Dans une ville australienne, l’alimentation des sans-abris entraîne des bénédictions inattendues
C’est une autre nuit “à la soupe” dans les rues de Brisbane, en Australie. La soupe fait partie du ministère Vital Connection, 52 semaines par an, qu’il pleuve, qu’il grêle ou qu’il fasse beau.
Une équipe de fidèles bénévoles s’est réunie au lieu de rendez-vous habituel : la cuisine. La nourriture est chargée, et les premiers mots de la soirée sont adressés à l’équipe.
L’équipe est répartie entre les deux principaux rôles qu’elle doit remplir : la préparation et la distribution de la nourriture. Bien que leurs fonctions soient différentes, le résultat est le même – les membres de l’équipe sont tous là pour répondre aux besoins des “nécessiteux de la rue”. Environ 300 habitués reçoivent un repas composé de trois plats pendant trois nuits par semaine.
L’équipe les considère comme de la famille ; certains viennent depuis des années, d’autres viennent et s’en vont. Le ministère Vital Connection continue d’atteindre des personnes qui n’entreraient jamais dans une église.
“Je fais cela depuis cinq ans maintenant, mais les récompenses et l’expérience n’ont pas de prix“, a déclaré Neil Pule, directeur des opérations du ministère, à Adventist Review. “Cela m’a beaucoup appris sur le leadership et la gestion, et comment être fidèle et vraiment suivre le Christ“.
Les bénévoles sont d’origine et de croyance différentes ; plus de la moitié des volontaires n’est pas membre de l’Église Adventiste du Septième Jour, mais les gens sont là pour servir aux côtés des membres de l’église.
“Nous sommes bénis de travailler avec des groupes différents : des bouddhistes, des musulmans, des partisans de Sai Baba, des chrétiens et des athées“, a déclaré Pule. “Dieu a rassemblé tous ces gens, et c’est bien l’Évangile car le Christ est mort pour nous tous“.
Un Van appelé “Faith” (la foi)
Vital Connection fonctionne depuis plus de 20 ans. Tout a commencé quand un certain Brian Beadnell a remarqué quelqu’un dans la rue dans le besoin. Il est retourné à la maison, a préparé de la soupe et l’a servie depuis l’arrière de sa voiture.
Quelques années plus tard, le ministère s’est retrouvé sous l’égide d’ADRA Australie. Il a été mené par différentes églises au fil des années, la dernière étant l’église Adventiste du Septième Jour de Brisbane, jusqu’à l’année dernière, date à laquelle les membres ont commencé à rénover leur bâtiment. Dès lors, Vital Connection a dû réaménager une cuisine “repas sur roues”.
En dépit de ce défi (et bien d’autres), Vital Connection a continué de créer des occasions uniques d’ atteindre les personnes en différentes situations de vie. Et aussi important que la nourriture, il est devenu évident qu’il était nécessaire d’utiliser un plus grand van pour faire fonctionner le ministère. Le van actuel s’appelle simplement “La Foi” – et a été une fidèle bête de travail pendant de nombreuses années. Dernièrement, la camionnette a indiqué à l’équipe qu’elle avait besoin d’une nouvelle boîte de vitesses et d’un nouveau moteur.
L’appel d’un agent de police
Pule raconte son expérience unique, un soir, avec un officier de police dans la rue. Il y avait eu un mouvement de foule juste avant l’arrivée du van. Après avoir stationné à l’endroit habituel, Pule s’est levé et a fait une prière, comme d’habitude. Après la prière, l’agitation s’est calmée et les assiettes et les couverts ont été distribués. Puis, il entendit une voix :
“Excusez-moi, monsieur, puis-je vous parler, s’il vous plaît ?”
Pule se retourna et se retrouva face à un policier courageux.
« Il m’a pris à part. J’étais un peu nerveux car je ne savais pas ce que j’avais fait. Il me regarda sévèrement et demanda : ‘Es-tu celui qui a prié ?’ J’ai répondu : ‘Oui, monsieur’.
Il m’a regardé pendant un long moment avant de continuer : ‘Je vous remercie, je n’ai pas entendu de prière en public depuis longtemps. Je suis également chrétien.’
Il a poursuivi : «S’il y a quelque chose dont vous avez besoin, appelez-nous, nous vous rejoindrons et vous soutiendrons».
Vital Connection s’occupe non seulement des sans-abris, mais se réjouit aussi des opportunités de créer des liens avec les autres.
Toucher l’extérieur, toucher l’intérieur
Ceux qui ont travaillé dans le ministère au cours de toutes ces années ont été témoins de changements d’attitude et de comportement envers le service offert aux personnes défavorisées.
Il y a des années, les relations étaient quelques fois tendues, les gens s’impatientaient. L’équipe fait toujours une pause afin de remercier Dieu pour la nourriture avant qu’elle ne soit servie, mais souvent les gens étaient bruyants et chahutaient. Au fil du temps, en voyant l’authenticité et la sincérité des prières formulées pour leur nourriture et pour eux, les gens sont devenus plus organisés et plus respectueux.
“La plupart des bénévoles est top“, a déclaré Matthew Poulsen, l’un des sans-abris qui bénéficie de Vital Connections depuis des années. “J’essaie toujours de me rappeler qu’ils ne sont pas obligés d’être là, ils ne sont pas obligés de nous nourrir, mais ils le font tout de même“.
Mais Vital Connection n’est pas seulement en train de toucher les gens à l’extérieur mais aussi ceux au sein de l’équipe.
Un bénévole, qui a participé régulièrement au cours des deux dernières années, n’était pas un chrétien mais servait fidèlement au sein de l’équipe, quelle que soit la tâche demandée. Une nuit, lorsque nous nous sommes réunis pour la prière finale, il a été choisi pour prier. Sa prière est venu directement du cœur.
À la fin de l’année dernière, il a confié à Pule le fait qu’il avait commencé à fréquenter une église adventiste locale. En février, lors d’un appel depuis la chaire, il s’est levé et a accepté l’appel au baptême.
Conformément aux principes fondamentaux de l’Implication Totale des Membres (Total Member Involvement, une initiative de l’Église Mondiale pour encourager tous les membres à trouver des moyens de partager Jésus avec les autres), Vital Connection transforme non seulement les bénévoles non chrétiens mais aussi les gens de l’église.
“J’ai vu des changements chez mon fils adolescent, chez mes nièces et mes neveux depuis que je les ai amenés à la distribution de la soupe“, a déclaré la cheffe d’équipe, Mady Taue. “Ils n’ont plus honte de prier en public, et ma nièce âgée de 16 ans a quitté son emploi parce qu’on ne lui donnait pas congé les vendredi soirs“. Elle a également expliqué comment ces jeunes ont développé maintenant un vif intérêt pour les voyages missionnaires et attendent avec impatience de commencer au plus vite des études bibliques pour adolescents.
Lorsque la Revue Adventiste a demandé à Taue comment Vital Connections l’a touchée personnellement, elle n’a pas hésité une seconde : “Cela a changé ma vie entière pour sûr !”
De Neil Pule et Marcos Paseggi
Traduction : Inge Marzocchini
Source : http://www.adventistreview.org/church-news/story5067-reaching-the-needy,-non-christians,-and-teenagers
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