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LE CULTE, UNE ACTIVITÉ DE WEEK-END ?

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J’ai grandi au sein de l’Église adventiste. Dans un tel contexte, on ne disait pas samedi, mais « sabbat ». Le sabbat, pas question d’étudier ! On participait au culte, puis on mangeait ensemble, et on fraternisait. Outre la réunion de prière occasionnelle, le culte n’était, pour moi (j’avais alors 10 ans), qu’une activité de week-end. C’est le pasteur qui nous « nourrissait » spirituellement. Et moi ? Quel était mon rôle dans tout ça ? Être simplement à l’affût des occasions de servir. J’accueillais les visiteurs occasionnels avec courtoisie. Le reste n’était que pure routine.

Après mes études secondaires, j’ai vu des amis quitter, l’un après l’autre, l’Église. Je luttais, moi aussi, avec ce que l’Église impliquait, mais sans m’éloigner d’elle. Après tout, est-ce si important que ça que j’aille à l’église, puisque je ne suis que l’un de ses 18 millions de membres ? Je me félicite aujourd’hui d’être restée pour découvrir la réponse à cette question. Grâce à mon implication au sein de mon église locale et de différentes églises dans le monde entier, mes expériences avec la vérité ont confirmé la signification biblique de l’Église.

1- L’Église : composée d’individus

Certains croient que l’Église est un bâtiment, un cocktail de règlements et de leadership, ou même une entité en soi. Bien au contraire : l’Église, c’est vous. C’est moi. Nous, en tant qu’individus, composons l’Église. Tout comme une étendue d’eau est formée de gouttes d’eau, vous et moi formons le corps du Christ. Sans gouttes d’eau, pas d’océan ; sans êtres humains, pas d’Église. Une église suppose souvent un bâtiment où se déroulent les services de culte. Mais l’Église, ce n’est pas un bâtiment. Si nous croyons que l’Église n’est qu’une structure inanimée, nous lui enlevons sa véritable identité et la restreignons à une activité de week-end. En outre, lorsque nous la chosifions en une entité en soi (c’est-à-dire l’Église a dit ceci, l’Église a fait telle erreur, l’Église est responsable de cela), nous nous déresponsabilisons, et ainsi, oublions que nous, l’Église, sommes l’épouse du Christ.

S’il est vrai que nous ne sommes pas plus saints que nos dirigeants, il est également vrai que ce sont les membres qui déterminent le pouls de l’Église. Ellen White a écrit qu’« aucune Église ne peut avancer dans la sainteté tant que ses membres ne recherchent pas la vérité comme on cherche un trésor caché »1. Elle ne dit pas le pasteur, le comité, ou les dirigeants laïques ; elle dit membres. Notre Église elle-même ne peut aller de l’avant que lorsque nous, personnellement, allons de l’avant avec le Christ.

2 – L’Église : appelée à servir

Lorsque Jésus quitta cette terre, il nous confia le plus important de tous les mandats : « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28.19). Pour l’accomplir, les disciples se donnèrent corps, âme, et esprit. Ils prêchèrent, guérirent les malades, allèrent même jusqu’à distribuer de la nourriture pour satisfaire les besoins physiques (Ac 3.11-13 ; 3.7 ; 6.1-7). Leur exemple nous enseigne qu’il ne revient pas qu’au pasteur ou à l’équipe de dirigeants de faire de l’évangélisation et de gagner des âmes au Christ. L’évangélisation implique tous les disciples.

Comment devrait-on servir ? Ellen White nous éclaire : « La méthode du Christ pour sauver les âmes est la seule qui réussisse. Il se mêlait aux hommes pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie, les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur disait : “Suivez-moi2.” » Satisfaire les besoins des gens, quels qu’ils soient, voilà ce que faisait Jésus.

