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Christ et le ciment froid

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Après une réunion du comité d’église, nous arrivons sur le pont. Il est 22 h par une froide soirée à Toowoomba. Je sors de la voiture avec le pasteur et un ancien de mon église. Nous descendons une longue gouttière qui nous conduit sous le pont. Chaquenuit, beaucoup de gens viennent dormir ici. Ce soir, notre groupe d’environ 90 personnes se joindra à eux, laissant derrière nous nos lits confortables et nos maisons bien chauffées. Notre groupe est composé de pasteurs, professeurs, maquilleurs, professionnels de la santé et debien d’autres.

Nous ne restons pas longtemps, nous sommes forcés de déménager. Une bagarre a éclaté, un groupe de sans-abris a déclenché un incendie et a conseillé à notre groupe de se tenir à l’écart. Il est dangereux de rester.

Nous rebroussons notre chemin jusqu’à un vieux moulin à farine et installons notre matériel de couchage sur le quai de chargement. Le lieu n’est pas totalement abrité, mais c’est mieux que d’être à découvert. Le sol n’est ni agréable ni confortable. Toute la nuit, je me tourne et me retourne en sentant le ciment froid sous moi. À l’aube, je sens la rosée froide à l’intérieur de mon sac de couchage. Chaque minute est de plus en plus glaciale. Pas de protection contre les parasites, les étrangers ou les intempéries. Quand le matin arrive, je suis heureux de me lever, de faire mes valises et de quitter cette rue oùj’espère ne plus jamais revenir.

Pasteur Jacob Ugljesa (le deuxième en partant de la gauche) avec quelques membres du groupe.

J’ai appris plusieurs petites choses grâce à cette courteexpérience. Je me suis rendu compte que mon cynisme à propos de la vie et de ce qu’elle m’offre n’a aucune importance quand je suis assis devant mon ordinateur, dans la chaleur de ma maison, que mon épouse dort dans notre chambre et que mon réfrigérateur est rempli de nourriture. Je saispertinemment que ma maison et tout son confort m’attendent.Beaucoup n’ont pas cela.

Je réalise maintenant que ce que j’ai, je vais l’apprécier. Quand je l’oublierai, je prendrai mon sac et j’irai de nouveau dormir dans le froid.

J’ai aussi réalisé qu’il est facile de penser que les gens ont besoin de faire plus d’effort ou de se bouger. Avoir de l’empathie c’est savoir ce que vit l’autre grâce à une même expérience vécue avec lui. Je n’avaisjamais dormi dans la rue. Je n’avaisjamais été forcé de quitter mon lit parce que j’empiétaissur le territoire de quelqu’un d’autre. Je ne m’étaisjamais demandé si mon litétait un endroit sûr pour la nuit. Par contre, beaucoup de nos contemporais, tous les soirs, doivent penser à ces choses-là.

Jésus a entendu un disciple dire avec puissance : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus savait ce que cela signifiait vraiment. Alors qu’il se préparait à se rendreà Jérusalem, pour y mourir sur une croix, il répondit au disciple : « Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. » (Luc 9.57,58). Dieu n’est pas déconnecté, confortablement installé dans son lit à la maison. Il est assis avec ceux qui sont brisés et qui dorment sur le ciment froid de ce monde. Je sais que Dieu s’en soucie car Jésus a fait l’expérience de ne rien posséder.

Enfin, je me rends compte que Dieu ne m’appelle pas à être distant, mais à compatir avec le sort des pauvres, de la veuve et de l’orphelin. Se dévouer à la cause des plus vulnérables de la société est considéré comme une plus grande dévotion religieuse que le jeûne (Esaïe 58.6-11). Pourquoi ? Parce qu’alors, nous sommes en étroite affinité avec le Dieu qui est « Père des orphelins, défenseur des veuves »(Psaume 68.5).

 

Jacob Ugljesa, disciple de Jésus, amoureux des livres et pasteur volontaire à Toowoomba, Queensland (USA).

Source record.adventistchurch.com/2019/01/29/christ-and-cold-cement

 

 

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