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UNE HISTOIRE D’AMOUR NON CONVENTIONNELLE

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Avez-vous déjà remarqué que les cœurs rouges du mois de février sont suivis de la folie de mars et du poisson d’avril ? Souvent les histoires d’amour semblent suivre le même chemin. Elles commencent par de la passion pour ensuite céder à la folie et terminer leur parcours dans la douleur et la perte, souvent accompagné d’un comportement plutôt insensé. Ceci est, du moins, la façon dont notre culture semble décrire les relations d’amour ; même les films hollywoodiens à la trame romantique présentent cette séquence. Les aspirations de notre époque à une intimité immédiate, à l’amitié et à l’âme sœur au profil de Superman ou Wonder Woman, ne laissent pas beaucoup de place pour une approche douce et un approfondissement naturel de la relation. Les sites de rencontres, qui utilisent l’intelligence artificielle et des algorithmes élaborés pour mettre ensemble deux inconnus en leur garantissant bonheur éternel et joie, représentent le chemin logique pour tous ceux qui sont trop occupés pour rencontrer les autres dans le monde réel et qui sont à l’aise avec les différentes réalités virtuelles.

 

Création de modèles

Alors comment les personnages bibliques trouvaient-ils leur âme sœur ? Étaient-ils vraiment à la recherche de l’âme sœur ou prenaient-ils en considération d’autres aspects au-delà des cœurs rouges et des demandes en mariage créatives ? Quels critères et quelles priorités faisaient partie de leurs habitudes concernant les relations amoureuses ?

Quand nous considérons les quelques histoires d’amour à notre disposition, nous remarquons immédiatement un certain nombre de différences. Les familles étaient fortement impliquées dans la recherche du compagnon de vie de leurs fils et de leurs filles. Les pères, les mères, les oncles, les tantes, les grands-parents et les frères plus âgés, tous participaient à une composition symphonique qui avait comme résultat « Voilà la mariée ». Tout cela est plutôt choquant pour la plupart de nous qui vivons en occident. Au contraire, les lecteurs en Orient pourront mieux se reconnaître, vu que là la famille continue à jouer un rôle important lorsqu’il s’agit de trouver le partenaire pour la vie.

Nous voyons également que les histoires d’amour dans la Bible sont caractérisées par le péché, tout comme les relations de notre époque. Les deux premiers chapitres du livre de la Genèse décrivent l’idéal de Dieu en ce qui concerne le mariage et la sexualité. Ces chapitres racontent une relation intime entre un homme et une femme, tous deux créés à image de Dieu ; tous deux jouissaient de la compagnie illimitée du Créateur, tous deux recevaient continuellement des bénédictions divines, tous deux étaient administrateurs de la création de Dieu[1]. Dieu a créé Adam pour Eve et Eve pour Adam. Il ne pensait pas qu’Adam avait besoin d’Eve, de Jeanne et de Sandra ou qu’Eve aurait voulu Adam et Jean. La polygamie est le résultat direct du péché dans le monde, tout comme les croissantes inégalités entre les sexes qui ont abouti à l’exploitation, le dénigrement et l’abus de la plupart des femmes au fil des siècles.

Donc quand nous lisons les histoires d’amour de la Bible, elles ne nous font pas envie. Pourtant, une lecture plus précise de la Parole de Dieu devrait résulter sur la découverte d’importants principes qui nous aideront dans la recherche de notre propre partenaire et pourront même nous conditionner et nous aider dans notre recherche d’un partenaire qui croit en Dieu.

 

Une mission différente

L’une des histoires d’amour les plus longues de la Bible se trouve dans le livre de la Genèse, chapitre 24. Le chapitre décrit la façon dont Isaac rencontre Rebecca, l’amour de sa vie (verset 67) ; et pourtant Isaac, tout en étant le protagoniste de l’histoire, n’y joue qu’un rôle mineur.