Dans 1 Corinthiens 12, Paul parle de l’unité dans la diversité que le corps du Christ possède, et doit posséder. Si nous étions tous des prédicateurs, qui s’occuperait de l’accueil ? Si nous étions tous des techniciens du son, qui s’occuperait des ministères envers les sans-abri, qui fournirait la nourriture pour les repas en commun ? « Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ? » (v. 17) Tandis que nous servons ensemble, nous devons utiliser les différents dons de Dieu pour servir nos semblables et les attirer à lui.

3 – L’Église : conçue pour la communion fraternelle

Dieu nous exhorte à ne pas abandonner « notre assemblée » (He 10.25). La nature humaine ayant tendance à éviter la vulnérabilité, à se cacher derrière une façade, beaucoup se plaignent de l’hypocrisie à l’intérieur de nos murs. Au lieu d’être un hôpital pour les malades, nous sommes devenus, d’une façon ou d’une autre, une vitrine pour des pseudo-saints.

Dans Actes 2.42, Luc choisit un terme particulier pour la communion fraternelle de l’Église primitive : koinōnia. Ce terme ne veut pas dire simplement « se tenir ensemble », mais communier intimement les uns avec les autres – ce qui com- prend une saine vulnérabilité, ainsi qu’une bonté et un amour mutuels. Nulle part on ne mentionne qu’on y trouvait des membres parfaits3. C’est donc dire que les chrétiens s’aimaient les uns les autres inconditionnellement. Ils se connaissaient intimement et s’aimaient quand même. Cette atmosphère engendrait un sentiment de sécurité et une satisfaction céleste.

Timothy Keller, un auteur chrétien, exprime magiquement notre besoin d’une telle communion fraternelle chrétienne : « Être aimé sans être connu est réconfortant, mais super ciel. Être connu sans être aimé est ce que nous redoutons le plus. Mais être pleinement connu et vraiment aimé, voilà qui ressemble énormément à l’amour de Dieu pour nous. C’est là notre plus grand besoin. Cet amour nous libère de notre prétention, de notre propre justice, nous rend humbles et nous fortifie en vue des difficultés que la vie nous réserve4. »

4 – L’Église : un endroit pour grandir

Une tribu amérindienne n’avait qu’une règle lors de ses réunions générales : si tu critiques quelque chose, tu dois aussi apporter une idée constructive. Beaucoup parmi nous sont des experts pour critiquer l’Église – le président de la Conférence générale est un incompétent, telles ou telles pratiques d’évan- gélisation sont inacceptables, le pasteur aurait dû prêcher ceci ou cela sabbat dernier… Mais quand nous signalons des erreurs, tendons-nous les mains, ouvrons-nous notre cœur pour améliorer les choses ?

Pourquoi Dieu choisit-il Israël pour son peuple ? Pourquoi nous a-t-il appelés, vous et moi, à faire partie de son Église ? Lorsqu’il t part à Moïse de ses plans pour les Israélites, il dit : « Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays où coulent le lait et le miel » (Ex 3.8, LSG). Dieu ne se limita pas à les délivrer de l’esclavage : il les conduisit vers un pays exceptionnel.

Ainsi en est-il pour nous. Dieu veut nous tirer de notre condition coupable et nous amener à la pleine mesure du caractère du Christ, et il veut que nous le fassions ensemble. Comme le fer aiguise le fer, comme un membre réchauffe un autre membre, l’Église est un endroit pour grandir en Jésus ensemble.

Callie Williams est directrice de mission pour R3 Missions. Elle habite au Maryland (États-Unis) avec sa famille. Elle poursuit également ses études pour devenir professeur d’anglais.

1 Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 568.

2 Idem., Le ministère de la guérison, p. 118.

3 L’épître aux Corinthiens devrait faire disparaître ce mythe.

4 Timothy Keller et Kathy Keller, The Meaning of Marriage, Londres, Hodder and Stoughton, 2011, p. 101.

ADRA INTERVIENT SUITE À LA DÉVASTATION AMENÉE PAR LE CYCLONE IRMA DANS LES CARAÏBES
FSRT : DES ÉGLISES OUVERTES À TOUS… ET TROUVABLES !

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