme alliés des “Ismaelites” au psaume 83 (verset 6).

Est-ce que Dieu aurait, parmi ces pays, un peuple qui lui appartient et qui pourrait rejoindre les fidèles du reste, à la fin des temps ? Y aurait-il parmi eux, des gens qui puissent “échapper” aux mains du “roi du Nord”, la papauté ?

En incluant Edom, Moab, Ammon et Ismael parmi les ennemis d’Israël, le psaume 83 assume les contours d’une prophétie. Le psalmiste retrace les guerres d’Israël comme faisant partie du grand conflit entre Dieu et Satan, où le peuple de l’alliance est menacé par une alliance entre les diverses nations du monde. Cette même vision se retrouve dans l’Apocalypse quand Jean voit l’Armageddon. Il parle d’une alliance entre les trois esprits démoniaques, qui représentent les religions de la terre, avec les “rois du monde”, ayant pour objectif de détruire l’Israël de Dieu (Apocalypse 16.13-16).

Dans ce conflit final, toutes les nations de la terre s’uniront contre l’Israël de Dieu. Les ennemis auront le désir de bannir de la terre ceux qui gardent le sabbat, le sceau de Dieu. Selon l’Apocalypse (12.17 ; 13.14-15 ; 16.16), Babylone tiendra son appui des rois de la terre dans sa démarche contre les saints. D’un autre côté, selon Daniel 11.44-45, dans ce conflit, le peuple de Dieu vaincra le roi du Nord. Et encore, le reste ou les prémices d’Edom, Moab et Ammon rejoindront le reste des fidèles.

Pourquoi des descendants de ces ennemis historiques d’Israël devraient être préservés du pouvoir du roi du Nord, ou de Babylone, durant la crise finale ?

Curieusement, Dieu mentionne une espèce de “pacte” avec ces peuples. Malgré l’alliance avec Israël, nation élue qui a reçu comme héritage la terre de Canaan, Dieu avait une attention particulière sur ces peuples descendants de son ami Abraham (Esaïe 41.8 ; Jacques 2.23). Il dit clairement aux Israélites au sujet des descendants d’Esaü : “Vous n’engagerez pas de lutte avec eux, car je ne vous donnerai rien de leur pays, pas même de quoi poser la plante du pied, car j’ai donné la montagne de Séhir en possession à Ésaü“. Dieu a également parlé des fils de Lot : “Et l’Éternel me dit: Tu n’attaqueras pas Moab, et tu ne te mettras pas en guerre avec eux, car je ne te donnerai rien de leur pays en possession, car j’ai donné Ar en possession aux fils de Lot” (Deutéronome 2.5 et 9).

Malgré l’inimitié historique entre ces peuples et les Israélites, Dieu semble, d’après ces deux textes, considérer leur descendance par amour pour Abraham. Et, tout comme il sauve une partie des juifs (Romains 11.5), un reste ou les prémices des descendants d’Ismael, Lot et Esaü peuvent aussi faire partie de la prophétie de Daniel.

Avant le dernier coup du roi du Nord, le reste de fidèles qui garde “les commandement de Dieu” (Apocalypse 12.17), soumis à la puissance de l’Esprit Saint, fera éclater le grand cri. Babylone sera démasquée et le dernier appel de la grâce atteindra les fils de Dieu qui se trouvent encore sous sa domination étendue sur toute la terre, dont le Moyen-Orient et l’Asie. Ceux-ci sortiront pour rejoindre le reste des fidèles de Dieu et se préparer à voir Jésus en gloire et majesté. Parmi ce grand groupe qui sortira de Babylone (un florilège oecuménique des différentes religions mondiales), on peut s’attendre à une foule de musulmans sincères, fils d’ismael, Lot et Esaü.

Au final, Dieu considère les autres fils spirituels de son ami Abraham, qui sont monothéistes, croient au jugement final, ont des normes de tempérance et croient à la création comme décrite dans le livre de la Genèse. Sans aucun doute, au-delà des communautés chrétiennes, se trouvent ceux qui respectent la vie créée par Dieu, qui ne pratiquent pas le terrorisme et attendent la manifestation du Messie. Parmi eux, un nombre important pourra répondre à l’appel “Sors, mon peuple” pour se joindre au peuple de l’alliance éternelle.

 

Source www.revistaadventista.com.br Par Vanderlei Dorneles, pasteur, journaliste et auteur
Traduction : Eunice Goi
Photo : La Mecque par Citizen59 – Flickr

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