Imaginez-vous la scène d’ouverture : Abraham, désormais vieux et fatigué, parle à un autre vieil homme. On apprend qu’il est son « serviteur, le plus ancien de sa maison, l’intendant de tous ses biens » (24.2). On ne connaît pas le nom de ce serviteur, mais selon Genèse 15.2, cela pourrait être Eliézer de Damas qui, avant la naissance d’Isaac était l’héritier d’Abraham. Eliézer avait été avec Abraham dès le début : il était avec lui à la cour du pharaon, en Égypte, (Genèse 12.10-20), il avait poursuivi avec Abraham les armées de Kedorlaomer, roi d’Elam, en libérant ainsi Lot et sa famille (Genèse 14.1-17), il avait assisté à la naissance d’Ismaël, fils d’Agar (Genèse 16.15) et, finalement, s’était réjoui avec Abraham et Saraï à l’occasion de la naissance d’Isaac (Genèse 21.1-7). Des années plus tard, Eliézer avait vu Abraham et Isaac se mettre en marche de bon matin vers le mont Morija (Genèse 22) ; à leur retour, quelque chose d’important avait changé.

Eliézer connaissait le Dieu d’Abraham, qui devint aussi son Dieu. Son propre nom signifiait « mon Dieu m’aide ». La tâche qu’Abraham confie à Eliézer est simple : « va dans mon pays et dans ma patrie prendre une femme pour mon fils Isaac » (Genèse 24.4). Abraham avait compris que pour voir la réalisation de la bénédiction de Dieu, d’un avenir pour sa famille, son fils devait prendre une femme croyante et fidèle, une femme qui partagerait son engagement envers Yahwé, le Dieu Créateur. Aucune femme cananéenne n’aurait fait l’affaire. Celle-ci était la première priorité et elle était si importante que le serviteur a dû jurer la respecter en mettant sa main sous la cuisse d’Abraham (24.9). Cet acte est représenté seulement deux fois dans les Écritures : dans ce cas-ci et dans Genèse 47.29, quand Jacob fait promettre à son fils Joseph d’être enterré à Canaan.

Voilà un point essentiel à retenir de notre histoire : trouver son propre partenaire est une chose sérieuse, centré sur un accord de loyauté envers notre Créateur. Aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée semble être une condition préalable pour le bonheur du mariage. Le Nouveau Testament applique ce principe en utilisant l’image d’être sous un joug étranger (2 Corinthiens 6.14).

La partie suivante du récit se focalise sur l’approche du serviteur d’Abraham. Il part tout de suite avec dix chameaux et d’autres serviteur portant des cadeaux. Nous ne connaissons que peu de détails de son voyage vers la Mésopotamie, mais nous savons que la prière a joué un rôle important. Le chapitre 24 inclut trois prières d’Eliézer (versets 12-14 ; 26-27 et 52). Sa fidélité et sa confiance en Dieu sont bien présents. Il prie pour demander un signe bien précis (versets 12-14), il prie Dieu quand il s’aperçoit que la jeune fille qu’il venait de rencontrer faisait partie de la famille d’Abraham (versets 26-27) et, à la fin, il prie Dieu pour le remercier (verset 52).

Concentrons-nous sur la première prière d’Eliézer, lorsqu’il demande un signe bien précis. Eliézer ne prie pas pour demander une femme au joli visage ou une couleur des yeux bien précise ; il prie pour trouver une fille qui use de bonté envers lui et qui se préoccupe de lui et de ses animaux. Ce qu’il obtient est encore mieux : Rebecca est belle, elle n’est pas mariée et elle se montre pleine de compassion (versets 16-20). Le lecteur apprend aussi qu’elle fait partie de la famille d’Abraham (même si Eliézer ne connaît pas encore ce détail). Rebecca a dû être forte et extrêmement dévouée. Donner à boire à dix chameaux requiert qu’on puise 1 000 litres d’eau minimum. Elle a dû travailler dur ce jour-là !

Cela m’amène au second point important. Dieu s’intéresse vraiment à notre désir de trouver le bon partenaire. Genèse 24 suggère qu’Il écoute et répond à ce type de prières. Nous pouvons ne pas recevoir tout de suite une réponse, ou nous pouvons ne pas toujours apprécier ce que nous entendons, mais oui, Il nous répond. Il sait que cette décision peut faire grandir ou détruire les individus, les couples et même les familles. Voilà pourquoi Il s’en préoccupe !

 

Pas malléable

Après l’accueil chaleureux, l’émissaire d’Abraham en reçoit un autre encore plus grand chez Bethuel. Ceci pourrait également avoir été la conséquence des présents qu’Eliézer avait donnés à Rebecca (versets 30-31). Laban, le frère de Rebecca, plein de bonté et peut-être avec un peu d’avarice dit : « Viens, béni de l’Eternel ».

Toutefois Eliézer ne se laisse pas dérouter par cet entretien et par les traditions. Avant de jouir de l’hospitalité reçue, il décrit dans les grandes lignes la raison de son voyage. Dieu est présent dans tous les détails de l’histoire racontée et Il est même le responsable de cette rencontre incroyable. Dieu agit dans le monde et touche aussi le cœur des personnes. « C’est de l’Eternel que la chose vient ; nous ne pouvons pas te parler ni en mal ni en bien. Voici Rebecca devant toi ; prends et va, et qu’elle soit la femme du fils de ton seigneur, comme l’Eternel l’a dit », affirment Laban et Bethuel (versets 50-51).

On pourrait avoir l’impression que Rebecca joue un rôle passif dans cette histoire, permettant à d’autres de la considérer comme un objet qu’on utilise librement. Toutefois, un examen plus approfondi contredit cette idée. Quand, le jour suivant, Eliézer affirme vouloir déjà rentrer vers le camp d’Abraham, à Canaan, la famille de Rebecca n’accueille pas la nouvelle avec joie. « Que la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours », répond Laban au verset 55. L’expression idiomatique signifie « jours ou années ». La forme plurielle du mot « jour », en hébreux, peut se référer à des années (cf. Lévitique 25.29 ; Nombres 9.22). Celle-ci est la raison pour laquelle le targoum en araméen et le Midrash Rabbah suggèrent ici le sens de « une année et dix mois »[2]. Beaucoup de temps.

On appelle Rebecca et on lui soumet la question. « Veux-tu aller avec cet homme ? » (24.58). Sa réponse reflète la force de son caractère et reprend la réponse de Dieu. « J’irai », répond-elle, en démontrant son indépendance et ses convictions qui ne sont pas conditionnées par les autres, même pas par les membres de sa famille. Ceci anticipe aussi les questions concernant son avenir qu’elle posera à Dieu quand, enceinte, elle sentira les enfants qui se heurtent dans son sein (Genèse 25.22). Le texte biblique souligne le fait que Dieu répond personnellement à Rebecca (25.23). Non, Rebecca n’était pas malléable. Elle avait entendu la voix de Dieu dans l’histoire d’Eliézer et était prête à partir avec lui.

Et voilà le troisième concept à retenir : les femmes fortes et inspirées par le Saint-Esprit souhaitent trouver un homme inspiré, tout en prêtant attention aux conseils de Dieu. Quand le conseil est en accord avec le vouloir de Dieu, elles iront.

 

La rencontre

Pendant des semaines, Rebecca et ses domestiques voyagent vers le pays de Canaan. Celui qui est déjà monté sur un chameau sait qu’il ne s’agit pas d’une situation confortable. J’imagine que Rebecca avait plein de questions à poser sur Isaac, Abraham et la main de Dieu dans leurs vies. Le paysage devient de plus en plus familier, Eliézer et les autres serviteurs marchent à plus grande vitesse. La maison d’Abraham est toute près. Rebecca voit pour la première fois son futur mari tandis qu’il médite dans les champs (Genèse 24.63-64). Comme le voulait la culture de l’époque, elle se couvre la face avec un voile. Après avoir entendu le récit d’Eliézer, Isaac conduit Rebecca dans la tente de sa mère, tout comme la cérémonie matrimoniale le prévoyait.

Toutefois l’histoire n’est pas encore complète. Une phrase finale conclut cette histoire d’amour non conventionnelle en nous disant qu’Isaac aimait Rebecca et que, grâce à cet amour, il réussit à se consoler après avoir perdu sa mère, Sara (24.67).

Voilà l’importante idée finale de cette histoire d’amour non conventionnelle : l’amour grandit bien dans les mariages sains et approuvés par Dieu. C’est une réponse aux engagements partagés et souvent implique un long parcours de hauts et de bas, d’échecs et de victoires. Même si le mariage d’Isaac et Rebecca a pu naître grâce à l’aide de Dieu, il avait quand même besoin d’engagement, de communication constante et d’attentions pour protéger le mariage des échecs. Comme le démontre le chapitre suivant du livre de la Genèse, Isaac et Rebecca ont du mal à garder un mariage sain. Considérer leur histoire et surtout les obstacles auxquels ils ont dû faire face peut nous aider à considérer les choses importantes dans notre quête de l’âme sœur.

 

Gerald A. Klingbell est rédacteur adjoint d’Adventist Review et père de trois adolescentes qui sont sur le point de commencer leur propre voyage dans les relations amoureuses.

 

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Les conseils d’un père pour ses filles
De Gerald A. Klingbeil

L’amour qui engendre un autre amour est une expérience merveilleuse. Trop souvent, toutefois, nous confondons l’attraction ou la luxure avec l’amour.

En pensant à ce que Dieu avait en tête quand il vous a créé, prenez votre temps et permettez-Lui de faire partie de votre vie amoureuse. Ne faites pas attention aux tendances toujours changeantes et ne permettez pas à la pression d’avoir un copain de vous faire paniquer. Rappelez-vous que vous faites partie d’une famille qui vous soutient. En effet, celle-ci devrait être la première chose à dire à votre futur mari. Le mariage ne concerne pas seulement deux individus qui décident de faire un saut de foi, mais il implique aussi les familles, les amis et les communautés religieuses.

Tout en attendant le partenaire parfait, cherchez à avoir des amis inspirés par Dieu et commencez à apprendre comment vous approcher des garçons qui croient en Dieu. Ils sont différents et vous avez vu certaines de ces différences en moi, votre père. Parfois ils ont du mal à bien communiquer et souvent leurs activités les empêchent d’être bien à l’écoute. Comme vous, ils se sentent souvent inadéquats et savent qu’ils sont loin de l’idéal de perfection de Dieu. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles ! Si vous permettez à Dieu, tous les deux, de modifier votre caractère, vous trouverez de plus en plus de ponts entre vous.

N’oubliez pas qu’un début avec Dieu ne correspond pas nécessairement à un bon mariage. Le fait que toi et le jeune que tu penses aimer, ayez tous les deux prié pour votre relation ne signifie pas automatiquement que vous êtes le bon choix l’un pour l’autre. Écoutez avec un cœur ouvert vos amis les plus proches qui vous connaissent tous les deux et écoutez vos parents qui, comme Abraham, souhaitent pour vous un bonheur éternel.

Enfin, faites confiance et obéissez à la voix de Dieu qui parle à votre cœur. Apprenez à distinguer Sa voix parmi toutes les voix qui vous entourent. Puis, tout comme l’histoire du fils prodigue, sachez que Dieu est plus grand que tous vos échecs et qu’Il désire toujours nous serrer dans Ses grands bras.

 

De Gerald A. Klingbeil

Source : http://www.adventistreview.org/1802-55

Traduit par Tiziana Calà

 

[1] Pour une discussion plus détaillée des thèmes concernant la parité des sexes au moment de la création, lisez Flame of Yahweh : Sexuality in the Old Testament de Richard M. Davidson (Peabody, Mass. : Hendrickson, 2007), pp. 22-35.

[2] Jacques B. Doukhan, Genesis, Seventh-day Adventist International Bible Commentary, vol. 1 (Boise, Idaho : Pacific Press Pub. Assn., 2016), p. 307.

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